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C’est bien sûr avec grande tristesse que j’ai appris la mort de Charles A. Martijn. Nous étions allés le voir une dernière fois, en 2015, et je me rappelle mon sentiment d’impuissance devant la maladie. La mort de cet ami, mentor, collègue archéologue et ethnohistorien, fut l’occasion de me rappeler Charles. Le gentil monsieur, comme disait ma fille, qui n’oubliait jamais d’apporter un petit quelque chose pour elle lorsqu’il venait à la maison. Sans doute le présent hommage devrait-il être l’occasion de souligner les grandes étapes de la carrière d’une personne dont l’influence marque encore la recherche sur les autochtones. Mais cette simple phrase paraît à elle seule résumer l’essence de la contribution de Charles. Ses recherches précurseures sont ainsi derrière celles de nombreux chercheurs. Car, après avoir défriché le terrain de l’archéologie et de l’ethnohistoire québécoise, il a influencé de nombreux jeunes chercheurs et contribué à leur développement scientifique. Plusieurs se souviendront avoir reçu, comme moi, des envois postaux presque hebdomadaire contenant soit une nouvelle source documentaire, soit les coordonnées d’un nouveau contact, soit de nouvelles idées. L’importance du partage des données, des connaissances et des idées qu’il a toujours mises de l’avant a ainsi favorisé le rayonnement des recherches amérindianistes. Derrière tout cela, c’est la gentillesse et la générosité de Charles que j’aime le plus me rappeler. Merci de m’avoir montré la voie.