Corps de l’article

Au lieu de se borner à la célébration rituelle, on peut prendre le centenaire de La nouvelle revue française comme une occasion pour aborder les questions majeures que ce cas pose à l’historien. Comment expliquer le rôle des revues dans la vie culturelle, le quasi-monopole que La NRF a exercé sur la définition de la légitimité littéraire pendant l’entre-deux-guerres, l’échec de La NRF de Drieu La Rochelle, les vicissitudes de la revue après la Libération et sa survie jusqu’à aujourd’hui ?

Les études sur le champ littéraire ont fait émerger l’exigence de prendre en considération de manière méthodique les mécanismes de la consécration et le rôle que jouent dans la structuration du champ et dans la transformation des canons les luttes entre des instances plus ou moins institutionnalisées telles que les groupes, les revues, les maisons d’édition, les académies et les jurys des prix littéraires. Ce n’est sans doute pas un hasard si l’essor des revues coïncide avec le processus de croissance et d’industrialisation qui rend de plus en plus difficile l’accès à la visibilité et à la reconnaissance pour les auteurs isolés, notamment pour ceux qui refusent de se soumettre à la logique marchande. Dans un microcosme peu professionnalisé et institutionnalisé comme le champ littéraire, lancer une revue devient pour les écrivains le moyen le plus simple pour se faire remarquer, produire l’image d’une position nouvelle et, qui plus est, collective : depuis le romantisme, la survie littéraire dépend très souvent de l’appartenance à un groupe capable d’imposer l’image d’un « mouvement ». Si l’on récrivait l’histoire littéraire en se fondant sur les groupes, les réseaux, les associations, les revues et les maisons d’édition, on se donnerait sans doute le moyen de saisir les enjeux et les luttes qui sont les principes véritables du changement des problématiques et des formes, au lieu de s’en tenir aux classifications le plus souvent arbitraires et incohérentes que propose l’historiographie littéraire traditionnelle. En outre, on s’apercevrait que même les grands écrivains présentés dans les manuels comme des « phares » solitaires doivent généralement à des mécanismes de ce genre leur accès à la reconnaissance et à la gloire. On découvrirait que leur oeuvre n’a pas été simplement l’expression d’une recherche individuelle, mais s’est définie par rapport au champ de production où elle s’inscrivait ; et que l’appartenance ou la proximité à un groupe, à un réseau, à une revue fait partie des facteurs qu’il faut prendre en considération pour expliquer l’évolution de l’oeuvre des écrivains, car le membre d’un groupe est inévitablement impliqué à la fois dans les dynamiques internes au groupe et dans la trajectoire du groupe au sein du champ de production[1].

Mais comment une revue peut-elle s’imposer au point de devenir la « rose des vents » de la République des lettres et le rester pendant quarante ans ? Et comment se fait-il qu’elle perde rapidement ce rôle sous l’Occupation, alors que son prestige est si grand que l’occupant lui-même lui reconnaît officiellement le privilège de continuer à sortir régulièrement, et semble respecter son autonomie ? Les contributions ici rassemblées fournissent les principaux éléments dont il faut tenir compte pour répondre à ces questions[2].

En effet, la véritable domination exercée par cette revue sur la vie littéraire française cesse d’apparaître comme mystérieuse, si au lieu de s’en tenir à des fausses évidences telles que le « flair » ou « l’esprit NRF », on prend en considération les rapports de force objectifs qui fondent cette domination, c’est-à-dire la concentration exceptionnelle d’espèces diverses de capital par laquelle la revue se démarque de toutes ses concurrentes. Le capital symbolique important dont dispose Gide en 1908 est un atout nécessaire mais non suffisant pour l’emporter dans la lutte en acte à ce moment dans le sous-champ de production restreinte entre les écrivains qui prétendent à la succession du symbolisme et fondent des revues[3], car Gide est un auteur en vue, mais n’est pas encore le « contemporain capital » ; il le deviendra grâce au succès de sa revue. On a souligné à juste titre le pluralisme et la « mesure » qui caractérisent les choix de la revue et qui lui permettent de se démarquer de la plupart des revues contemporaines, attachées à des mots d’ordre esthétiques et / ou idéologiques qui finissent inévitablement par les dater et par restreindre leur capacité d’attraction, aussi bien pour ce qui concerne la gamme des produits que pour ce qui est de l’expansion du public. La « qualité » des oeuvres est la seule condition posée par le groupe fondateur, un paramètre qui, contrairement aux apparences, est très précis et suffit à assurer la cohérence et la validité des choix, car Gide et ses amis possèdent un goût raffiné, guidé par la maîtrise pratique du champ de production et soumis méthodiquement à l’épreuve de l’examen collectif des textes[4]  : ils instaurent dès le début cette pratique, d’où naîtra le Comité de lecture, une institution qui va jouer un rôle fondamental dans le fonctionnement de La NRF et des Éditions Gallimard. Misant sur les valeurs sûres, le groupe des fondateurs dédaigne les surenchères expérimentales qui, à la veille de la Première Guerre mondiale, creusent l’écart entre la poésie d’avant-garde et le public. La NRF va privilégier le roman, un genre susceptible de toucher plus facilement le public toujours plus vaste produit par l’expansion de l’enseignement secondaire et universitaire ; et elle parvient à conférer au roman une légitimité sans précédent, qui remet en question la supériorité attribuée à la poésie dans la hiérarchie traditionnelle des genres.

Sans doute l’hétérogénéité relative des positions esthétiques et politiques des membres du groupe n’est-elle pas étrangère au souci permanent d’équilibre qui amène la revue à adopter, dès ses premières années, une stratégie des contrepoids, très soigneusement étudiée, sur tous les plans — esthétique, idéologique, éthique —, alors que d’autres groupes, plus homogènes, adoptent des lignes plus tranchées. Le fait est que ce refus de choisir est sans doute un des principaux secrets de l’ampleur et de la durée de son hégémonie : à partir du moment où elle parvient à dominer sans partage le champ de production, elle exerce un attrait spontané et irrésistible sur toutes les positions, à part les rares adversaires irréductibles. Dès la fin des années 1920, ce quasi-monopole lui permet de représenter, de fait, tout l’espace des possibles littéraires (de Claudel aux surréalistes dissidents, en passant par Gide, classique par son style, moderne par son entreprise de libération éthique) ; toute la gamme des inquiétudes religieuses et morales d’une époque confrontée à un processus rapide de sécularisation ; tous les pôles des affrontements idéologiques qui caractérisent l’entre-deux-guerres.

S’il est vrai que, comme le soutient Michael Einfalt, la fidélité au principe du « désintéressement » — c’est-à-dire le refus de la logique commerciale — constitue l’un des secrets fondamentaux de l’autorité reconnue à la revue, il faut également souligner que La NRF est la seule revue disposant des moyens financiers nécessaires pour concilier désintéressement et durée. Ainsi que le rappelle Maaike Koffeman, citant Pierre Bourdieu, il y a des conditions économiques du défi économique qui porte à s’orienter vers les positions les plus risquées de l’avant-garde intellectuelle et artistique, et de l’aptitude à s’y maintenir durablement en l’absence de toute contrepartie financière ; et aussi des conditions économiques de l’accès aux profits symboliques, qui sont eux-mêmes susceptibles d’être convertis, à terme plus ou moins long, en profits économiques[5].

Si La NRF peut persévérer dans sa recherche de la qualité et survivre, malgré le « déséquilibre chronique » qui subsiste entre les dépenses et les recettes jusqu’en 1914, c’est grâce à la fortune d’André Gide et de Jean Schlumberger. Ils sont également parmi les principaux mécènes des Entretiens d’été organisés depuis 1910 par Paul Desjardins à Pontigny. Or, ces rencontres contribuent largement à amorcer le rayonnement international de La NRF et à développer ses relations avec le monde universitaire, où elle va trouver des collaborateurs, des admirateurs et des lecteurs déterminants pour son succès. De même, le « comptoir » fondé en 1911 n’aurait pu éditer des ouvrages raffinés, destinés à avoir peu d’estimateurs jusqu’au moment où la revue et la maison d’édition, en accédant à la grande consécration, seront à même de créer la demande de leurs produits, si Gide, Schlumberger et Gallimard ne s’étaient pas engagés à soutenir l’entreprise à fonds perdu. Sans le soutien financier de Schlumberger et de Gallimard, enfin, Copeau n’aurait pu réaliser, en 1913, le Théâtre du Vieux Colombier, qui permet à la revue d’atteindre de nouvelles fractions de public. Toutes ces initiatives se réclamant explicitement de La NRF constituent un puissant dispositif multipositionnel qui contribue, dès avant la guerre, à renforcer la réputation et l’emprise de la revue dans tous les domaines de la vie culturelle.

C’est également grâce à leurs moyens financiers que Gide et Schlumberger peuvent se permettre de confier le travail de rédaction et de fabrication de la revue aux membres les moins fortunés de l’équipe, en établissant dès l’abord une division du travail spontanée, qui apparaît rétrospectivement comme un aspect fondamental pour la réussite de La NRF, et qui sera portée à un degré extraordinaire de professionnalisation, de finesse et d’efficacité par Jacques Rivière et par Jean Paulhan. Car ces partenaires désargentés, loin d’être de simples exécuteurs, sont des écrivains remarquables et respectés, des interlocuteurs et des conseillers aussi impliqués dans le succès de l’entreprise et aussi maîtres du jeu littéraire que les mécènes dont ils dépendent économiquement. Ainsi la responsabilité qui leur est officiellement attribuée est-elle pour eux plus et autre chose qu’un simple contrat : c’est un engagement à se dévouer sans réserve à la revue, en apportant une contribution inestimable et décisive aussi bien à la définition de ses choix intellectuels qu’à la conquête de nouveaux lecteurs.

Ce mode de fonctionnement constitue sans doute une différence capitale par rapport aux revues concurrentes, où souvent l’écrivain qui assume la direction doit mener de front, dans l’urgence et l’improvisation, toutes les tâches. Les éclairages complémentaires proposés par Michael Einfalt, Sophie Levie et Martyn Cornick permettent de constater le rôle décisif joué par Rivière, puis par Paulhan, dans tous les moments les plus critiques de l’histoire de la revue. Ce sont eux qui veillent à sauvegarder, par de savants équilibrages, l’image d’indépendance de La NRF, alors que la politisation croissante du champ littéraire amène les fondateurs eux-mêmes, après la Première Guerre mondiale, à abandonner la prudence des débuts : Ghéon va jusqu’à sortir de la revue pour joindre l’Action française et Gide, en 1935, se fait compagnon de route du Parti communiste, avant que son voyage en U.R.S.S. ne mette fin à ses velléités d’engagement. Rivière et Paulhan s’emploient, en outre, à développer la partie critique de la revue, les essais, les notes et les notules qui permettent à La NRF de se transformer en la plus puissante instance de consécration de son temps, ainsi que de répondre à la demande d’un public élargi, en quête de repères pour s’orienter dans un marché en plein essor.

Mais pour mesurer pleinement l’impact de ce succès, il faut changer d’échelle et prendre en considération le rôle de capitale littéraire transnationale et incontestée que Paris détient à cette époque, au terme d’un processus historique pluriséculaire qui lui a permis de réaliser une concentration extraordinaire des conditions et des ressorts susceptibles de favoriser cette forme particulière de pouvoir. Dominer l’espace parisien, c’est dominer la République des lettres mondiale, s’imposer comme l’image de la modernité esthétique et éthique aux yeux de tous les lecteurs pour lesquels Paris est le méridien de Greenwich de la littérature[6]. Le traitement d’exception réservé à La NRF par l’ambassadeur allemand Otto Abetz, en 1940, indique à sa manière le prestige international dont elle jouit : si elle est la seule revue autorisée à reparaître en zone occupée pendant la guerre, c’est que justement ce prestige fait de sa reprise le symbole le plus efficace et le plus crédible de la normalisation poursuivie par l’occupant.

La contribution de Gisèle Sapiro éclaire les paradoxes qui caractérisent cette situation. Les prises de position politiques de la revue dans les années 1920 et 1930 avaient été l’expression de son indépendance critique, alors que l’autorisation de publier accordée par l’occupant contredit cette tradition d’autonomie. Et la survie obtenue en vertu de son capital symbolique va conduire à la dissolution de ce capital. Cette perte de crédit « n’a rien de mécanique », elle est le résultat de l’ensemble des prises de position, lesquelles dans bien des cas mettent longtemps à se préciser, car, comme le remarque Sapiro, la situation de crise entraîne une rupture de la représentation ordinaire du monde et des habitudes, qui nécessite un réajustement des schèmes de perception qui orientent les logiques d’action. Elle change la signification même des pratiques professionnelles : publier ou ne pas publier devient un enjeu politique.

Les hésitations, les faux pas et les revirements se comprennent en considérant la complexité de la problématique que pose cette situation inédite. À première vue, la thèse de la continuité avec La NRF d’avant-guerre que plaident Drieu La Rochelle et les autres fauteurs de la reprise peut apparaître comme fondée. À part la condition de ne pas dire de mal des Allemands et de ne pas publier d’écrivains juifs et antinazis, Drieu choisit librement les textes ; Gallimard est de son côté ; Jean Paulhan a refusé de prendre la codirection, mais, sans doute par loyauté à l’égard de Gallimard, il a accepté de donner à Drieu son aide ; les premiers numéros arborent les signatures de Gide et de Valéry ; plus de la moitié des collaborateurs ont déjà publié dans la revue avant la guerre ; Alain est présent au sommaire ; le rapprochement franco-allemand renoue à première vue avec la ligne pacifiste adoptée par La NRF dans les années 1920 ; les articles de Montherlant et d’autres, qui se réclament du principe de l’art pour l’art, contre la notion de responsabilité de l’écrivain et contre la moralisation de l’art prônée par Vichy, semblent s’inscrire dans le prolongement de l’esthétique gidienne. Au contraire, aux yeux des auteurs qui refusent de collaborer, il s’agit d’une fausse continuité et d’une usurpation, qui font de La NRF de Drieu un moyen de propagande.

L’analyse montre que les choix se cristallisent progressivement suivant des clivages qu’on ne saurait expliquer en s’en tenant aux divisions politiques. Il faut prendre en compte les logiques du champ littéraire, notamment les oppositions internes à la revue et les relations entre les auteurs et Gallimard. La génération des fondateurs prend ses distances : Schlumberger se récuse d’emblée, Gide et Valéry se retirent assez rapidement. La plupart des auteurs entrés à La NRF dans les années 1920 acceptent de collaborer, notamment ceux dont la position dépend le plus de la revue, comme Fernandez, Arland ou Jouhandeau. Au contraire, Sartre, Leiris, Queneau et d’autres auteurs recrutés dans les années 1930 s’abstiennent et suivent Paulhan au Comité national des écrivains.

Si l’arrivée de collaborateurs nouveaux rajeunit la revue, le recrutement de ces derniers indique un déclin par rapport à l’équipe d’avant-guerre, aussi bien pour ce qui concerne les origines sociales que la provenance géographique : privée de nombre de ses auteurs les plus prestigieux et de son indépendance critique, la revue perd sa légitimité et n’attire que des écrivains favorables à la Collaboration ou des outsiders qui ne sont pas assez informés pour maîtriser la situation et ne sont pas assez consacrés pour réhabiliter l’entreprise. Sans doute à la faveur de cette crise, les petites revues de la zone sud parviennent à amorcer un changement significatif, comme l’indiquent l’attention que leur consacre La NRF et son alignement sur leur orientation, qui se caractérise par la préférence accordée à la poésie. L’échec des tentatives de remaniement que Drieu poursuit avec Paulhan et le sabordement de la revue, en 1943, ne font que confirmer la force des lois du champ, et surtout du principe tacite suivant lequel l’autonomie à l’égard de tout pouvoir extérieur est la condition fondamentale de la légitimité.

Dans une logique contrefactuelle, on peut se demander quelle aurait pu être la place de La NRF dans la restructuration dont le champ intellectuel français a été le lieu, à la Libération. Le peu d’écho suscité par les Cahiers de la pléiade, avec lesquels Paulhan tente, en avril 1946, de réaliser son projet d’une NRF « intemporelle », conçu dès 1942, permet de douter des possibilités de succès d’une telle position à ce moment. Car LaNRF de Drieu a sans doute contribué à discréditer le principe même de l’art pour l’art et à favoriser le renversement que Sartre interprète avec sa revue en proclamant la responsabilité de l’écrivain[7]. Au contraire, le lancement de La nouvelle nouvelle revue française, en 1953, jouit d’un contexte extrêmement favorable. Le principal moteur du changement est à chercher dans une guerre de succession interne au champ[8]. Les positions qui ont en commun l’intérêt à remettre en question la « littérature engagée » profitent de la crise que traversent Sartre et sa revue pour lancer une offensive victorieuse, orchestrée par une différenciation spontanée qui leur permet d’établir des relations de complémentarité et d’alliance objective. La revue de Paulhan n’empiète quasiment pas sur le terrain de Critique, car elle réserve une place considérable à la création littéraire. Maurice Nadeau, qui lance la même année Les lettres nouvelles, en tant que nouvel entrant ne peut, à la différence de Paulhan, attirer des écrivains de renom et mise sur de nouveaux venus, parmi lesquels des débutants d’avenir comme Roland Barthes et Georges Perec, qui lui permettront d’asseoir rapidement sa renommée de découvreur. Les trois revues forment en fait un réseau, ainsi que le confirme la circulation des auteurs : quelques-uns collaborent à deux d’entre elles, d’autres à toutes les trois, comme c’est le cas de Barthes. Cette offensive est soutenue par des éditeurs qui sont à la poursuite de nouveaux talents comme Jérôme Lindon, René Julliard et les Éditions du Seuil. Les premières étapes de la consécration de Robbe-Grillet indiquent bien la puissance de ce circuit : auteur des Éditions de Minuit, collaborateur de Critique et, depuis 1953, de La NNRF, il s’impose à l’attention grâce à des articles de Barthes et de Maurice Nadeau, dans Critique, et de Blanchot dans LaNNRF.

Ainsi, à la faveur de la restructuration qui est en acte dans le champ de production, La NRF peut commencer une deuxième vie, sous un nom propre à peine modifié, qui indique continuité et renouvellement. En fait, ce double défi est une mission impossible, car sa longue histoire et les changements intervenus entre-temps dans le champ ont transformé la revue en une institution, qui ne saurait apparaître comme le lieu de la littérature en train de se faire. Aucune des positions qui s’imposent dans la littérature française après 1953 n’est identifiée à son nom. Les Temps modernes ne sont pas détrônés par elle, mais par Tel quel, et le succès de la revue de Sollers marque l’ascension des Éditions du Seuil dans l’espace éditorial[9]. Si l’on peut dire que Jean Paulhan a réussi à réaliser La NRF dont il rêvait, c’est sans doute dans un sens différent de ce qu’il entendait, car, si sa revue a pu effectivement accéder à la gloire « intemporelle » des classiques, elle a cessé de faire date, de marquer et de représenter l’histoire du temps présent[10].