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Cet ouvrage illustre judicieusement les traces du neuvième art au Québec de 1759 à aujourd’hui. On y découvre des croquis marquants de l’histoire en images du XiXe siècle jusqu’aux bandes dessinées du XXe siècle publiées sur le Web. Ce livre peut devenir un point d’ancrage pour un nouveau passionné de la BD, mais aussi être une ressource d’informations essentielle aux spécialistes qui souhaitent mettre à jour leurs connaissances.

Cette étude se divise en huit chapitres chronologiques. Au chapitre premier, « Les histoires en images dans la presse satirique », l’auteure énumère les défis que les graveurs, dessinateurs et illustrateurs ont dû affronter de 1759 à 1885. Au deuxième chapitre, « La naissance de la bande dessinée de langue française », on présente l’arrivée de la bulle et des techniques de dessin qui deviendront les balises de ce nouvel art. On comprend que ce nouveau style (pas encore reconnu comme littéraire) permet, aux quotidiens du début du XXe siècle, d’atteindre un plus grand public, même quasi analphabète. Le troisième chapitre, « Vocabulaire et techniques de la bande dessinée », est très complet dans sa description du vocabulaire utilisé en BD, mais aussi dans celle des techniques utilisées dans la création. Cette section peut aider les enseignants désireux d’entreprendre un projet sur la bande dessinée, car le vocabulaire y est vulgarisé et parfois accompagné d’exemples. Pour finir cette section pratico-pratique, des parallèles intéressants sont effectués avec le dessin animé, la photo et le cinéma. Au quatrième chapitre, la BD est à l’honneur. Après une période sombre, entre 1930 et 1960, un premier regroupement de créateurs de bandes dessinées québécois voit le jour avec Chiendent, en 1965. Même si ce groupe ne survivra que six mois, il provoque une véritable prise de conscience à propos de l’importance de soutenir les créateurs québécois et de l’urgence de collaborer entre maisons d’édition, librairie, revues et lectorat. Le cinquième chapitre, « Les revues », décrit les principales revues québécoises publiant des bandes dessinées. Ce mode de distribution se veut une solution au début des années 1980 pour rejoindre un plus grand nombre de lecteurs. Dans le sixième chapitre, « BD et jeunesse », on trouve une section « Bande dessinée et enseignement », où on peut lire que, malgré sa grande popularité auprès des jeunes, sa cote est en baisse à l’école. Le septième chapitre, « Les albums », informe sur la naissance de maisons d’édition de bandes dessinées québécoises ainsi que sur les premières BD d’auteur. Le huitième chapitre, « Les fanzines », expose l’importance de ces petits journaux illustrés, publiés souvent hors de tout encadrement légal. Le neuvième et dernier chapitre, « BD, multimédia et Web », fait le point sur les possibilités qu’offre la technologie d’aujourd’hui et sur les nouvelles façons de lire des BD.

En conclusion, l’auteure s’efforce de clarifier les besoins de ce neuvième art afin que les scénaristes et dessinateurs puissent vivre de leur créativité en protégeant la production locale par divers moyens. Des conseils précis sont formulés pour l’État, les libraires, les responsables des bibliothèques municipales et scolaires. Rien ne semble complexe à réaliser ; simplement, les efforts de la part des hauts dirigeants pour accorder une place de choix à la bande dessinée dans notre culture se font attendre.