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Ce numéro de Théologiques est le fruit d’une collaboration spéciale avec la revue Concilium. Cette première fait en effet paraître, dans ce numéro et en français, les résultats de discussions sur le thème de la diversité culturelle et religieuse qui se sont tenues à l’occasion d’une réunion annuelle des directeurs, membres du comité éditorial et représentants des maisons d’édition diffusant la revue Concilium — réunion qui s’est déroulée à l’Université de Montréal en mai 2013. Comme à son habitude, Théologiques a sélectionné les contributions qui s’inséraient le mieux dans son propre format — légèrement différent de celui de sa consoeur — et les a soumises à l’évaluation des pairs. C’est donc avec plaisir que nous proposons ici aux lecteurs de la revue sept contributions internationales sur le thème Vivre dans la diversité, dont les équivalents, publiés dans d’autres langues et accompagnés de quelques autres, sont disponibles dans le numéro 354 (2014/1) de Concilium[1].

Dans la seconde partie de ce numéro, nous avons le plaisir d’accueillir quatre articles hors thème. Les trois premiers constituent un mini-dossier autour du thème de l’animalité de l’humain. Comment la philosophie et la théologie accueillent-elles et pensent-elles le côté animal de l’Homo sapiens ? Cet aspect est-il pris en compte, édulcoré ou simplement élidé ? Ainsi, Orietta Ombrosi suit la trace très juive du bélier chez Derrida, un animal qui permet à celui-ci de réfléchir sur la judaïté (et, particulièrement, la sienne) : bélier de la prière, bélier du sacrifice, bélier eschatologique. De son côté, Marc De Kesel nous propose un parcours de la pré-modernité à la (post)modernité, avec comme fil conducteur le rapport du sujet humain aux animaux. Selon lui, le rapport ainsi construit induit carrément trois (voire quatre) anthropologies bien distinctes — pré-moderne, « monothéiste », moderne et (post)moderne. Autrement dit, la question du statut de l’animal pose la question de ce qu’est un être humain — et elle ne peut se comprendre, s’articuler et être éventuellement déconstruite, qu’en tenant compte de ses références théologiques. Quant à lui, Guilhen Antier suggère que la part nommée « animale » en nous constitue probablement ce qui fait de l’homme un humain. En dialogue avec la psychanalyse, il revisite l’intuition théologique d’un péché « à l’origine » qui serait la manifestation d’un rapport dévoyé de l’humain à sa propre origine — animale — et à sa condition langagière.

En dernier lieu, Florence Ollivry-Dumairieh nous propose un article qui présente la contribution de Louis Massignon (1883-1962) aux avancées qui furent faites lors du concile Vatican II, en ce qui concerne le dialogue entre l’Église catholique et l’islam. Ainsi qu’elle le montre, cette contribution est manifeste au regard de l’influence que ses travaux ont eu sur plusieurs intervenants clés au concile. Sa démonstration s’appuie entre autres sur certaines archives inédites de Massignon. Cet article peut aisément se lire en écho à notre récent numéro 19/2 (2011) sur le dialogue islamo-chrétien.

Nous rattrapons encore notre retard de publication — ce numéro est imprimé en juin 2015 tout en partant l’étiquette 22/1 (2014). Nous remercions nos abonnés et lecteurs de leur compréhension.

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