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L’objectif principal de cet ouvrage est « de contribuer au développement d’une conception managériale de l’intelligence économique (IE) » (p. 13). Le livre présente les résultats d’une enquête sur les pratiques d’intelligence économique (IE) dans une centaine de PME françaises. L’enquête montre que certaines PME font effectivement de l’IE et une série de rencontres avec des dirigeants détaille les pratiques de cinq PME selon les propos des dirigeants. L’ambition de l’ouvrage est « de définir (re-définir) l’IE comme un concept managérial, mais aussi de montrer plus concrètement ce qui se passe dans les entreprises, sans sensationnalisme » (p. 13). L’auteur présente l’IE comme la combinaison de trois fonctions informationnelles (veille, gestion du risque informationnel et influence).

L’auteure de l’ouvrage, Sophie Larivet, est professeure permanente à l’École supérieure du commerce extérieur (ESCE) à Paris, membre du CIRCEE (Centre interdisciplinaire de recherche sur le commerce extérieur et l’économie), du CEREGE (Centre de recherche en gestion) de l’Université de Poitiers et du CSES (Centre Sprott pour les entreprises sociales). Il s’agit d’un ouvrage adaptant pour l’essentiel la thèse de doctorat en sciences de gestion soutenue à l’Université de Toulon et du Var en décembre 2002 par l’auteure. Il ne s’agit toutefois pas uniquement d’une reproduction intégrale de la thèse. Le texte a d’ailleurs été modifié et mis à jour avec des travaux plus récents, ce qui s’avère une excellente idée, permettant ainsi d’augmenter la diffusion de ce travail de qualité.

L’ouvrage se divise en deux grandes parties et comprend quatre chapitres, en plus de l’introduction générale et du chapitre liminaire, de la conclusion générale, des références bibliographiques et de deux annexes. La question centrale de l’étude, qui constitue son fil conducteur, est la suivante : « Quelles sont les (éventuelles) manifestations de l’IE dans les PME de moins de 200 personnes ? » Le chapitre liminaire s’intitule « Cadrage de l’enquête » et propose quelques rappels historiques sur l’IE et explique le thème de l’enquête, ses étapes et la raison du choix des PME. L’étude porte sur 103 PME de la région Rhône-Alpes en France.

La première partie (chapitres 1 et 2) s’attarde à la question « Est-ce que l’IE existe en PME ? ». Le premier chapitre, intitulé « Les dimensions de l’intelligence économique », est à dominante théorique. Il présente une revue de littérature et la conception de l’auteure de l’IE. Ce chapitre intéressera ceux qui souhaitent se familiariser avec le concept d’IE et/ou en approfondir certains aspects. Le chapitre 2, intitulé « Le repérage de l’IE en PME », est à dominante méthodologique/statistique. Il explique en détail comment, à partir d’un questionnaire portant sur les pratiques informationnelles, on arrive à constituer des groupes de PME (dont un pratiquant l’IE) le plus objectivement possible. Le chapitre intéressera davantage les chercheurs et amateurs de méthodologie. Un raccourci présente les résultats de manière littéraire en éliminant une partie des éléments statistiques.

La deuxième partie (chapitres 3 et 4) s’attarde à la question « Manifestations concrètes de l’IE ». Le chapitre 3 s’intitule « La pratique de l’IE : dimensions organiques, éthique, stratégiques et éléments de contingence » et permet d’évaluer les différences de comportement des trois groupes identifiés (PME pratiquant l’IE, PME pratiquant la veille, PME inobservantes). Ce chapitre intéressera ceux qui ont envie de réfléchir aux raisons pour lesquelles certaines PME font de l’IE et pas d’autres. Le chapitre 4 s’intitule « Cinq cas d’IE en PME » et s’avère le plus concret des chapitres. Il présente cinq cas de PME faisant de l’IE, avec les verbatims des dirigeants. Ce chapitre intéressera ceux cherchant une source d’inspiration dans des témoignages sans langue de bois.

Deux annexes complètent l’ouvrage. L’annexe I comprend le questionnaire de sept pages portant sur les pratiques informationnelles alors que l’annexe II comprend la liste des variables avec leurs dimensions, dont plusieurs sont utilisées tout au long de l’ouvrage et qui peuvent amener une certaine confusion sans ce tableau en annexe car les abréviations utilisées ne sont pas toujours significatives. Tout au long du texte, il y a de nombreux tableaux sommaire et figures.

Le livre s’adresse aussi bien aux étudiants et chercheurs à la recherche d’un support conceptuel pour leurs travaux qu’aux praticiens souhaitant s’inspirer d’exemples concrets de pratiques accessibles aux PME. L’ouvrage propose un petit guide (p. 15) afin de faciliter le choix de son itinéraire parmi les différentes sections. Ainsi, l’ouvrage permet à la fois une lecture linéaire et un parcours plus individualisé. Les mots clés des paragraphes sont en caractères gras afin de faciliter une lecture en diagonale. Somme toute, les objectifs poursuivis sont atteints et cet ouvrage est fortement recommandé aux personnes s’intéressant à la fois à la PME et à l’intelligence économique.