Corps de l’article

Objectifs

Au cours de la dernière décennie, de nombreuses études ont mis en lumière la mortalité précoce de 15 à 25 ans, des personnes ayant des troubles psychotiques par rapport à la population générale (Plana-Ripoll et coll., 2019). Cette surmortalité est principalement attribuée à des pathologies cardiovasculaires, des comorbidités physiques et leurs conséquences (60 à 70 % des décès) et les suicides représentent environ 9 à 13 % des causes de décès (John et coll., 2018). Les pathologies cardiovasculaires sont la conséquence des habitudes de vie inadéquates, de la médication antipsychotique, mais aussi probablement en partie inhérentes à la nature même de la maladie. Plusieurs travaux de recherche suggèrent que les troubles métaboliques et les troubles psychotiques partageraient une étiologie en partie commune, notamment les processus d’inflammation, dont le rôle dans le diabète et les maladies cardiovasculaires est reconnu depuis longtemps, et dont le rôle dans la genèse des troubles psychotiques semble de plus en plus clair (Veru-Lesmes et coll., 2021). Une étude de cohorte a montré que le fait d’avoir des comorbidités physiques au préalable était associé à un risque 2 à 3 fois plus élevé d’avoir un premier épisode psychotique (PEP) (Sørensen et coll., 2015).

Des études portant sur des personnes ayant des troubles psychotiques et plus âgées que la population PEP rapportent que jusqu’à 55 %-60 % d’entre elles sont en situation d’obésité, 29 % ont un prédiabète (présence d’anomalies de la glycémie mettant l’individu à risque développer un diabète de type et ses complications), 18 % un diabète de type 2, 35 % ont un syndrome métabolique (Romain et coll., 2017 ; Vancampfort et coll., 2015), jusqu’à 80 % présentent au moins un trouble du sommeil (Reeve et coll., 2019), et 40 à 60 % ont une multimorbidité physique (soit l’accumulation de 2 pathologies chroniques ou plus) (Kugathasan et coll., 2020). De plus, les actions de dépistage des différents facteurs de risques sont moindres comparativement à la population générale ce qui favorise l’émergence de ces pathologies chroniques (Solmi et coll., 2021).

Ces données ont été pour la plupart obtenues dans le cadre d’études portant sur des personnes plus âgées que la population des jeunes présentant des PEP, et se limitaient généralement à une population de personnes avec un diagnostic de schizophrénie, par opposition aux programmes d’intervention pour premier épisode psychotique (PPEP), qui portent sur un spectre plus large englobant les autres troubles psychotiques, incluant les troubles bipolaires. L’objectif du présent article est de couvrir les différents enjeux de santé physique des PEP ainsi que les interventions possibles afin de favoriser une évolution optimale sur ce plan dans le cadre de PPEP.

Méthodes

La présente revue narrative abordera les aspects suivants : 1) État des lieux de la santé physique des jeunes PEP ; 2) Rôle des antipsychotiques ; 3) Interventions au plan de la nutrition ; 4) Impact du tabagisme et stratégies d’arrêt ; 5) Examen du taux de sédentarité et de l’inactivité physique des PEP ; 6) Des effets de l’activité physique (AP), tant sur le plan physique que psychologique ; 7) Stratégies motivationnelles et des outils visant à promouvoir l’AP ; 8) Nous aborderons également la thérapie d’aventure dans le processus de réadaptation. Dans les différentes sections, nous étayerons nos arguments avec les plus hauts niveaux de preuve disponibles en nous basant prioritairement sur les méta-analyses et revues systématiques quand elles étaient disponibles. En cas de non-disponibilité, alors nous utilisions les devis suivants par ordre de priorité soit : essais randomisés contrôlés, études de cohorte, N sur 1, étude transversale. Ensuite, nous mettrons en exergue des implications pour la pratique clinique. Dans la sélection des études, seront privilégiées celles portant sur les jeunes PEP si elles sont disponibles et de bonne qualité méthodologique. Le cas échéant, nous choisirons les données provenant de personnes ayant des troubles psychotiques évoluant depuis plusieurs années ou d’autres populations avec troubles mentaux graves. Les bases de données dites classiques ont été utilisées (Pubmed, Medline, Web of Science, Google Scholar) avec des mots clés incluant les termes reliés à l’activité physique, l’exercice physique, le sport et les PEP, puis les troubles psychotiques. De plus, nous avons utilisé la technique de boules de neige qui consiste à consulter la bibliographie d’un article sélectionné afin d’en identifier d’autres.

Les mots clés et termes Mesh suivants ont été utilisés :

Pour l’activité physique : “Exercise” OR “Exercise Therapy” OR “Exercise Movement Techniques” OR “Resistance Training” OR “Muscle Stretching Exercises” OR “Breathing Exercises” OR “Sports” OR “Motor Activity” OR “Relaxation” OR “Physical Fitness” OR “Physical Activity” OR “Walk” OR “lifestyle

Pour les PEP : “Psychosis” OR “Early psychosis” OR “First episode psychosis” OR “Antipsychotic*”.

Résultats

Santé physique chez les jeunes avec un premier épisode psychotique

Avant même le début du traitement, les jeunes PEP présentent des anomalies métaboliques et inflammatoires (Veru-Lesmes et coll., 2021), ce qui étaye que le traitement n’est pas seul en cause et qu’un diagnostic de trouble psychotique, en soi, doit être considéré comme un facteur de risque pour de tels problèmes. Toutefois, une fois le traitement pharmacologique instauré, le profil métabolique tend à s’aggraver et les jeunes PEP atteignent rapidement plusieurs critères du syndrome métabolique (tableau 1) (Mitchell et coll., 2013).

tableau 1

Prévalence des critères diagnostics du syndrome métabolique chez les jeunes PEP selon les critères NCEP-ATP-III (Mitchell et coll., 2013)

Prévalence des critères diagnostics du syndrome métabolique chez les jeunes PEP selon les critères NCEP-ATP-III (Mitchell et coll., 2013)

-> Voir la liste des tableaux

Dans ce contexte, il est nécessaire que le suivi métabolique et la prise des données anthropométriques soient instaurés dès le début du suivi et fassent partie des évaluations de routine (Chalfoun et coll., 2015). Un guide en français permettant l’atteinte des recommandations quant au suivi métabolique a été conçu (cholestérol, glycémie à jeun, hémoglobine glycosylée, tour de taille, indice de masse corporelle) (Chalfoun et coll., 2015). D’ailleurs, le suivi métabolique fait partie intégrante des meilleures pratiques cliniques en PEP, mais l’adhésion à de telles lignes directrices est faible (Mitchell et coll., 2012). De plus, afin d’aider les professionnels de santé sur le suivi de la santé physique, un calculateur du risque de développer un syndrome métabolique à 6 ans conçu spécialement pour les PEP a été créé (https://psymetric.shinyapps.io/psymetric/) (Perry et coll., 2021). Ce calculateur se base sur des données cliniques facilement accessibles que sont le sexe, l’ethnicité, le statut tabagique, l’indice de masse corporelle, le cholestérol HDL, les triglycérides ainsi que la prescription d’un antipsychotique (Perry et coll., 2021).

Comme les jeunes PEP n’ont souvent pas de médecin de famille au Québec lorsqu’ils arrivent au PPEP et ne sont pas nécessairement très enclins à consulter, il est essentiel que les équipes jouent un rôle actif dans l’évaluation de ces sphères, la mise en place de protocoles de surveillance standardisés étant nécessaire. De plus, au-delà de protocoles de surveillance, il est essentiel, pour les mêmes raisons, que les équipes développent des habiletés à mettre en place des mesures pharmacologiques et surtout non pharmacologiques pour gérer les problèmes dépistés et accompagnent le jeune dans les démarches pour trouver un médecin de famille.

Le rôle des médicaments antipsychotiques sur la santé physique

En plus du fait que les troubles psychotiques eux-mêmes augmentent le risque de développer des problèmes métaboliques et cardiovasculaires, les médicaments antipsychotiques, que ce soit ceux de 1re, 2e ou 3e génération, y contribuent largement (Bak et coll., 2014) ayant des effets secondaires indésirables comme la prise de poids, l’hypercholestérolémie, l’insulino-résistance pouvant aller jusqu’au diabète (De Hert et coll., 2011). Par ailleurs, ces derniers effets ne sont pas purement des conséquences de la prise de poids.

L’ampleur de ces impacts métaboliques varie grandement en fonction de la molécule et entre les personnes. Ainsi, parmi les antipsychotiques de 2e ou 3e génération, l’olanzapine et la clozapine sont ceux entraînant le plus de prise de poids (Bak et coll., 2014). L’impact sur le métabolisme des glucides et des lipides peut être observé en l’absence de prise de poids et varie en fonction de la molécule utilisée (Clozapine, Olanzapine > Risperidone, Quetiapine > Ziprazidone, Aripiprazole) (De Hert et coll., 2011). Les études chez des PEP rapportent des prises de poids avec toutes les molécules couramment utilisées et qui sont supérieures à celles observées dans des populations plus âgées. L’ampleur de cette prise de poids peut atteindre 16 kg en 3 mois et monter jusqu’à 30 kg sur les études de plus longue durée (De Hert et coll., 2011). De plus, cette prise de poids peut toucher jusqu’à 70 % des jeunes PEP (De Hert et coll., 2011).

Afin de limiter l’ampleur de ce problème, il est généralement recommandé de privilégier, comme traitement de première intention, les antipsychotiques ayant les impacts les moins défavorables (p. ex. lurasidone, aripiprazole, etc.), l’efficacité des différents antipsychotiques étant comparable dans de telles situations. Pour cette même raison, il est généralement déconseillé d’utiliser l’olanzapine comme traitement d’entretien en première intention vu ses effets métaboliques (Crockford et Addington, 2017). Cela dit, ces données quant aux effets indésirables des antipsychotiques ne doivent pas occulter que des études observationnelles, et populationnelles, ont observé que la longévité des personnes présentant un trouble psychotique est supérieure lorsqu’elles sont traitées par antipsychotiques plutôt que non traitées, et que cette différence n’est que partiellement expliquée par la prévention de morts par suicide (Tiihonen et coll., 2018).

Enjeux relatifs à l’alimentation

Chez les jeunes PEP, les apports alimentaires augmentent dès l’initiation d’un antipsychotique pour largement excéder ceux des jeunes adultes de la population générale (Teasdale et coll., 2020). De plus, leur alimentation est qualitativement moins bonne avec 47 % des apports énergétiques provenant d’aliments considérés comme non nutritifs et énergétiquement denses (p. ex. boissons sucrées, biscuits) (Teasdale et coll., 2020). De plus, environ 60 % ne consomment pas de fruits et légumes quotidiennement (Morell et coll., 2019). Toutefois, des interventions auprès de jeunes PEP incluant entrevue motivationnelle, fixation d’objectifs, ateliers sur la structure du repas, portions, lecture des étiquettes ainsi qu’un accompagnement individualisé lors de l’épicerie ont mené à une diminution des apports énergétiques et des apports issus des aliments denses ainsi qu’une meilleure qualité nutritionnelle (Teasdale et coll., 2016).

Enjeux relatifs au tabagisme

Le tabagisme constitue un enjeu majeur du suivi global de la santé physique puisque 36 à 72 % des jeunes PEP consomment du tabac quotidiennement (Ferreira et Coentre, 2020). La consommation de tabac est le facteur modifiable le plus important parmi les causes de diminution de la longévité dans les troubles psychotiques. Si de 20 à 40 % des patients souhaitent arrêter leur consommation de tabac (Underner et coll., 2019), les taux d’arrêt définitifs sont plus faibles comparativement à la population générale et les symptômes de manque (craving) sont plus intenses (Dondé et coll., 2020).

Face au tabagisme actif, 2 stratégies peuvent être développées : la cessation tabagique ou la réduction de la consommation. Concernant les approches non pharmacologiques, les conseils psychocomportementaux (p. ex. intervention brève, entretien motivationnel, gestion des contingences), ainsi que l’AP ont démontré leur efficacité dans la réduction de l’usage de la consommation de tabac (Bernard et coll., 2020). À titre d’exemple, une étude de faisabilité conduite chez des patients ayant un diagnostic de schizophrénie a obtenu une réduction de 50 % de consommation de tabac avec une intervention de conseils en groupe incluant des jeux de rôles, la mesure de CO expiré, l’approche par résolution-problème, la planification de l’action et des stratégies de coping couplée à des séances de marche hebdomadaires (Bernard et coll., 2013a). L’intérêt de ce type d’intervention est d’utiliser les conseils en groupe pour favoriser la modification comportementale et l’AP pour diminuer l’intensité des symptômes de manques (Bernard et coll., 2020).

Concernant les approches pharmacologiques de cessation tabagique, une revue systématique a montré que, combinés avec un soutien comportemental et comparativement au placebo, le remplacement nicotinique, la varenicline, le bupropion ou des combinaisons de méthodes sont utiles et tolérés sans aggravation de la psychose ou changement en termes de symptômes (Underner et coll., 2019). La varenicline et le bupropion, sont les plus efficaces pour cesser ou réduire l’usage de tabac, et contrôler l’envie de consommer, et sécuritaires (Ahmed et coll., 2018). Quoique développé pour la population générale, CAN-ADAPTT propose un guide de pratique pour la cessation tabagique très utile avec un algorithme pour l’usage de la pharmacothérapie ; la combinaison de méthodes est souvent nécessaire (CAN-ADAPTT, 2011).

Chez les jeunes PEP, une intervention d’une durée de 12 semaines incluant approche pharmacologique et non pharmacologique a entraîné une cessation tabagique chez un tiers des participants (Curtis et coll., 2018). En outre, chez les autres participants, une réduction du nombre quotidien de cigarettes a été observée ainsi qu’une diminution du CO expiré.

Une modification importante de la consommation de tabac peut nécessiter un ajustement de la posologie des antipsychotiques dont le métabolisme est influencé par la fumée de tabac. Cela s’explique par le mécanisme d’interaction pharmacocinétique du tabac sur les antipsychotiques (effet inducteur enzymatique des cytochromes CYP450 1A2) qui entraîne une réduction des concentrations plasmatiques du traitement conduisant à un risque d’effets indésirables et d’inefficacité thérapeutique notamment avec la clozapine et l’olanzapine. Ainsi, lors de la cessation tabagique ou du passage au vapotage (car ce sont les hydrocarbures produits par la combustion du tabac qui sont en cause), une augmentation des effets indésirables peut survenir, alors qu’une augmentation ou une reprise tabagique peut diminuer l’efficacité de ces médicaments. Ces aspects doivent être gardés à l’esprit dans le contexte d’ajustement de traitement en cours d’hospitalisation dans des milieux interdisant le tabagisme.

Enjeux relatifs à l’inactivité physique et la sédentarité

Les études populationnelles montrent que 55 % des personnes avec un trouble psychotique sont physiquement inactives et ce chiffre augmente à 74 % chez les personnes ayant une schizophrénie et une obésité (Stubbs et coll., 2016). De plus, elles sont particulièrement sédentaires avec 81 % de leur temps d’éveil passé dans des activités sédentaires (soit jusqu’à 13 h quotidiennement en excluant le sommeil) (Morell et coll., 2019 ; Stubbs et coll., 2016). Chez les jeunes PEP, une seule étude (incluant seulement 24 participants) a mesuré leur niveau d’AP via l’accéléromètre et a montré qu’ils passaient environ 158 minutes par jour dans des AP d’intensité légère à modérée et 4 minutes dans des AP d’intensité élevée (Vancampfort et coll., 2019b) (contre 240 minutes d’AP légère et 34 minutes d’AP élevée pour la population générale (Romain et coll., 2020c). Quant à la sédentarité (soit le temps passé assis ou couché, en excluant le sommeil), elle représente jusqu’à 11 h par jour chez les PEP (O’Donoghue et coll., 2021) contre 9 h par jour en population générale. Ces différents éléments contribuent au cercle vicieux du déconditionnement (figure 1) qu’il s’avère nécessaire de stopper. Aussi, l’inactivité pendant une hospitalisation peut accentuer ce cercle vicieux en raison des périodes prolongées de sédentarité dans des espaces restreints. Afin de rompre ce cercle du déconditionnement, la réduction du temps de sédentarité est une première cible importante à viser surtout lors des hospitalisations. Les interventions actuelles montrent que pour réduire la sédentarité, il est important d’utiliser des stratégies distinctes de celles visant l’augmentation de l’activité physique (Ashdown-Franks et coll., 2018). Par exemple, lors de l’hospitalisation, les équipes peuvent demander aux jeunes PEP de marcher 2 à 3 minutes toutes les 2 heures ou encore leur proposer des exercices de yoga et musculation pendant 10-15 min chaque jour avec le personnel ou un pair aidant.

figure 1

Cercle vicieux du déconditionnement (Kern et coll., 2018)

Cercle vicieux du déconditionnement (Kern et coll., 2018)

-> Voir la liste des figures

Bénéfices de l’activité physique au plan physique

L’AP est une stratégie importante pour améliorer la santé physique et prévenir la prise pondérale et les complications métaboliques des jeunes PEP. Au cours des dernières années, de nombreuses études ont montré son importance sur la gestion et la prévention de l’obésité, la diminution du risque d’accident cardiovasculaire, ou encore les symptômes psychotiques (Fernández-Abascal et coll., 2021 ; Nyboe et coll., 2019).

Concernant l’AP seule, des protocoles d’entraînement par intervalles à haute intensité (2 entraînements par semaine, 30 à 45 minutes, de 3 à 6 mois), ont montré des bénéfices sur la perte de poids et la réduction du tour de taille auprès de jeunes PEP en situation d’obésité (Abdel-Baki et coll., 2013 ; Fernández-Abascal et coll., 2021 ; Romain et coll., 2019). Quoique la perte de poids soit inférieure à celle d’autres populations cliniques, chaque kilogramme perdu est associé à une amélioration du profil métabolique (Romain, 2018). Toutefois, l’AP s’est avérée particulièrement efficace dans le cadre d’interventions multimodales visant la prévention de l’obésité chez les jeunes PEP. Dans le programme Keeping the Body In Mind (Curtis et coll., 2016) de 12 semaines incluant AP (60-75 % de VO2 pic pour l’entraînement en aérobie, et d’intensité modérée à élevée pour l’entraînement en résistance), suivi métabolique, nutrition et dont l’objectif était la prévention de la prise de poids liée à l’initiation des antipsychotiques, les participants du groupe intervention ont pris environ 1,8 centimètre de tour de taille contre 8 centimètres dans le groupe contrôle. Par ailleurs, 18 % du groupe intervention a présenté une prise de poids cliniquement significative (soit 7 % du poids initial) contre 80 % dans le groupe contrôle (Curtis et coll., 2016). Ces résultats confirment ceux de méta-analyses montrant que les interventions visant la prévention sont plus efficaces que celles visant la diminution du poids chez les PEP (Alvarez-Jimenez et coll., 2008) et que l’AP était plus efficace que l’utilisation d’agents pharmacologiques sur la réduction du poids et sur d’autres marqueurs de santé physique (Vancampfort et coll., 2019a).

Concernant les bénéfices de l’AP sur la santé cardiovasculaire et les autres critères du syndrome métabolique, ils demeurent incertains afin de conclure avec certitude, notamment chez les PEP. La plus récente méta-analyse à ce sujet incluant des PEP avait un nombre restreint d’études ce qui en limite la conclusion (Fernández-Abascal et coll., 2021).

Bénéfices de l’activité physique aux plans psychiatrique et psychologique

Les méta-analyses sur les patients atteints de schizophrénie concluent que l’AP a des bénéfices sur les symptômes positifs et négatifs quand la durée dépassait 90 minutes par semaine (Stubbs et coll., 2018), suggérant que celle-ci peut être utilisée comme un adjuvant à la médication antipsychotique. Les améliorations induites par l’AP (lors de programme d’entraînement par intervalle d’une durée de 6 mois, 2 fois par semaine, 45 minutes) sur les symptômes négatifs sont retrouvées chez les PEP et s’avèrent intéressantes dans un contexte clinique, car la médication antipsychotique est moins efficace sur ces symptômes (Fernández-Abascal et coll., 2021 ; Romain et coll., 2019). De plus, les bénéfices décrits semblent indépendants de l’intensité de l’entraînement puisque les méta-analyses montrent que ces améliorations ont été obtenues tant avec l’AP de type aérobie (les études allant de 30 minutes, 2 fois par semaine d’AP de type aérobie à 120 minutes, 3 fois par semaine) que celle de type corps-esprit (p. ex. yoga ; avec des protocoles allant de 60 minutes de yoga par session, 2 fois par semaine à 120 minutes par session, 6 fois par semaine) (Dauwan et coll., 2016 ; Firth et coll., 2015). Des effets similaires de l’AP ont été décrits sur le fonctionnement global et social (Dauwan et coll., 2016), les symptômes dépressifs (Rosenbaum et coll., 2014). Toutefois, il est important de noter que ces méta-analyses n’ont pas été effectuées auprès de jeunes PEP.

Sur les aspects cognitifs, une méta-analyse incluant des personnes avec des troubles psychotiques a montré une amélioration sur la cognition générale, sociale, et la vitesse de traitement de l’information. L’intensité et le volume total de pratique (supérieur à 90 minutes) ainsi que la supervision par un professionnel de l’AP agissaient comme des modérateurs des effets sur les marqueurs cognitifs (Stubbs et coll., 2018). Ces résultats ont également été retrouvés chez les jeunes PEP avec des programmes d’AP (45 à 60 minutes d’AP de type aérobie et résistance avec 8 à 12 répétitions par série) (Firth et coll., 2018). Néanmoins, si les AP de types corps-esprit améliorent les marqueurs cognitifs (Dauwan et coll., 2016), il reste difficile de conclure sur la combinaison optimale en termes d’AP.

Enfin, l’AP a un impact positif sur la perception que les jeunes PEP ont d’eux même, et augmente leur confiance dans d’autres domaines, dont les compétences sociales. Une étude qualitative a mis en avant que la pratique d’AP (30 minutes d’AP de type aérobie, 30 minutes de résistance, avec 3 séries de 12 répétitions ciblant les grands groupes musculaires) améliore leur confiance en eux, leur estime de soi, ainsi que le sentiment d’efficacité personnelle (soit leur confiance dans leur capacité à mener à bien des actions). De même, les jeunes PEP soulignaient que les changements corporels induits par l’AP avaient des répercussions positives. En effet, ils se percevaient avec une meilleure santé, une meilleure forme physique, avaient une image corporelle plus positive et un meilleur sentiment d’accomplissement de soi qui pourrait aider plus largement dans le processus de rétablissement (Firth et coll., 2016a). Enfin, la pratique d’AP est considérée comme un outil visant à rompre l’isolement social que peuvent vivre des jeunes PEP (Brooke et coll., 2019).

Finalement, sur la question de l’abus de substance, la revue systématique de Thompson et coll. (2020) suggère que l’AP pourrait potentiellement augmenter le taux d’abstinence pour les drogues illicites ainsi que diminuer la gravité et la présence des symptômes de sevrage. Toutefois, cette revue n’incluait pas de personnes ayant des troubles psychotiques donc il est difficile de conclure sur ce point.

Stratégies pour inciter à l’activité physique

Les taux importants d’inactivité physique et d’abandon de programmes d’AP (jusqu’à 60 %) sont des défis majeurs chez les PEP (Firth et coll., 2015 ; Romain et coll., 2019). La majorité des études concluent que le manque de motivation est la principale barrière à l’initiation et au maintien de la pratique d’AP chez les personnes ayant des troubles psychotiques et chez les jeunes PEP (Bernard et coll., 2013b ; Firth et coll., 2016b ; Romain et coll., 2020 d). Les autres barrières identifiées sont le manque de soutien social, la fatigue perçue, les effets ressentis des traitements, les symptômes, les niveaux d’anxiété et de dépression élevés, un niveau faible de contacts sociaux, d’autonomie et d’expérience passée en AP, ou les conditions climatiques difficiles (Bernard et coll., 2013b ; Firth et coll., 2016b ; Romain et coll., 2020 d). Un guide permettant d’adresser différentes barrières est d’ailleurs disponible en français (Chalfoun et coll., 2015).

Afin de faciliter une motivation accrue envers l’AP, plusieurs stratégies peuvent être mises en place. La première stratégie consiste en l’utilisation des facilitateurs à l’AP — soit les raisons pour lesquelles les jeunes PEP s’engageraient dans l’AP. Une méta-analyse montre que les personnes ayant un trouble psychotique pratiquent une AP pour améliorer leur santé (91 %), perdre du poids (83 %), réduire leur stress (80 %), gérer leur humeur (78 %), améliorer leur sommeil (72 %), le plaisir (54 %) et satisfaire aux aspects sociaux (27 %) (Firth et coll., 2016b). Ces facilitateurs à l’AP peuvent être utilisés pour individualiser les conseils en fonction de ce qui va motiver le jeune qui serait concerné (p. ex. « L’AP t’aiderait à améliorer ton humeur »).

La seconde stratégie consiste en la construction de programmes d’AP basés sur les préférences des jeunes PEP — c’est-à-dire que le jeune choisit les AP qu’il veut faire et décide également de l’intensité. Cet engagement dans l’AP permet d’améliorer leur sentiment d’autonomie (un facteur motivationnel important) (Vancampfort et coll., 2018). Pour les jeunes PEP, les AP préférées sont la marche, le vélo, la course, le yoga, les poids et haltères et la danse (Romain et coll., 2020d). Dans l’éventualité d’un programme d’AP, les préférences iraient pour un entraînement incluant des sessions à l’intérieur ainsi qu’à l’extérieur et qui seraient supervisées par un professionnel de l’AP (Romain et coll., 2020d). De plus, il n’y avait pas de préférences pour l’entraînement seul ou en groupe (Romain et coll., 2020d). Toutefois, le manque de soutien social étant une barrière à la pratique d’AP chez les jeunes PEP, offrir des programmes de groupe pourrait diminuer cette barrière. Les AP d’intensité plus élevée sont également favorisées par les jeunes ainsi que les sessions d’entraînement plus longues (30 minutes et plus) (Subramaniapillai et coll., 2016). Ces approches basées sur les préférences, plus novatrices, semblent associées à de meilleurs taux de rétention dans l’AP, notamment chez les jeunes PEP (Firth et coll., 2018) tout en ayant des effets similaires à ceux retrouvés dans les programmes plus classiques (Firth et coll., 2018). Par conséquent, baser son intervention d’AP sur les préférences constitue une opportunité d’effectuer du conseil. Typiquement, on peut demander au jeune d’indiquer son AP favorite afin de créer un plan d’intervention autour de cela.

La troisième stratégie qui peut être intégrée pour faciliter l’initiation de l’AP consiste en l’utilisation des approches motivationnelles ancrées théoriquement ou sur des techniques de changement de comportement (Romain et Bernard, 2018). Une méta-analyse incluant exclusivement des études réalisées auprès de personnes ayant des troubles psychotiques a montré que l’inclusion de stratégies basées sur des modèles de motivation augmentait le niveau d’AP, en plus des bénéfices sur le poids, le tour de taille, et la glycémie à jeun (Romain et coll., 2020a). Un modèle qui offre un cadre d’intervention applicable est le modèle transthéorique (Prochaska et DiClemente, 1982). Ce modèle contient plusieurs composantes que sont les stades de changement (soit où en est l’individu en termes de motivation ou d’intention de modifier son comportement en lien avec la pratique d’AP), la balance décisionnelle (soit identifier les avantages et inconvénients en lien avec le fait de modifier son AP), le sentiment d’efficacité personnelle et les processus de changement (soit identifier les stratégies expérientielles ou comportementales utilisées par les personnes pour modifier leur AP). Dans ce modèle, les composantes les plus importantes pour augmenter l’AP sont les processus de changement (tableau 2) ainsi que le sentiment d’efficacité personnelle (Romain et coll., 2018). Des associations entre les différentes composantes du modèle et le niveau d’AP de personnes ayant un trouble psychotique ont été démontrées préalablement (Romain et Abdel-Baki, 2017). L’impact d’une intervention motivationnelle brève incluant le modèle transthéorique et visant l’augmentation de l’AP a confirmé son efficacité auprès d’adultes ayant des troubles psychotiques et une obésité sévère (Romain et coll., 2020b). Dans le but d’appliquer le modèle transthéorique de façon concrète, des stratégies d’action des processus de changement sont indiquées dans le tableau 2 (Romain et coll., 2020c).

Les stratégies motivationnelles peuvent être appliquées en utilisant des techniques de changement de comportement. Des méta-analyses ou revues systématiques ont montré leur utilisation auprès de personnes ayant des troubles psychotiques ou auprès de jeunes à haut risque d’avoir un PEP avec des résultats prometteurs sur l’AP (Carney et coll., 2016 ; Farholm et Sørensen, 2016 ; Romain et coll., 2020a). Si des techniques de changement de comportement ont été utilisées à des fins de promotion de l’AP, par exemple la fixation de but, les stratégies de coping, l’autosurveillance de l’AP, les récompenses, le support social (Farholm et Sørensen, 2016), leur efficacité doit encore être montrée empiriquement auprès des jeunes PEP. Une description complète de ces techniques ainsi que des stratégies à utiliser est disponible en accès libre (Chevance, 2019).

tableau 2

Processus de changement, leurs descriptions et les stratégies pour les activer

Processus de changement, leurs descriptions et les stratégies pour les activer

-> Voir la liste des tableaux

La thérapie par l’aventure : une nouvelle façon d’utiliser l’activité physique dans le processus de rétablissement

La thérapie par l’aventure (TA), qui consiste à la mise en oeuvre, de façon méthodique et à des fins cliniques, d’activités d’aventure visant des changements comportementaux, représente une illustration d’une approche globale adaptée aux besoins de jeunes avec un PEP. Le cadre thérapeutique établi par la TA et les diverses activités proposées engagent le jeune dans sa globalité et peuvent agir comme catalyseur de changement. Cette approche a démontré, auprès d’une clientèle d’adultes ayant un diagnostic de schizophrénie et psychoses apparentées, une amélioration en ce qui concerne l’estime de soi, le sentiment d’efficacité personnelle, le degré d’anxiété et de dépression (Kelley et coll., 1997), le fonctionnement global, le sentiment d’accomplissement et le changement de perspective (Voruganti et coll., 2006) ainsi qu’une amélioration de l’engagement dans le processus de rétablissement, du bien-être émotionnel et de l’énergie (Bryson et coll., 2013). Le modèle adopté par plusieurs PPEP québécois consiste à s’associer à un organisme à but non lucratif spécialisé en intervention par la nature et l’aventure (p. ex. Faceauxvents.org), qui s’occupe de la programmation et de la logistique et offre des spécialistes de plein air qualifiés qui travaillent en collaboration avec les intervenants du PPEP. Une formule intéressante consiste à offrir, pendant 4 à 6 semaines, des rencontres bihebdomadaires : une activité sportive ainsi qu’une réunion pour se familiariser à l’expédition à venir et pour établir des objectifs personnels. Ces rencontres préparatoires sont suivies d’une expédition de 4 jours où le groupe, généralement composé de 10 à 12 participants, de 2 intervenants du PPEP et 2 intervenants de plein air, va mener des activités variées : planification de la journée, installation du campement, randonnée, canotage, tyrolienne, canyoning, préparation des repas, groupe de discussion autour du feu. Une même activité permet un travail sous différents angles tels que la forme physique, la persévérance, les habiletés sociales, le dépassement de soi, ou l’expérimentation de saines habitudes de vie. Une étude qualitative a montré l’impact positif de la TA sur le rétablissement de jeunes suivis en PPEP et a mis en lumière un effet positif sur la relation avec soi-même et les autres. Cinq thèmes principaux ont aussi émergé : 1) vivre des émotions intenses dans un cadre contenant ; 2) développer de nouvelles perceptions quant à ses habiletés personnelles, à ses intérêts ou à ses qualités ; 3) améliorer son autocritique à travers la rétroaction des autres ; 4) vivre des interactions sociales positives ; 5) avoir la possibilité de partager avec d’autres sur son expérience personnelle liée à la psychose (Girard et coll., 2020). Les bénéfices de la TA sont variés : pour certains, cela s’exprime dans le quotidien par le changement de certaines habitudes tandis que, pour d’autres, les impacts positifs concernent l’AP, l’estime de soi et la confiance personnelle (Girard et coll., 2020).

Rôle des équipes dans la santé physique

Le rôle des équipes traitantes dans la gestion de la santé physique est important tant pour la promotion des saines habitudes de vie que le suivi des différents marqueurs du syndrome métabolique tel que décrit dans les différents guides existants (Chalfoun et coll., 2015) afin de prévenir l’apparition de pathologies chroniques. Quoique le dépistage des différents facteurs de risque se soit amélioré au cours des dernières années, il demeure sous-optimal (Mitchell et Hardy, 2013 ; Perry et coll., 2021). Une fois les troubles métaboliques détectés, des solutions doivent être proposées (modification pour une médication associée à moins de troubles métaboliques et/ou le traitement pharmacologique et non pharmacologique de ceux-ci). Néanmoins, il n’existe pas à notre connaissance de lignes directrices claires qui soient aux PEP. Les interventions multidisciplinaires incluant, entre autres, de l’AP peuvent non seulement contribuer à améliorer les paramètres métaboliques, mais aussi à diminuer la dose d’antipsychotique, eu égard aux effets positifs de l’AP sur la sévérité de la psychopathologie (Deenik et coll., 2018), donc en éviter certains effets iatrogènes. L’ajout d’un agent pharmacologique pouvant favoriser la perte de poids (p. ex. Topiramate, Metformine) peut être envisagé. Toutefois, la majorité des études à ce sujet ont des bénéfices modestes sur le poids ou le tour de taille, et les effets indésirables de ces molécules peuvent être importants ce qui n’en fait pas la première stratégie à adopter (Chalfoun, et coll., 2015).

Le second rôle que peuvent avoir les PPEP est celui d’intervenir, d’abord en faisant de la promotion de la santé incluant AP, saine nutrition et arrêt tabagique. Cependant, les professionnels de santé mentale ne sont pas formés à la promotion des différentes habitudes de vie (Romain et coll., 2020e). Ainsi, la santé physique n’est pas considérée comme une priorité dans les plans d’intervention (Lerbaek et coll., 2019 ; Romain et coll., 2020e) comme peuvent l’être la gestion des symptômes ou le retour à l’emploi (Stenov et coll., 2020). Toutefois, les jeunes PEP expriment que la gestion de leur santé physique est importante et que les conseils provenant des intervenants sont importants pour eux (Morell et coll., 2019 ; Romain et coll., 2020e). Par conséquent, il est important que les PPEP s’engagent dans ces actions de promotion, tel que l’intégration d’interventions brèves et simples qui sont faisables par des non-spécialistes de l’AP (Romain et coll., 2020b). De plus, l’AP devrait être considérée comme un signe vital (Vancampfort et coll., 2016) et, à ce titre, être évaluée mensuellement avec des outils adéquats (Rosenbaum et coll., 2020). À ce sujet, il existe un questionnaire d’évaluation de l’AP (le SIMPAQ) dont la validation a inclus des jeunes PEP, et qui est disponible en français. Ensuite, dans leurs interventions, les professionnels peuvent écrire dans leurs notes cliniques les rencontres au cours desquelles ils ont effectué des actions de promotion de l’AP ainsi que les thématiques abordées (p. ex. évaluation de l’AP, conseils motivationnels, rencontre active) pour en assurer le suivi (Ashdown-Franks et coll., 2020). Des stratégies supplémentaires consisteraient en l’instauration de groupe d’AP au sein des cliniques, à l’embauche de professionnels de l’AP (p. ex. kinésiologue, enseignants en activité physique adaptée, physiothérapeute) ou à des partenariats avec des organismes communautaires pour favoriser l’adoption d’un mode de vie plus sain et actif. Un guide d’accompagnement en français visant à soutenir les professionnels de l’AP et de la santé mentale dans la pratique d’AP chez les patients PEP en proposant une trajectoire de séance en séance qui intègre des stratégies motivationnelles et les principes incluent dans cet article, est disponible gratuitement (Dubois et coll., 2019).

Conclusion

Les années suivant le début du traitement pour un PEP constituent une période critique sur de nombreux plans et l’AP est une intervention qui gagne à y être intégrée. Dans le présent article, nous avons montré que les jeunes PEP avaient des défis importants en ce qui a trait à leur santé physique et que les AP de type aérobie, résistance ou encore de type corps et esprit représentent une intervention efficace sur de nombreux facteurs. Nous avons également proposé des pistes de solution pour permettre d’augmenter la motivation à l’AP. Par conséquent, et au vu de ses bénéfices sur la santé physique et mentale, l’AP peut être considérée comme une intervention thérapeutique à part entière. En termes de recherche, l’identification de la bonne dose d’AP en fonction des effets recherchés reste un des défis futurs. Par exemple, les études actuelles permettent difficilement de conclure sur les impacts de l’AP sur les différentes composantes du syndrome métabolique (p. ex. la pression artérielle). La question de l’AP auprès des jeunes PEP ayant un abus de substance représente une avenue de recherche importante puisque l’AP semble avoir un impact positif chez les PEP et chez les personnes avec toxicomanie, mais aucune étude sur la population présentant les 2 affections n’a été publiée à ce jour. Concernant la présente revue, si elle montre de clairs bénéfices de l’AP, certaines limites sont à mettre en exergue. Tout d’abord, il s’avère nécessaire que des études supplémentaires avec de meilleurs devis soient réalisées, car les méta-analyses et revues systématiques montrent qu’il existe moins d’une dizaine d’études s’intéressant à l’AP auprès des PEP. Ensuite, dans la majorité des études, la méthodologie autour de l’AP en termes de nature, fréquence, intensité, supervision est faiblement décrite. Par conséquent, il est difficile de trouver la dose exacte associée aux bénéfices optimaux. Enfin, les méta-analyses incluses ont souvent un nombre d’études incluses relativement faible ce qui peut en limiter les conclusions. Néanmoins, ceci ne devrait pas ralentir les efforts supplémentaires qui doivent être faits pour que l’AP soit offerte de façon systématique aux jeunes PEP. Les professionnels de santé et ceux de l’AP ont un rôle important à jouer afin de faciliter une meilleure santé physique.