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Ce livre comprend huit chapitres dans lesquels l’auteur expose une vision critique de la violence et tente de comprendre les jeunes qui la subissent ou qui la font subir. L’auteur situe d’abord la violence dans une perspective historique, où il trace plusieurs portraits de la violence des jeunes à travers différentes époques (chapitre 1). Il expose ensuite des situations qui font que l’on en arrive à qualifier de violents certains jeunes d’aujourd’hui (chapitre 2), tout en décrivant des outils de lutte contre la violence (chapitre 3). Laplante poursuit en rapportant diverses sources d’influence à l’origine de la violence des jeunes (chapitre 4) et expose comment la violence se traduit dans les sociétés contemporaines (chapitre 5). Dans les trois derniers chapitres, il se penche sur la compréhension du phénomène de la violence en vue d’en résorber ses effets néfastes sur les jeunes. Pour l’auteur, cette compréhension passe par la découverte du conflit à la base de la violence (chapitre 6), et cette découverte passe par le fait de reconnaître et de ressentir le conflit que vit le jeune (chapitre 7) afin de mieux le résoudre à l’aide de démarches non violentes (chapitre 8).

Ce livre permet de découvrir la complexité du concept de violence et ce, à partir de différents points de vue : criminologique, sociologique et psychologique. Laplante présente une réflexion critique du monde contemporain qui, à la fois, condamne la violence et en est la source. L’auteur illustre ce paradoxe à l’aide d’exemples et amène le lecteur à réfléchir sur le sujet, ce qui fait de cet ouvrage un bon outil de réflexion sur le thème de la violence. Par contre, le lecteur reste sur son appétit en ce qui concerne les moyens pour lutter ou contrer la violence. À ce sujet, l’auteur présente une vision non violente vers la fin du livre, mais face à toute la complexité du phénomène de la violence, on comprend que cela pourrait faire l’objet d’un autre volume. Somme toute, la violence est un phénomène complexe qui a un effet d’entraînement en une sorte de spirale descendante (ou un piège !) alimenté par les interactions lacunaires ou inadéquates entre le jeune et son milieu. Dans ce contexte, où une fois engagé dans cette spirale, il est difficile de sortir du piège, la prévention prend une importance fondamentale ; l’auteur effleure ce sujet au chapitre 3. Dans une perspective éducative du jeune et de la société, la prévention a sa place partout et à tout moment. Lorsque les études d’impacts des programmes de prévention ne révèlent pas toujours des résultats encourageants (p. 86), mieux vaut continuer à identifier les causes de ces résultats et à prendre le maximum de mesures nécessaires afin de les rendre plus efficaces. Dans ce sens, l’auteur voit juste quand il qualifie la violence de piège, car on peut dire, à l’inverse, que la prévention ou la promotion des attentes, des conduites ou des valeurs socialement acceptables est un facteur de protection. Malgré tout, la violence est là pour demeurer et, face à ce phénomène, Jacques Laplante propose de le comprendre et de le réduire de manière non violente.