Résumés
Résumé
L’adoption de la Loi de la qualité de l’environnement en 1972 (devenue la Loi sur la qualité de l’environnement) répondait à la prise de conscience des problèmes environnementaux sur le plan international, qui avait mené à l’adoption de la Déclaration de Stockholm par la Conférence des Nations Unies sur l’environnement la même année. Comme la plupart des lois environnementales édictées par les autres pays occidentaux durant cette période, la Loi sur la qualité de l’environnement se fonde sur le paradigme libéral, également à la base des systèmes politique et économique.
Or, le paradigme libéral valorise l’autonomie individuelle, le statut moral supérieur de l’être humain (pour sa faculté de penser), ainsi que la propriété privée. Par le fait même, le libéralisme engendre une vision du monde anthropocentrique qui a fortement contribué à la crise environnementale actuelle. Chaque individu exploite les « ressources naturelles » en recherchant son propre intérêt, parfois au détriment des générations actuelles et futures, ainsi que des écosystèmes.
Les auteur et autrice de la Green Legal Theory critiquent l’approche réformiste du droit de l’environnement qui vise à diminuer la pollution et à rendre les activités économiques plus « éco-efficaces » sans se pencher sur la nécessité de réduire la consommation et la croissance économique qui nécessitent l’utilisation de matières premières. L’État ne devrait pas avoir le double rôle de nourrir la croissance économique et d’en mitiger les effets négatifs sur la population et les écosystèmes. Ces auteur et autrice rappellent donc l’importance d’analyser le droit de l’environnement en tenant compte du contexte dans lequel il est adopté, puisqu’il est impossible d’apporter des solutions efficaces à un problème en se fondant sur les mêmes prémisses qui l’ont engendré. Cet article se penchera sur la question de savoir comment la Loi sur la qualité de l’environnement a reproduit les schémas libéraux critiqués, mais également comment elle les a dépassés, en s’inspirant des critiques formulées par les auteur et autrices de la Green Legal Theory.
Mots-clés :
- Paradigme libéral,
- libéralisme,
- environnement,
- anthropocentrisme,
- ressources naturelles,
- approches critiques,
- Green Legal Theory
Abstract
The adoption of the Environment Quality Act in 1972 was a response to the growing international awareness of environmental problems, which had led to the adoption of the Stockholm Declaration by the United Nations Conference on the Human Environment that same year. Like much of the environmental legislation enacted by other Western countries during this period, the Environment Quality Act is based on the liberal paradigm, which also underpins our political and economic systems.
The liberal paradigm values individual autonomy, the superior moral status of human beings (for their ability to think) and private property. By the same token, liberalism engenders an anthropocentric worldview that has strongly contributed to the current environmental crisis. Individuals exploit “natural resources” in pursuit of their own interests, sometimes to the detriment of present and future generations as well as ecosystems.
The authors of the Green Legal Theory criticize the reformist approach to environmental law, which aims to reduce pollution and make economic activities more “eco-efficient” without addressing the need to reduce consumption and economic growth, which both require the use of raw materials. They believe that the State should not have the dual role of nurturing economic growth and mitigating its negative effects on people and ecosystems. These authors therefore reiterate the importance of analyzing environmental law in the context in which it is adopted, since it is impossible to provide effective solutions to a problem by relying on the same premises that gave rise to it. This article will examine how the Environment Quality Act has reproduced and integrated the criticized liberal patterns, but also how it has transcended them, drawing on the criticisms of the authors of the Green Legal Theory.
Keywords:
- Liberal paradigm,
- liberalism,
- environment,
- anthropocentrism,
- natural resources,
- critical approaches,
- Green Legal Theory