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Le basculement d’une « économie managériale » vers une « économie entrepreneuriale » (Audretsch et Thurik, 2000, 2004) aurait entraîné des changements considérables et difficiles à cerner. Les effets de ce basculement ne peuvent pas être limités aux sphères économiques et organisationnelles. Ce sont tous les aspects de la société et de l’activité humaine qui sont touchés. Pour le chercheur, ce qui constituerait alors le basculement vers une « société entrepreneuriale » soulève nombre de questionnements qui concernent nécessairement l’ensemble des disciplines en sciences humaines et sociales. Ces questionnements dépassent largement la conception de l’entrepreneuriat en tant qu’activité économique. Il s’agit peut-être avant tout d’une activité humaine inscrite dans un univers social et sociétal.

Dans la société entrepreneuriale, les logiques individuelles et collectives de création de valeur se confrontent, s’ajustent et s’agencent. Elles invitent au dépassement et à la recomposition des cadres institutionnels formels et informels. L’objectif visé pour ce numéro spécial était de rassembler un ensemble de contributions originales visant à porter un regard sur les enjeux individuels et collectifs de cette société entrepreneuriale. Plus d’une soixantaine de propositions de contributions ont été reçues, témoignant d’un intérêt très vif parmi les chercheurs pour les questionnements soulevés. Au final, après processus d’arbitrage et de révision, ce numéro spécial de Management international est constitué de neuf articles.

Nous revenons, dans le premier article, sur les intuitions et les réflexions qui ont animé ce numéro spécial. Nous avons ensuite souhaité donner une carte blanche à David Audretsch. Il nous propose un article original dans lequel il met en exergue un paradoxe inhérent à la société entrepreneuriale. Ce qui encadre la société entrepreneuriale ne la construit pas nécessairement. Pour David Audretsch, pour que les politiques en faveur de l’entrepreneuriat soient efficaces, il s’agirait de les aligner avec l’ensemble complexe des forces qui façonnent et influencent directement la performance économique comme les facteurs de production et les ressources disponibles, les dimensions humaines de l’activité entrepreneuriale ainsi que l’organisation et la structure spatiales de l’activité économique.

Dans le troisième article, Renata Osowska analyse l’évolution des croyances et des valeurs attribuées à l’entrepreneuriat au sein de la société polonaise depuis la fin de l’ère communiste. Cette contribution est intéressante à double titre. Elle présente les résultats d’une analyse empirique tentant d’objectiver les changements culturels au sein d’une société en transformation économique. Elle porte en outre un regard sur l’émergence d’une économie entrepreneuriale au sein d’un ancien régime communiste.

Le quatrième article, proposé par Médine Zidani et Jean-Luc Moriceau, s’avère particulièrement original puisqu’il s’intéresse à la question de l’institution de l’imaginaire au sein de la société entrepreneuriale. Au départ d’une étude auto-ethnographique au sein du milieu rap français et mobilisant les concepts d’imaginaire institué et instituant de Castoriadis, les auteurs nous invitent à réfléchir sur l’imaginaire sous-jacent à la société entrepreneuriale.

Depuis plusieurs décennies, l’entrepreneuriat a investi les systèmes éducatifs et ce, du primaire à l’universitaire, qu’il serve à stimuler la transformation des organisations éducatives ou comme outil d’apprentissage. Les cinquième et sixième articles s’intéressent à ces institutions éducatives et leurs effets sur la dynamique entrepreneuriale.

Olivier Toutain, Sabine Mueller et Fabienne Bornard s’attachent à décoder les écosystèmes éducatifs de l’entrepreneuriat (EEE) en Europe au niveau primaire, secondaire et professionnel. Plus particulièrement, les auteurs examinent la manière dont les principaux acteurs de l’environnement social (élèves, enseignants, parents, directeurs, partenaires externes) expérimentent les EEE tant au niveau individuel que collectif.

Aurélie Ewango-Chatelet s’intéresse au rapport entre les pratiques managériales au sein des écoles de commerce et la dynamique entrepreneuriale des activités académiques traditionnelles. Considérant l’entrepreneuriat comme outil de transformation de l’enseignement universitaire, elle offre une perspective particulièrement intéressante sur la manière dont l’activité entrepreneuriale du corps académique est influencée par les pratiques managériales des institutions auxquelles ils appartiennent.

La société entrepreneuriale invite à repenser notre conception du travail. Ce dernier mute rapidement et dans une certaine mesure, la dichotomie entre salariat et travail indépendant s’estompe en raison de l’apparition de formes atypiques de travail qui viennent brouiller les rapports à l’emploi. Ces formes de travail peuvent répondre à la fois au désir individuel d’autonomie dans le travail, mais aussi à des besoins de flexibilité et d’adaptation des entreprises qui les emploient.

Dans le septième article, au départ d’une analyse des mutations du salariat et du travail indépendant, Martine D’Amours propose d’expliquer une part de la croissance du travail indépendant par l’émergence de statuts atypiques du travail salarié plus instables, moins protégés et procurant un revenu moins élevé que leur contrepartie typique. Pour un travailleur dans une telle situation, l’insécurité de l’emploi salarié pourrait être suffisamment proche de celle du travailleur indépendant pour l’inciter à basculer vers cette forme de travail avec un gain en termes d’autonomie et de liberté.

Les mutations du travail engendrent également des mutations dans les identités professionnelles. Dans le huitième article, Clémence Aubert-Tarby et Nicolas Aubouin considèrent l’enjeu identitaire en s’intéressant aux espaces partagés investis par ces travailleurs atypiques. En s’intéressant au cas des collectifs de journalistes pigistes, les auteurs mettent en évidence les différents agencements entre logiques individuelles et collectives qui animent la constitution de tels collectifs au sein de ces espaces partagés de travail. Leur étude débouche sur une typologie des démarches entrepreneuriales et montre qu’au-delà de répondre à un enjeu économique, ces collectifs se créent dans le but de renforcer des identités professionnelles afin de se faire connaître ou reconnaître dans l’espace public.

Enfin, l’entrepreneuriat est également un levier d’action citoyenne. Dans le dernier article, Émilie Lanciano s’intéresse aux liens entre de nouvelles façons d’entreprendre s’appuyant sur l’économie de marché et les pratiques de mobilisation et de contestation citoyenne. Au départ du cas des systèmes alimentaires alternatifs, l’auteure examine si l’acte d’entreprendre et les logiques marchandes reliées peuvent constituer un prolongement de ces actions citoyennes et comment les acteurs résolvent les tensions entre logiques économiques de l’action entrepreneuriale et logiques d’engagement citoyen.

Ce numéro thématique « Entre logiques individuelles et collectives, aux fondements de la société entrepreneuriale » n’aurait pas été possible sans la contribution de nombreux collègues. Nous tenons à chaleureusement remercier ici les rédacteurs en chef ainsi que toute l’équipe administrative de la revue ; notre regretté collègue Gabriel Chirita, pour ses encouragements et conseils lors du lancement du projet ; enfin, tous les auteurs qui ont répondu à l’appel et qui se sont inscrits dans le processus éditorial, qu’ils aient été retenus ou non, ainsi que tous les arbitres anonymes pour leur travail essentiel.

Nous vous souhaitons une bonne lecture.


The shift from a “managerial economy” to an “entrepreneurial economy” (Audretsch and Thurik, 2000, 2004) would have led to significant changes that are difficult to pin down. The effects of this shift cannot be limited to the economic and organizational spheres. All aspects of society and human activity are affected. For the researcher, what would then be the shift toward an “entrepreneurial society” raises many questions that necessarily concern all disciplines in the humanities and social sciences. These questions go far beyond the concept of entrepreneurship as an economic activity. It is perhaps above all a human activity inscribed in a social and societal space.

In the entrepreneurial society, the individual and collective logics of value creation confront, adjust and match. They invite to go beyond the overtaking and recomposition of formal and informal institutional frameworks. The purpose of this special issue was to bring together a collection of original contributions to take a look at the individual and collective issues of this entrepreneurial society. More than sixty contribution proposals were received, showing a keen interest among researchers for the questions raised. Finally, after the review process, this special issue of Management International consists of nine articles.

In the first article, we review the intuitions and considerations that motivate this special issue. We then give David Audretsch a wild card for an original article in which he highlights a paradox inherent in the entrepreneurial society. What frames the entrepreneurial society does not necessarily contribute to its construction. According to David Audretsch, for entrepreneurship policies to be effective, it would be a question of aligning them with the complex set of forces that directly shape and influence economic performance, such as factors of production and available resources; human dimensions of entrepreneurial activity as well as the spatial organization and structure of economic activity.

In the third article, Renata Osowska analyzes the evolution of beliefs and values attributed to entrepreneurship in Polish society since the end of the communist era. This contribution is particularly interesting for two reasons. It presents the results of an empirical analysis attempting to objectify cultural changes in a society undergoing economic transformation. It also looks at the emergence of an entrepreneurial economy within a former communist regime.

The fourth article, proposed by Médine Zidani and Jean-Luc Moriceau, is pretty original since it focuses on the question of the imaginary institution in the entrepreneurial society. Starting from a self-ethnographic study within the French rap community and mobilizing the Castoriadis’ concepts of instituted and instituting imaginary, the authors invite us to consider the imaginary underlying the entrepreneurial society.

For several decades, entrepreneurship is a matter of concern in education systems, from primary to university, whether it serves to stimulate the transformation of educational organizations or as a learning tool. The fifth and sixth articles consider these educational institutions and their effects on entrepreneurial dynamics.

Olivier Toutain, Sabine Mueller and Fabienne Bornard focus on decoding the entrepreneurial education ecosystems (EEEs) in Europe at the primary, secondary and vocational levels. In particular, the authors examine how the main actors in the social environment (students, teachers, parents, managers, external partners) experience EEE both at the individual and collective levels.

Aurélie Ewango-Chatelet is interested in the relationship between managerial practices in business schools and the entrepreneurial dynamic of traditional academic activities. Considering entrepreneurship as a tool for transforming university education, she offers a particularly interesting perspective on how the entrepreneurial activity of the academic staff is influenced by the managerial practices of the institutions to which they belong.

The entrepreneurial society invites us to rethink our conception of work. The latter is rapidly changing, and to a certain extent, the dichotomy between wage labor and self-employment is blurring due to the emergence of atypical forms of work that are distorting the relationship with employment. These forms of work can meet both the individual desire for autonomy in the workplace but also the need for flexibility and adaptation of the companies that employ them.

In the seventh article, based on an analysis of the changes in wage and self-employment, Martine D’Amours proposes to explain part of the growth of self-employment by the emergence of atypical statutes of wage labor that are more unstable, less protected and providing less income than their typical counterpart. For a worker in such a situation, the insecurity of paid employment could be sufficiently close to that of the self-employed to incite her to switch to this form of work with a gain in terms of autonomy and freedom.

Changes in work conditions also generate changes in professional identities. In the eighth article, Clémence Aubert-Tarby and Nicolas Aubouin consider identity issues by looking at the spaces shared by atypical workers. By focusing on the case of collectives of freelance journalists, the authors highlight the different arrangements between individual and collective logics that drive the formation of such collectives within these shared work spaces. Their study leads to a typology of entrepreneurial approaches and shows that beyond addressing an economic issue, these collectives are created in order to strengthen professional identities and to be known or recognized in the public space.

Finally, entrepreneurship is also a lever for citizen action. In the last article, Émilie Lanciano is interested in the links between new ways of doing business based on the market economy and the practices of mobilization and citizen protest. Starting from the case of alternative food systems, the author examines whether the act of entrepreneurship and related market logics can be an extension of these citizen actions and how the actors solve the tensions between economic logic of entrepreneurial action and logic of citizen engagement.

This thematic issue “Between individual and collective logics, toward the foundations of the entrepreneurial society” would not have been possible without the contribution of many colleagues. We would like to warmly thank the editors and the administrative team of the journal for giving us the opportunity to publish this issue and having supported us throughout its development; our late colleague Gabriel Chirita, for his encouragement and advice at the launch of the project; and finally, all the authors who responded to the call and committed themselves with great care to the editorial process, whether they were selected or not, as well as all the anonymous referees for their essential work.

We wish you good reading.


El viraje de una “economía gerencial” hacia una « economía emprendedora » (Audretsch y Thurik, 2000, 2004) habría provocado cambios considerables y difíciles a comprender. Los efectos de este viraje no pueden limitarse a las esferas económicas y organizacionales. Son todos los aspectos de la sociedad y de la actividad humana que son afectados. Para el investigador, lo que constituiría el viraje hacia una « sociedad emprendedora» suscita muchos cuestionamientos que conciernen necesariamente el conjunto de disciplinas en ciencias humanas y sociales. Estos cuestionamientos exceden ampliamente la concepción de la iniciativa emprendedora en tanto que actividad económica. Se trata quizás ante todo de una actividad humana inscrita en un universo social y societal.

En la sociedad emprendedora, las lógicas individuales y colectivas de creación de valor se confrontan, se ajustan y se acomodan. Estas invitan al rebasamiento y a la recomposición de los marcos institucionales formales e informales. El objetivo de este número especial de la revista era de reunir un conjunto de contribuciones originales destinadas a examinar los desafíos individuales y colectivos planteados por esta sociedad emprendedora. Se recibieron más de sesenta propuestas de contribuciones, lo que demuestra un gran interés de parte de los investigadores por los cuestionamientos planteados. Al final, tras un proceso de arbitraje y revisión, este número especial de Management International consta de nueve artículos.

En el primer artículo retomamos las intuiciones y reflexiones que animaron el origen de este número especial. Enseguida, quisimos darle carta blanca a David Audretsch. Él nos propone un artículo original en el que se destaca una paradoja inherente a la sociedad emprendedora. Lo que enmarca la sociedad emprendedora no es necesariamente lo que la construye. Según David Audretsch, para que las políticas de fomento de la iniciativa emprendedora sean eficaces, estas deberían alinearse con la gama compleja de factores que conforman e influyen directamente en el rendimiento económico, como los factores de producción y los recursos disponibles, las dimensiones humanas de la actividad empresarial y la organización y estructura espacial de la actividad económica.

En el tercer artículo, Renata Osowska analiza la evolución de las creencias y de los valores atribuidos a la iniciativa emprendedora en el seno de la sociedad polaca desde el final de la era comunista. Esta contribución es interesante a doble título. El artículo presenta los resultados de un análisis empírico que busca a objetivar los cambios culturales en el seno de una sociedad en transformación económica. Además, aborda la emergencia de una economía emprendedora dentro de un antiguo régimen comunista.

El cuarto artículo, propuesto por Médine Zidane y Jean-Luc Moriceau, resulta particularmente original ya que se centra en la cuestión de la institución del imaginario en el seno de la sociedad emprendedora. A partir de un estudio auto-etnográfico en el medio del rap francés y movilizando los conceptos del imaginario instituido e instituyente de Castoriadis, los autores nos invitan a reflexionar sobre el imaginario subyacente a la sociedad emprendedora.

Desde hace varias decenios, el espíritu emprendedor ha impregnado los sistemas educativos, desde el nivel primario hasta el universitario, ya sea para estimular la transformación de las organizaciones educativas o como instrumento de aprendizaje. El quinto y el sexto artículo se interesan a estas instituciones educativas y a sus efectos en la dinámica emprendedora. Olivier Toutain , Sabine Mueller y Fabienne Bornard se proponen descifrar los ecosistemas educativos de la iniciativa empresarial (EEE) en Europa a nivel de la primaria, secundaria y profesional. En particular, los autores examinan cómo los principales actores del entorno social (estudiantes, profesores, padres y madres, directores, socios externos) experimentan los EEE tanto a nivel individual como colectivo.

Aurelie Ewango-Chatelet se interesa por la relación entre las prácticas de gestión en las escuelas de comercio y la dinámica empresarial de las actividades académicas tradicionales. Considerando el emprendimiento como un instrumento de transformación de la enseñanza universitaria, la autora ofrece una perspectiva particularmente interesante sobre cómo la actividad empresarial del cuerpo académico está influenciada por las prácticas gerenciales de las instituciones a las que pertenecen.

La sociedad emprendedora invita a repensar nuestra concepción del trabajo. Este último cambia rápidamente y en cierta medida, la dicotomía entre el trabajo asalariado y trabajo independiente se desvanece debido a la aparición de formas atípicas de trabajo que empañan las relaciones de empleo. Estas formas de trabajo pueden responder a la vez al deseo individual de autonomía en el trabajo pero también a las necesidades de flexibilidad y de adaptación de las empresas que los emplean.

En el séptimo artículo, sobre la base de un análisis de las mutaciones del trabajo asalariado y del trabajo independiente, Martine D’Amours propone un explicación, de un lado, del crecimiento del trabajo independiente por la emergencia de estatutos atípicos del trabajo asalariado más inestables, menos protegidos y que procuran una remuneración inferior a su contraparte típica. Para un trabajador en tal situación, la inseguridad del empleo asalariado podría ser suficientemente cercana de la situación de un trabajador independiente para incitarlo a virar hacia esta forma de trabajo con una ganancia en términos de autonomía y de libertad.

Las mutaciones del trabajo generan también mutaciones en las identidades profesionales. En el octavo artículo, Clémence Aubert-Tarby y Nicolas Aubouin consideran la cuestión identitaria centrándose en los espacios compartidos invertidos por estos trabajadores atípicos. Abordando el caso de los colectivos de periodistas independientes (freelancers), los autores hacen resaltar los diferentes acomodamientos entre lógicas individuales y colectivas que animan la constitución de tales colectivos dentro de estos espacios compartidos de trabajo. Su estudio conduce a una tipología de enfoques emprendedores y muestra que, más allá de responder a una cuestión económica, estos colectivos se crean con el objetivo de reforzar las identidades profesionales con el fin de hacerse conocer o reconocer en el espacio público.

Finalmente, el emprendimiento es también una palanca para la acción ciudadana. En el último artículo, Émilie Lanciano se interesa en los vínculos entre las nuevas formas de emprender basándose en la economía de mercado y en las prácticas de movilización y de protesta ciudadana. Partiendo del caso de los sistemas alimentarios alternativos, la autora examina si el acto de emprendimiento y las lógicas mercantiles vinculadas pueden constituir un prolongamiento de estas acciones ciudadanas y cómo los actores resuelven las tensiones entre las lógicas económicas de la acción emprendedora y las lógicas de compromiso ciudadano.

Este número temático « Entre lógicas individuales y colectivas, hacia los fundamentos de la sociedad emprendedora » no hubiera sido posible sin la contribución de muchos colegas. Queremos agradecer calurosamente a los jefes redactores y a todo el equipo administrativo de la revista; nuestro difunto colega Gabriel Chirita, por su aliento y sus consejos en el lanzamiento del proyecto. Nuestro agradecimiento se dirige también a todos los autores que han respondido al llamado y que se implicaron en el proceso editorial, ya sea que fueron retenidos o no, así como a todos los árbitros anónimos por su trabajo esencial.

Les deseamos muy buena lectura.