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Au premier coup d’oeil, on retrouve dans cet ouvrage, qui fait suite au congrès de la Société des professeurs d’histoire du Québec tenu à Laval en 2007, un mélange qui aurait pu contribuer à apporter un éclairage nouveau sur la situation de l’enseignement de l’histoire au Québec. Toutefois, force est de constater qu’il atteint partiellement ses objectifs.

À une introduction, dont le ton relève davantage de l’éditorial, et qui peut surprendre le lecteur habitué à une présentation plus neutre des contributions, succède une première partie intitulée Perspectives sur l’histoire, qui inclut deux chapitres. Le premier questionne le bien-fondé d’un programme d’histoire dans lequel le regard du présent oriente la lecture des réalités du passé. Le second fait état des tentatives de construction d’un manuel d’histoire pancanadien depuis la fin du 19e siècle. Deux chapitres qui permettent de réfléchir à la finalité de l’enseignement de l’histoire en ce début de 21e siècle.

Par la suite, une deuxième partie, intitulée Le nouveau programme d’histoire, regroupe trois contributions inégales dans leur longueur et dans leur propos ainsi que par la qualité de l’analyse qu’ils proposent. Dans le premier chapitre, il est question de rupture entre les programmes d’histoire antérieurs et celui de 2006, notamment quant aux acteurs ministériels qui ont piloté la réforme. Le ton change radicalement dans le chapitre suivant, où l’auteur s’emploie à démontrer comment le programme d’Histoire et d’éducation à la citoyenneté (HÉC) de 2006 se situe dans les suites des grandes consultations à l’oeuvre depuis le milieu des années 1990. Finalement, dans le dernier texte, l’auteur montre comment le programme d’HÉC, malgré toutes les critiques qui lui sont adressées, n’est que le prolongement de ce que font les historiens dans les universités depuis 30 ans.

La troisième partie, La didactique de l’histoire et éducation à la citoyenneté, composée de deux chapitres, présente des travaux empiriques, dont la teneur témoigne d’un certain renouvellement des pratiques. La classe d’histoire, les enseignants et les élèves occupent ici, pour la première fois dans l’ouvrage, toute la place. En ce sens, cette partie justifie le titre de l’ouvrage.

À ces présentations succèdent trois chapitres qui sont regroupés sous le thème Réalités historiques québécoises. Cette section est purement historienne et, bien que chacun des articles soit fort intéressant en lui-même, le lecteur y cherchera en vain un lien avec la thématique générale de l’ouvrage, si ce n’est que par les contenus ciblés soit la guerre de 14-18 et la modernisation de la société québécoise.

L’ouvrage se termine par une conclusion étoffée, où l’auteur présente les différentes mouvances qui influencent l’évolution de l’enseignement de l’histoire au Québec. Heureusement, cette conclusion permet de pallier, ne serait-ce que partiellement, le manque de cohérence de l’ouvrage. On peut d’ailleurs se demander à quel lecteur est destiné l’ouvrage : historiens, didacticiens et enseignants d’histoire n’y trouveront rien de bien nouveau. Pour sa part, le néophyte en apprendra davantage sur la montée de boucliers qu’a suscitée le programme d’Histoire et d’éducation à la citoyenneté (HÉC) présenté en 2006 que sur l’état de l’enseignement de l’histoire en ce début du 21e siècle au Québec. Il aurait été souhaitable que le titre de l’ouvrage en témoigne explicitement.