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László Tengelyi, philosophe hongrois né à Budapest le 11 juillet 1954, venait à peine de célébrer ses soixante ans lorsque la mort est venue le chercher, le 19 juillet 2014. Ce fut la consternation chez nous, à la Faculté de philosophie, qui l’avait accueilli comme professeur invité en 2010, et où l’on garde le souvenir d’un collègue brillant, certes, mais surtout attachant. Son séminaire sur « Heidegger et la nouvelle phénoménologie en France » y a laissé une marque profonde, de même que ses conférences sur des sujets connexes, dont on retrouve la substance dans son excellent ouvrage paru en 2012 chez Suhrkamp, Neue Phänomenologie in Frankreich, où il a su mettre en relief, de façon remarquable, le sens et la portée de la phénoménologie française de Levinas à Marion. Son tout dernier ouvrage, Welt und Unendlichkeit : Zum Problem phänomenologischer Metaphysik, paru à titre posthume le 31 juillet chez Karl Alber, porte de manière encore plus éclatante cette marque d’un maître véritable en phénoménologie, qui caractérisait ses travaux depuis longtemps maintenant.

László Tengelyi était depuis 2001 professeur de philosophie à l’Université de Wuppertal, ce qui ne l’empêchait pas d’enseigner et de publier également en français. Il avait accepté avec enthousiasme de faire partie de notre Conseil de rédaction, où nous avons pu grandement profiter de son expertise à la fois affable et exigeante, comme il se doit. Malgré la tristesse que suscite le départ soudain et prématuré d’un collègue aussi estimé, réjouissons-nous du fait que ses nombreuses publications de marque soient là pour perpétuer sa mémoire et faire bénéficier les générations actuelles et à venir de sa pensée. À tous les siens, nous tenons à exprimer notre plus vive sympathie.