Résumés
Résumé
L’étude des portraits commandés entre la fin des années 1760 et les années 1790 met en lumière les premiers modèles britanniques s’identifiant à l’Orient à travers une myriade d’attributs, dont des vêtements d’inspiration indienne, une flore et une faune exotiques, des domestiques et des compagnons indiens, et des références aux plus célèbres sites de l’Inde. Dans les portraits de la dernière décennie du XVIIIe siècle, les Britanniques possédant des intérêts en Inde insistèrent au contraire sur leur « britannité » en mettant l’accent sur leur tenue européenne, en se plaçant dans des décors dépourvus de paysages et en faisant plutôt référence à l’Inde en tant que dépendance administrative de l’Angleterre et lieu d’essor militaire ou commercial. L’écart qui se manifeste dans ce type de portrait suggère l’influence de la satire graphique, un médium faisant souvent appel à la métaphore et à l’ironie, et qui pouvait exprimer plus directement l’inquiétude grandissante de l’époque concernant les modes de représentation de soi. Cet essai explore comment l’humour au service de la critique peut, dans son excès même, influencer la réception des oeuvres antérieures, que les spectateurs perçoivent alors de façon anachronique comme des attaques contre les Britanniques liés à l’Inde. L’étude de l’impact qu’a eu la représentation satirique sur l’art du portrait enrichit à la fois notre compréhension de la satire graphique en contexte colonial et notre connaissance de l’histoire de la représentation de soi, contribuant ainsi à une meilleure conception du dix-huitième siècle anglais comme « culture de la visualité ».
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