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D’entrée de jeu, je réponds à Marois et Dubreuil que ce sont eux qui sèment la confusion lorsqu’ils refusent de reconnaître que l’immigration a des effets bénéfiques en matière démographique dans une société vieillissante. Cet apport de population direct (les admissions internationales), et indirect (leur descendance), permet au Québec de mieux se positionner dans les défis de développement qu’il a à relever en raison du vieillissement de sa population qui est déjà amorcé et qui s’intensifiera au cours de la présente décennie et des décennies suivantes.

Loin d’attribuer à l’immigration des « bienfaits imaginaires », il est possible de démontrer le rôle que ce facteur de croissance peut jouer sur le plan démographique. La note de lecture fait état de cette contribution et rappelle les objectifs poursuivis par le gouvernement québécois lors de l’adoption, à l’unanimité par l’Assemblée nationale, de l’Énoncé de politique en matière d’immigration et d’intégration de 1990. Cet énoncé faisait résolument de l’immigration un facteur de développement de la société québécoise. Dès lors, l’immigration et l’intégration devenaient les deux axes indissociables du projet de société.

Affirmer que l’immigration est un remède imaginaire, comme le font Marois et Dubreuil, c’est nier la place qui lui revient, nier ses effets bénéfiques dans le développement de la société. Déjà, il est possible, et cela a été souligné dans la note de lecture, de relever l’évolution démographique nettement plus favorable que supposent les paramètres de croissance retenus dans la dernière édition des perspectives démographiques du Québec[1] (édition 2009), par rapport aux éditions précédentes. Ses auteurs ont mis en évidence le renouvellement constant de la population sur l’horizon projeté au lieu d’un déclin, une certaine stabilité de l’effectif des 0-19 ans au lieu d’un déclin, une relative stabilité de l’effectif des 20-64 ans après une baisse dont la durée est écourtée par rapport aux perspectives antérieures (Institut de la statistique du Québec, 2009, p. 117-118). Comme eux, reconnaissons qu’il s’agit là d’un changement de perspective peu anodin.