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L’oeuvre et l’héritage du philosophe et phénoménologue Marc Richir prennent une place grandissante dans le « paysage » de la philosophie et, plus particulièrement, de la phénoménologie francophones de notre temps. Elle a acquis, cette place, plus d’ancrage encore depuis que certains des lecteurs et interprètes de son oeuvre ont décidé de poursuivre, sous la houlette d’Alexander Schnell, les activités de l’Association internationale de phénoménologie, de continuer la publication des Annales de phénoménologie/Annalen der Phänomenologie (série « nouvelle » qui vient après les numéros publiés entre 2000 et 2015 sous la direction de Richir lui-même) et surtout depuis que la Bergische Universität de Wuppertal abrite, toujours sous la responsabilité d’A. Schnell, les Archives Marc Richir (on trouvera tous les renseignements utiles à cette adresse : https://itp-buw.de/marc-richir-archiv/).

Marc Richir, né en Belgique en 1943 et décédé en France, à Avignon, en 2015, a entendu dès ses débuts de jeune philosophe, non pas simplement « faire de la philosophie », non pas se satisfaire de « faire de la phénoménologie », mais, d’un geste que seules les grandes ambitions peuvent s’autoriser, en faire en s’attelant à la refondation de cette dernière ou, du moins, à sa refonte (image toute métallurgique, sinon démiurgique, qu’il préférait à celle de la fondation nouvelle). Ce long effort d’une cinquantaine d’années de travail quotidien (entre 1965, son entrée dans le cursus de philosophie à l’Université libre de Bruxelles, et 2015) s’est certes fait en référence aux grands maîtres du mouvement mais il ne s’est déployé qu’en se tenant avec eux dans un rapport continûment tendu et exigeant, toujours porté par la volonté de remettre à l’épreuve le geste tout cartésien, sans doute relayé par celui de Derrida dans les années de formation de notre jeune philosophe, d’une reprise « depuis le commencement » de toutes les questions de la philosophie. Par la refonte de la phénoménologie et sur la base de celle-ci, cette attitude a eu pour effet fécond de produire, dans l’oeuvre de M. Richir, diverses lectures renouvelées de grands textes de la tradition, des lectures précisément phénoménologiques de Platon (spécialement le Timée et le Parménide), de G. Bruno (en relation avec la question de l’institution de la science moderne de la nature), de Descartes (particulièrement des Méditations de philosophie première), de Kant (surtout la partie esthétique de la Critique de la faculté de juger), de l’idéalisme allemand (le Fichte de 1794 et de 1804, le Schelling de 1809 et des textes sur Les âges du Monde et sur la mythologie), de Husserl, bien entendu et, après lui, de quelques grands noms de la philosophie du xxe siècle, depuis Heidegger jusqu’à Derrida, en passant en particulier par la pensée de M. Merleau-Ponty. Cette face de l’oeuvre richirienne nous laisse apercevoir le plus bel usage que nous puissions faire de la grande tradition et de nos rapports à elle, relation vivante qui ramène à la vie les textes même les plus lus, les plus connus ou les plus classiques. Le « geste » en question eut cependant plus d’ampleur encore, une ampleur cette fois heideggérienne, puisque, sur la base des concepts matriciels d’« institution symbolique » et de dimension ou de « champ phénoménologique » (distinction thématisée à partir de 1987-1988 dans Phénomènes, temps et êtres et Phénoménologie et institution symbolique), il s’est agi d’aller jusqu’à considérer « la » philosophie comme une institution symbolique parmi d’autres (spécialement, parmi celles-ci, le mythe ou l’institution de la science moderne) et, ainsi, en s’interrogeant à partir des « bases phénoménologiques » de l’institution, leur dehors, de réfléchir celle de la philosophie depuis une sorte d’extérieur, un extérieur tout relatif cependant puisque la phénoménologie, par Husserl et par Heidegger, demeurait organiquement héritière de l’histoire de la philosophie. Mouvement complexe qui assigne la philosophie à la contingence (car toute institution symbolique ou, si l’on veut, culturelle, est contingente) depuis une part elle-même contingente de cette même institution, à savoir la phénoménologie. Celle-ci pourrait être vue à la fois comme une fille récemment née de la vieille institution grecque et comme une jeune fille assez fraîche, assez innocente, assez liée à la mobilité de la vie pour porter sur ses pères le beau regard, trouble et interrogateur, de celle qui n’entend pas que le régime des concepts hérités régente son existence, qui entend remonter plus haut que l’institué et ses productions afin de soumettre à la question l’institution même, interroger sa genèse, s’interroger, par ses origines, sur sa propre identité et interroger l’autorité de ses ascendants. Comme dans les familles dont ont dit qu’il vient un jour où l’enfant se sent la responsabilité d’être le père ou la mère de ceux qui l’ont engendré, la dernière-née d’une très longue filiation se sent la responsabilité de revenir aux choses naissantes afin de reposer la question du sens originaire de l’activité du philosophe dans une attitude semblable à celle du Husserl de L’origine de la géométrie. Sorte de mise en abîme déroutante : la partie d’un tout (la phénoménologie et, en elle, une nouvelle phénoménologie) interroge le tout, s’interroge elle-même en ce tout, cherche à se saisir à la fois depuis l’intérieur et depuis l’extérieur de l’institution.

Pour une entreprise si vaste de refonte et pour la production de ses effets « rétrogrades » (relire phénoménologiquement la tradition) et « antérogrades » (poser les fonts baptismaux d’une phénoménologie nova methodo), il fallait que l’auteur se dotât d’une vue qui, pour nouvelle qu’elle fût, ne manquât pas d’articulations intérieures, de structures ou, pour le dire d’un terme que Richir empruntait au vocabulaire méthodologique de Kant et plus tard de Fink, d’une architectonique. Celle-ci devait être phénoménologique, une architectonique des questions et des problèmes, non une architecture résolutoire, et elle devait demeurer de part en part motivée par la découverte progressive des strates et des dimensions de la vie phénoménologique, par l’attention aux distinctions entre elles et par la fine considération de leurs relations.

C’est à l’intérieur de cette architectonique, « mathesis de la mobilité », élaborée lentement il est vrai et découverte dans sa clarté de grande idée à partir de 1990 environ, que Richir se sera efforcé de placer les fruits de ses recherches : d’une part, les rapports complexes, nombreux, toujours retravaillés, de la phénoménologie à la tradition mais aussi, d’autre part, les questions mêmes de la phénoménologie et, en outre, les champs que son oeuvre explorera progressivement. Venu, au départ, de la physique et des mathématiques, s’ouvrant à la philosophie par Kant, s’assimilant rapidement les idées-forces de son temps (celui de la deuxième moitié des années 1960, celles de Derrida, de Lacan, du structuralisme, du post-structuralisme, etc.), trouvant dans Husserl une rigueur dont le souci ne le quittera jamais plus et un repoussoir face à ce qu’il ressentit peu à peu comme les séductions du temps, cherchant sa voie du côté de l’idéalisme allemand à l’époque de sa thèse (1968-1972) et venant enfin, à partir de 1979-1980 (dans ses Recherches phénoménologiques), à poser les assises de sa pensée la plus propre, Richir aura aussi su porter des éclairages inédits, mais toujours articulés, architectoniquement articulés et ainsi protégés de l’arbitraire, sur des champs aussi divers que le mythe et la mythologie, la philosophie politique, les mathématiques, la structure de l’institution de la physique moderne, la psychopathologie, certaines oeuvres littéraires (en particulier Melville, Conrad) et donner des aperçus de « philosophie de l’art », plus particulièrement sur les arts qu’il considérait majeurs, la poésie, la peinture, la musique. Rien de ceci, toutefois, sans l’effort, tôt commencé, de réécrire la phénoménologie et, mû de mobilité, de préférer pour elle une architectonique des questions à une architecture des doctrines.

L’ouvrage collectif que nous lisons aujourd’hui porte témoignage de la nouveauté de la manière richirienne, de sa complexité, de son souci d’articulation architectonique et de sa préoccupation de rigueur dans chacune des questions que ses recherches auront examinées. Il comprend onze études qui, tantôt, donnent des aperçus relativement généraux au sens où ils cherchent à mettre au jour les structures de cette pensée, tantôt traitent de questions particulières. Cette distinction fournit le critère selon lequel l’ouvrage a lui-même été conçu et présenté.

Faisons d’abord une remarque relativement extrinsèque. Les études richiriennes paraissent commencer à peine. En réalité, il est déjà possible de distinguer deux générations d’interprètes : les lecteurs de longue date qui ont publié des travaux de référence auxquels le présent volume ne cesse de rendre hommage (les travaux de Robert Alexander, de Sacha Carlson, d’Alexander Schnell, de Florian Forestier, de Pablo Posada Varela, de Joëlle Mesnil) et les lecteurs d’une nouvelle génération qui tantôt s’intéressent et étudient l’oeuvre pour elle-même (dans ses grandes dimensions ou sur tel point spécifique), tantôt nourrissent leurs propres recherches (par exemple et notamment en psychopathologie phénoménologique ou en philosophie politique) de l’étude attentive de Richir. Un bon échantillon d’« anciens » et de « nouveaux » lecteurs ont donné leur contribution à ce volume commun. Mentionnons aussi l’existence de vieux compagnons de pensée qui, pour plus discrets qu’ils paraissent au vu de ce volume, n’ont pas moins beaucoup compté dans la maturation philosophique de Richir ; nous pensons ici à Patrice Loraux (dont s’inspire la dernière partie du texte de Schnell) et à Guy van Kerckhoven, deux philosophes dont Richir tenait en très haute estime l’entretien philosophique. Il faudrait encore rappeler l’importance qu’eurent ses deux maîtres en philosophie à Bruxelles, Jean Paumen et Max Loreau.

Que dire globalement des onze textes qui composent le volume ? Qu’ils sont d’excellente facture, tous rigoureux, clairement construits et tous munis d’une bibliographie : à cette égalité dans la forme, nous sentons la patte vigilante des trois éditeurs.

Le recenseur attentif que nous avons essayé d’être aimerait suggérer au lecteur de préférer la lecture zigzagante à la lecture linéaire. C’est que la plupart des textes se répondent et se complètent en prenant divers et mêmes problèmes selon des angles d’attaque simplement différents. Ensemble, ils ne cessent de reconduire à quelques-uns des « noyaux » ou « carrefours » de la pensée richirienne. Ce sera d’ailleurs l’un des apports importants de l’ouvrage que de contribuer à identifier une partie de ces lieux centraux au bénéfice de futurs lecteurs qui se chercheraient des guides dans le massif des oeuvres richiriennes. Sur ce massif (quelque 10 000 pages publiées), les pentes sont raides parfois, les sentiers broussailleux souvent, mais les vues, une fois dégagées, donnent sur des paysages de pensée étonnants.

L’ouvrage s’ouvre et se referme (ou presque) sur deux grands portiques, tous deux construits de la main de Sacha Carlson. Il nous paraîtrait expédient que le lecteur commençât par ces deux longs textes : le premier donne une introduction historique aux premiers travaux richiriens et montre que, dès les débuts, les directions de recherche prises par cette pensée étaient multiples (philosophie de l’art, philosophie du politique, philosophie de la science et, déjà, volonté d’une refonte de la phénoménologie) ; le second attaque frontalement la question centrale, déjà abordée dans le premier mais laissée en suspens : « qu’est-ce un phénomène ? » Soulignons seulement ici une perspective inhabituelle mais passionnante que suggère Carlson dans son premier texte : celle d’un rapprochement entre le phénomène en tant que pur phénomène, le « phénomène comme rien que phénomène » selon l’expression de Richir, le phénomène comme seule apparence, et la pensée nietzschéenne du jeu des apparences.

Ces deux textes préparent amplement aux questions et aux perspectives plus resserrées que considèrent les autres études.

De même qu’avec S. Carlson nous assistions à la constitution d’une conception inédite du « phénomène », nous apprenons grâce au texte de Michel Rhéaume qui examine « La refonte du concept d’horizon » ce que peut être l’exercice richirien de reprise déconstructrice — reconstructrice, sur le cas d’espèce, cette fois, de l’un des concepts majeurs de la phénoménologie husserlienne classique. Nous y apprenons ce que va impliquer dès les commencements l’entreprise de « refonte » : une sorte de remise en mouvement des notions même les plus ancrées, leur problématisation au fil d’une enquête génétique, leur « dés-institution », leur reprise au champ des mobilités phénoménologiques.

Nous l’avons dit, la question de la méthode a toujours été une préoccupation de ce philosophe qui venait initialement des sciences. Les textes d’Alexander Schnell et de Pablo Posada Varela s’y attachent, le premier en reconstituant dans ses composantes centrales « le mouvement de pensée » de M. Richir, le second en s’arrêtant au couple de concepts si typiquement richirien d’« épochè hyperbolique » et de « réduction architectonique ». Le texte de Schnell pourrait être lu conjointement avec celui de Florian Forestier pour les questions d’ordre métaphysique qu’ils étudient (en particulier le statut du « réel » dans cette phénoménologie), pour les références à l’idéalisme allemand, à Fichte spécialement à qui Richir avait consacré une partie de ses premiers travaux. En outre et selon cette dernière perspective, il peut être lu avec celui d’Elisa Bellato qui met en lumière un autre pan de l’intérêt de Richir pour ledit idéalisme allemand, cette fois sous les espèces de la pensée schellingienne de la mythologie, dont Richir, muni de la différence qu’il faisait entre « mythe » et « mythologie », différence qui recroisait celle entre « champ phénoménologique » et « institution symbolique », avait donné une interprétation renouvelée. Le texte de P. Posada Varela et celui de Jean-Sébastien Hardy se lisent fort bien ensemble : le premier examine dans l’immanence au penser richirien le statut de l’hypothèse du malin génie (source, en quelque sorte, du concept de « suspens hyperbolique », source pour autant cependant que la phénoménologie génétique remonte le fleuve du temps historique et montre la permanence d’une possibilité du penser, jusque-là inaperçue) et le second, de Descartes à Richir, reconstitue « une filiation secrète : le malin génie comme réduction hyperbolique ». Tandis que Husserl faisait l’hypothèse de l’anéantissement du monde, hypothèse nécessaire à la mise en relief de la vie transcendantale constituante, l’hypothèse du malin génie est celle d’un possible anéantissement de la pensée dès lors qu’elle se trouverait habitée par un Autre, anonyme et tout-puissant. De cette hypothèse, Richir ne faisait pas seulement le levier d’une absolue radicalisation de l’épochè mais aussi, dès lors que la pensée peut ne pas trouver le ressort pour se réélaborer à distance de l’institution symbolique, une manière d’entrer dans le travail d’élucidation phénoménologique de la psychose. Se dessine alors un autre cheminement au sein du volume : l’oeuvre de Richir a, comme toutes les grandes oeuvres, cette caractéristique de ne s’être jamais intéressée à une question sans en réinventer les termes. Cela est vrai de la philosophie politique, cela est vrai de la psychopathologie, cela était vrai de la mythologie. En ce qui concerne les deux premiers de ces champs, un terme que nous empruntons à la contribution de Tetsuo Sawada, celui de « pathogenèse », peut servir de fil conducteur au lecteur. Il est essentiellement question d’une certaine « malencontre ». L’échec, singulier ou collectif, à rencontrer « le moment du sublime », ce « moment » (non situable dans le temps historique ou empirique) de la rencontre avec « la transcendance absolue », l’absolu dehors par lequel, humains, nous nous éprouvons libres à l’égard de l’identité et des identités instituées. L’échec à penser ce moment marquerait, chez Heidegger, par « le court-circuit du sublime » dans son analytique existentiale, l’enfermement solipsiste du Dasein et l’échec à penser la communauté politique, comme le montre Jean-François Perrier, et l’échec à vivre ce moment signerait « la structure pathogénétique de la vie humaine », ainsi que l’écrit T. Sawada. Le lien se forme aisément alors avec la pensée richirienne de la psychopathologie, telle qu’il l’a exposée à diverses occasions mais en particulier dans Phantasia, imagination, affectivité. Phénoménologie et anthropologie (2004) et avec le beau texte de Joëlle Mesnil qui, après le second portique dressé par S. Carlson, invite à un itinéraire où se mêlent les souvenirs d’une lectrice de longue date, philosophe et psychologue de formation, qui a trouvé dans l’oeuvre de Richir, plus exactement dans le dialogue compliqué qu’elle-même instruit entre la psychanalyse et la phénoménologie richirienne, de quoi penser la Sachlichkeit, la « concrétude » en tant que base phénoménologique ni nominaliste ni structuraliste du travail en psychopathologie.

Quelques constats pour la bonne information du lecteur, qui ne sont ni des « regrets », ni des critiques.

Le premier est que, malgré quelques incursions dans la dernière époque de l’oeuvre richirienne (à partir de 1996), celle de la découverte des distinctions husserliennes entre Bildbewusstsein, Einbildungskraft et Phantasie, et de l’extraordinaire parti qu’il sut en tirer (puisque la phénoménologie de la Phantasia lui aura permis de rassembler tous les fils de ses recherches antérieures et d’en faire la texture finale de sa phénoménologie nova methodo), le volume « penche » plutôt du côté du Richir des années 1970-1995. Ce n’est pas une mauvaise chose tant le développement de cette pensée se présente comme une complexification progressive qui intègre à mesure les pensées anciennes et les amène à un degré d’élaboration supérieur, ce qui conduit à penser qu’une étude progressive est préférable. Il reste que le lecteur devra aussi se reporter à d’autres travaux publiés ou en cours, qui portent sur le « dernier » Richir.

Le second est que parmi les dualismes assumés que relève le texte d’A. Schnell (« champ phénoménologique » vs « institution symbolique », « phénoménologique » vs « proto-ontologique », « schématisme » vs « Wesen sauvages », « schématisme et phantaisiai-affections » vs « transcendance »), une majorité des textes se réfère surtout au premier d’entre eux. La raison est sans doute liée au constat déjà fait et, comme après celui-ci, le lecteur qui lira Richir et les travaux à son propos aura à mesurer la complexité des derniers textes.

Enfin, un auteur au moins n’a pas reçu l’attention qu’il aurait méritée pour la bonne compréhension de la maturation politique de Richir et de son oeuvre de philosophie politique ; il s’agit de l’anthropologue P. Clastres. La société contre l’État, son ouvrage majeur, paru en 1974 — livre dans lequel il défend l’idée que les sociétés « primitives » s’organisent activement contre la division entre la société et le pouvoir et, ainsi, contre l’émancipation d’un pouvoir qui, libéré, se ferait despotique —, eut, avec le reste de son oeuvre d’anthropologie politique, une influence considérable sur une génération de penseurs politiques, sur le « premier » Richir en tout cas, et sur Miguel Abensour, philosophe et ami qui publia chez Payot les deux livres de philosophie politique de notre auteur.

L’ouvrage, par ses riches bibliographies (propres à chacun des textes), invite le lecteur à consulter d’autres travaux de présentation ou d’analyse de l’oeuvre de Richir et, surtout, à se retrousser les manches pour s’y atteler enfin soi-même.

La communauté des chercheurs en phénoménologie saura gré aux onze auteurs de ce volume d’avoir ménagé quelques clairs accès à l’oeuvre d’un philosophe majeur de notre temps, dont il se pourrait que la pensée continue de nous attendre à l’horizon de nos propres travaux.