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Rares sont les ouvrages de langue française traitant de la géographie physique sous ses différents aspects. C’est pourquoi cet ouvrage bien écrit et riche en informations et en exemples sera sans doute très utile aux étudiants de premier et deuxième cycles. Ce livre collectif met en évidence les multiples interrelations qui existent entre les quatre composantes majeures (lithosphère, hydrosphère, atmosphère, biosphère) formant le Système Terre. La place des sociétés dans ce système est habilement discutée. L’objectif des auteurs est d’en arriver à une compréhension globale du géosystème par l’entremise d’une solide connaissance de chacune de ces composantes et de leurs interactions.

L’ouvrage est divisé en deux parties. La première contient six chapitres dont les quatre premiers traitent successivement de la géomorphologie, de la climatologie, de l’hydrologie et de la biogéographie. Le cinquième chapitre porte sur les interfaces entre des milieux différents, les écotones, dont les grands écotones continentaux et les écotones littoraux. Si plusieurs exemples d’écotones continentaux de diverses régions du monde servent à illustrer les particularités de ces milieux, les travaux récents des chercheurs du Centre d’études nordiques (équipe de Serge Payette) concernant les écotones forêt-toundra du nord du Québec sont passés sous silence. Le sixième chapitre est consacré aux principaux types d’héritages observés à la surface des continents et à l’anthropisation.

La seconde partie est constituée de cinq chapitres. Les deux premiers suivent la même démarche. Il s’agit de l’étude de grands types de milieux représentés à l’échelle planétaire : les espaces littoraux et les espaces montagnards. Les auteurs examinent les caractéristiques et les effets de la dynamique marine génératrice de formes d’ablation et de formes d’accumulation dans les espaces littoraux, et analysent les littoraux des milieux froids et ceux du monde tropical. Pour les espaces montagnards qui présentent tous un étagement bioclimatique et morphogénique, ils ont privilégié l’échelle des grands massifs et non celle de petites unités. Les trois autres chapitres font appel au concept de zonalité (latitude) pour étudier certains bassins versants : le fleuve Congo, l’Ob, l’Ienisseï, la Lena (en Sibérie) et la Seine (France). L’intérêt de l’étude des bassins versants réside dans le fait que les fleuves sont considérés comme les meilleurs révélateurs du fonctionnement et des dynamiques morpho-bioclimatiques et anthropiques du milieu. Enfin suivent un lexique et une bibliographie générale.

On pourrait regretter le manque d’illustrations (cartes, schémas ou photos) ou de références qui permettraient l’acquisition de connaissances supplémentaires sur un sujet précis. Néanmoins, on trouve dans cet ouvrage de lecture agréable et enrichissante de nombreuses données quantitatives chiffrées et de nombreux exemples tirés de plusieurs régions morphoclimatiques de la planète. En conclusion, cet ouvrage bien documenté et bien écrit intéressera tant les futurs que les actuels géographes.