Corps de l’article

Le comité éditorial de la revue Management International (MI) m’a fait le grand honneur de me confier la charge de co-rédaction en chef de la revue que je vais partager avec Bachir Mazouz. A l’occasion de ce premier mot de la rédaction de l’année 2009, je tenais à saluer le très remarquable travail réalisé par Bachir au cours des dernières années. Grâce à ce travail déterminé, patient et inspiré, la qualité de la revue a régulièrement augmenté, sa diffusion internationale s’est accélérée, et sa contribution à l’avancement des recherches dans le domaine du management international a été reconnue par les institutions de subvention de recherche scientifique canadienne et québécoise. Bachir a su aussi maintenir et renforcer un climat de confiance et de professionnalisme avec l’ensemble des collègues membres des comités d’évaluation de MI. J’ai la profonde conviction que cette confiance et ce professionnalisme sont pour la revue les plus grands garants du respect de la tradition universitaire et de l’excellence académique.

Pour ce premier numéro de 2009, nous avons sélectionné sept textes ayant fait l’objet d’une décision de publication.

Dans « Qui contrôle l’éthique des affaires dans les situations d’événement ? », Xavier Deroy, de Reims Management School, propose un cadre théorique qui conçoit le processus de construction de l’éthique des affaires comme une série dynamique d’événements contingents, non planifiables et identitaires. L’auteur illustre ce riche cadre théorique par une série d’entretiens conduits avec des managers appartenant à l’industrie pharmaceutique et à une grande entreprise du secteur de l’équipement sportif. Ces entretiens confirment que le processus de construction de l’éthique des affaires peut bien s’interpréter comme une série dynamique d’événements qui actualisent en permanence la pratique routinière de l’éthique, dans une interaction entre identité managériale et règle organisationnelle.

Sébastien Point, de l’Université de Franche Comté et de l’École de Management de l’Université de Strasbourg, et Val Singh, de Cranfield School of Management, dans « Diversity statements for leveraging organizational legitimacy » se penchent sur l’analyse du comportement des grands groupes en matière de management de la diversité. Leur regard porte sur l’analyse des discours des grands groupes sur leurs sites Internet. A partir de l’analyse de 174 sites Internet de grands groupes européens, les auteurs interprètent les messages sur la diversité émanant de ces groupes à partir d’une approche en termes de légitimité sur laquelle se fondent généralement les politiques en matière de diversité. Outre des différences attendues entre pays, les résultats suggèrent que deux types de légitimité (pragmatique et morale) sont fréquemment associés à des messages sur la diversité.

L’article de Zhan Su, de l’Université de Laval, et Yeo Amewokunu, de l’Université d’État de Virginie (Virginia State University – USA), « Repenser l’évaluation du risque-Pays dans le contexte de la mondialisation », réexaminent le concept de risque-pays au regard de la nouvelle donne internationale. Dans la mesure où le risque-pays est traditionnellement défini par rapport aux conditions sociopolitiques et économiques internes du pays hôte, les grands changements récents de l’économie mondialisée impliquent en effet de repenser en profondeur le concept. A l’aide d’une enquête internationale Delphi, les auteurs mettent en évidence, pour mieux rendre compte des risques courus par les entreprises internationales dans les marchés hôtes, le concept de « risque – pays global ». Ce concept prend en compte aussi bien les influences régionales et mondiales que les variables nationales dans l’analyse du risque-pays.

La contribution d’Abdoulaye Ouattara, de l’UFR-SEG de l’Université de Cocody à Abidjan, « Formation continue et performance des entreprises en Côte d’ivoire », s’interroge sur le lien entre les dépenses en formation continue et la performance des entreprises. L’auteur examine dans le contexte de la gestion des ressources humaines, les secteurs d’activité qui investissent le plus dans la formation continue en Côte d’Ivoire (industrie chimique, agro-alimentaire, commerce et secteur des transports et communications). A partir d’une estimation des données de panel par les effets fixes et par une méthode de panel dynamique, l’auteur met en évidence l’effet positif de la formation continue sur la valeur ajoutée, concluant ainsi à l’intérêt de l’investissement des entreprises dans le renforcement des capacités humaines.

Dans « Analyse multivariable de la performance des PME familiales : une lecture par la théorie positive de l’agence », Gilles Lambert et Patrice Charlier, du Laboratoire CESAG de l’École de Management Strasbourg – Université de Strasbourg, analysent les PME familiales sous l’angle de la théorie positive de l’agence. Leur approche combine les fonctions de propriété et de management de l’entreprise, d’une part en appliquant sur un échantillon d’entreprises européennes les approches internationales les plus récentes qui invitent à distinguer dirigeant familial et dirigeant extérieur dans les entreprises familiales, et d’autre part, en testant l’intensité du contrôle familiale selon le modèle de Neubauer. Les résultats tendant à montrer que les entreprises familiales les plus performantes sont celles qui séparent les fonctions de propriété et de management.

Narjess Boubakri, d’HEC Montréal, Jean-Claude Cosset, d’HEC Montréal, Nassima Debab, The Kingdom University – Bahrain, et Pascale Valéry d’HEC Montréal, dans «The dynamics of foreign investment and privatization: an empirical analysis», analysent le lien entre l’investissement direct à l’étranger (IDE) et la privatisation des entreprises étatiques. Les auteurs partent de l’hypothèse que la privatisation affecte l’IDE parce que la participation du secteur privé s’accompagne souvent de mesures de libéralisation et de l’allocation d’actions des entreprises nouvellement privatisées à des investisseurs étrangers. La relation est selon eux bidirectionnelle car l’IDE favorise la privatisation (l’IDE est généralement accompagnée d’entrées de capitaux, de technologie et d’habileté de gestion qui contribuent à créer un environnement plus compétitif propice à la privatisation d’entreprises inefficaces). Les résultats rigoureusement obtenus, tendent à confirmer les hypothèses formulées par les auteurs.

La note de recherche de ce numéro de la revue MI est consacrée aux travaux de Philippe Robert-Demontront, du CREM de l’Université de Rennes 1, sur « Les ébullitions du commerce équitable : par delà toute bi-polarisation des discours pratiques ». La contribution vise à dresser une typologie des acteurs du commerce équitable, en montrant bien à quel point le commerce équitable est aujourd’hui confronté à tout un ensemble de défis, aussi bien en termes de débouchés que de différenciation avec le système commercial et marketing conventionnel, ou encore de besoin de préserver l’identité et la pureté du mouvement.

Ce numéro s’achève sur une note d’opinion de François Leroux, sur « Crise économique et management international ». Dans cette note, après avoir mis en évidence les aspects qui font que la crise économique actuelle est une crise majeure, Francois Leroux dresse un tableau de l’impact qu’elle risque d’avoir sur les études en Affaires internationales et en Management international.

Bonne lecture donc et douce fin d’hiver 2009.

The editorial committee of the International Management (IM) journal has done me the great honour of making me Co-Editor in Chief of the journal, a position that I will be sharing with Bachir Mazouz. In this first Word from the Editor in 2009, I want to salute the very remarkable work done by Bachir over the years. Thanks to his determination, patience and inspiration, the quality of the journal has grown steadily, its international distribution has increased, and its contribution to the advancement of research in the field of international management has been recognized by Canadian and Québec scientific research grant institutions. Bachir has also maintained and strengthened a climate of confidence and professionalism among all the colleague members of IM’s review committee. I have the profound conviction that this confidence and professionalism are for the journal the greatest guarantors of respect for the academic tradition and academic excellence.

For this first issue of 2009, we have selected seven texts for publication.

In “Who controls business ethics in event situations,” Xavier Deroy, of the Reims Management School, proposes a theoretical framework that sees the process of business ethics construction as a dynamic series of unplannable contingent events that create the business’ identity. The author illustrates this rich theoretical framework by a series of interviews conducted with managers working in the pharmaceutical industry and in a major sporting equipment company. These interviews confirm that the process of business ethics construction can be interpreted as a dynamic series of events that make the routine practice of ethics a permanent reality, in an interaction between managerial identity and organizational rule.

Sébastien Point, of the Université de Franche Comté and the École de Management at the Strasbourg University, and Val Singh, of the Cranfield School of Management, in “Diversity statements for leveraging organizational legitimacy” examine the conduct of top companies with regard to diversity management. They analyze the diversity statements of top European companies on 174 websites. The authors approach their interpretation of the companies” diversity statements through legitimacy theory, on which diversity policies are generally founded. Aside from the expected differences between countries, the results suggest that two types of legitimacy (pragmatic and moral) are frequently associated with diversity statements.

The article by Zhan Su, of the Université de Laval, and Yeo Amewokunu, of Virginia State University in the United States, “Rethinking the evaluation of country risk in the context of globalization,” reexamine the concept of country risk with regard to the new international circumstances. Inasmuch as country risk is traditionally defined in connection to the internal socio-political and economic conditions of the host country, the recent major changes in the world economy in effect predicate a deep rethinking of the concept. To better account for the risks run by international firms in host markets, the authors use a Delphi international survey to illustrate the concept of “global country risk.” This concept takes into account regional and global influences and national variables in the analysis of country risk.

The contribution by Abdoulaye Ouattara, of the UFR-SEG at the Université de Cocody in Abidjan, “Continuing education and corporate performance in Ivory Coast,” explores the link between continuing education spending and corporate performance. The author examines in the context of human resources management, the activity sectors that invest the most in continuing education in Ivory Coast (chemical industry, agro-food industry, commerce and transportation and communications). Based on an estimate of fixed effects panel data and a dynamic panel method, the author demonstrates the positive effect of continuing education on the value-added, thereby stating the desirability of corporate investment in strengthening human capacities.

In “Multivariable analysis of the performance of family SMEs: A reading by the positive agency theory,” Gilles Lambert and Patrice Charlier, of the Laboratoire CESAG at the École de Management Strasbourg - Strasbourg University, analyze family SMEs from the perspective of positive agency theory. Their approach combines the functions of company ownership and company management, on one hand by applying to a sample of European companies the most recent international approaches that propose distinguishing between family management and external management in family firms, and on the other hand, by testing the intensity of the family control based on Neubauer’s model. The results tend to show that the best performing family firms are those that separate the functions of ownership and management.

Narjess Boubakri of HEC Montréal, Jean-Claude Cosset of HEC Montréal, Nassima Debab of The Kingdom University – Bahrain, and Pascale Valéry of HEC Montréal, in “The dynamics of foreign direct investment and privatization: An empirical analysis,” analyze the link between foreign direct investment (FDI) and privatization of state-owned enterprises. The authors start from the hypothesis that privatization affects FDI because private sector participation is often accompanied by liberalization measures and the allocation of shares of newly privatized firms to foreign investors. The authors believe the relationship is bidirectional because FDI fosters privatization (FDI is generally accompanied by capital inflows, technology and managerial skills that contribute to creating a more competitive environment conducive to the privatization inefficient firms). The rigourously obtained results tend to confirm the hypotheses formulated by the authors.

The research note in this issue of IM is devoted to the work Philippe Robert-Demontront, of the CREM at the Université de Rennes 1, “The ferment of fair trade: Beyond the bi-polarization of practical discourse.” The contribution aims to make a typology of fair trade actors, by showing to what point fair trade is today facing a rash of challenges, both in terms of business opportunities and of differentiation with the conventional commercial and marketing system, or the need to preserve the identity and the purity of the movement.

This issue ends with an opinion piece by François Leroux, on “Economic crisis and international management.” After illustrating the aspects that make the current economic crisis a major crisis, Francois Leroux prepares a table showing the impact that it may have on International Business studies and International Management studies.

Enjoy your reading and the rest of winter 2009.

El comité editorial de la revista Gestión Internacional (GI) me ha hecho el gran honor de confiarme la tarea de co-redactor en jefe de la revista, tarea que compartiremos con Bachir Mazouz. Con ocasión de estas primeras palabras de la redacción del año 2009, deseo destacar la actuación remarcable de Bachir en el curso de los últimos años. Gracias a su trabajo determinado, paciente e inspirado, la calidad de la revista se ha visto regularmente beneficiada, su difusión internacional se ha acelerado, y su contribución al progreso de las investigaciones en el campo de la gestión internacional ha sido reconocida por las instituciones de subvención de la investigación científica canadienses y quebequenses. Bachir ha sabido también mantener y reforzar el clima de confianza y de profesionalismo del conjunto de los colegas miembros de los comités de evaluación de la revista. Estoy profundamente persuadido de que esta confianza y este profesionalismo son para la GI la mejor garantía del respeto de la tradición universitaria y de la excelencia académica.

Para este primer número de 2009, hemos seleccionado siete textos que han sido objeto de una decisión de publicación.

En «¿Quién controla la ética de los negocios en situaciones de evento?», Xavier Deroy, de Reims Management School, propone un marco teórico que concibe el proceso de construcción de la ética de negocios como una serie dinámica de eventos contingentes, no planificables e identitarios. El autor ilustra este rico marco teórico con entrevistas a gestionarios de la industria farmaceútica y de una gran empresa del sector de equipamientos deportivos. Estas entrevistas confirman que los procesos de construcción de la ética de negocios pueden muy bien ser interpretados como una serie dinámica de eventos que actualizan de manera permanente la práctica rutinaria de la ética en una interacción entre identidad de la gestión y regla de la organización.

Sébastien Point, de la Université de Franche Comté y de la École de Management de la Université de Strasbourg, y Val Singh, de Cranfield School of Management, en «Mensajes sobre la diversidad en la legitimidad del leveraging organizacional» se consagran al análisis del comportamiento de los grandes grupos en materia de gestión de la diversidad. El estudio se centra en el análisis de los discursos de esos grupos en sus sitios web. A partir del examen de 174 sitios web de grupos europeos, los autores interpretan los mensajes sobre la diversidad que de ellos emanan con un enfoque en términos de legitimidad sobre la cual generalmente se fundan las políticas en materia de diversidad. Aparte de las diferencias previsibles entre los distintos países, los resultados sugieren que dos tipos de legitimidad (pragmática y moral) están asociados frecuentemente a los mensajes sobre la diversidad.

En su artículo «Volver a pensar la evaluación del riesgo país en el contexto de la mundialización», Zhan Su, de la Universidad de Laval, y Yeo Amewokunu, de la Universidad Estatal de Virginia (Virginia State University – EE.UU.), vuelven a examinar el concepto de riesgo país en el contexto de la nueva situación internacional. En la medida en que el riesgo país está definido tradicionalmente en relación a las condiciones sociopolíticas y económicas internas del país anfitrión, los grandes cambios recientes de la economía mundializada implican, en efecto, volver a pensar el concepto profundamente. Para dar cuenta de los riesgos que corren las empresas internacionales en los mercados anfitriones, y con ayuda de una encuesta internacional Delphi, los autores proponen el concepto de «riesgo país global». Este concepto toma en cuenta para el análisis del riesgo país tanto las influencias regionales y mundiales como las variables nacionales.

La contribución de Abdoulaye Ouattara, de la UFR-SEG de la Université de Cocody, en Abidjan, «Formación contínua y desempeño de las empresas en Costa de Marfil», se interroga sobre el nexo entre los gastos en formación contínua y el desempeño de las empresas. El autor examina, en el contexto de la gestión de los recursos humanos, los sectores de actividad que más invierten en formación contínua en Costa de Marfil (industria química, agroalimentaria, comercio y sector de transporte y comunicaciones). A partir de una estimación de datos panel con efectos fijos y de un método de panel dinámico, el autor pone en evidencia el efecto positivo de la formación contínua sobre el valor agregado, concluyendo de esta manera en la importancia que tiene para las las empresas la inversión en la consolidación de las capacidades humanas.

En «Análisis multivariable del desempeño de las PME familiares : una lectura con la teoría positiva de la agencia», Gilles Lambert y Patrice Charlier, del Laboratorio CESAG de la École de Management Strasbourg -Universidad de Estrasburgo - analizan las PME familiares desde el ángulo de la teoría positiva de la agencia. Su enfoque combina las funciones de propiedad y de gestión de la empresa. Por una parte, ellos aplican a una muestra de empresas europeas los enfoques internacionales más recientes que sugieren distinguir dirigente familiar y dirigente exterior en la empresas familiares. Por la otra, los autores prueban la intensidad del control familiar según el modelo de Neubauer. Los resultados tienden a mostrar que las empresas familiares que obtienen el mejor desempeño son aquellas que separan las funciones de propiedad y de gestión.

Narjess Boubakri, de la HEC de Montreal, Jean-Claude Cosset, de la HEC de Montreal, Nassima Debab, de The Kingdom University – Bahrain, y Pascale Valéry de la HEC de Montreal, en «Las dinámicas de la inversión extranjera y la privatización: un análisis empírico», analizan la relación entre la inversión directa en el extranjero (IDE) y la privatización de empresas estatales. Los autores parten de la hipótesis de que la privatización afecta la IDE en la medida en que la participación del sector privado con frecuencia va acompañada por medidas de liberalización y de adjudiación de acciones de empresas recientemente privatizadas a inversores extranjeros. Según ellos, la relación es bidireccional ya que la IDE favorece la privatización (la IDE, generalemnte, aporta una afluencia de capitales, la tecnología, y las habilidades de gestión asociadas a la IDE crean un entorno más competitivo y propicio a la privatización de empresas ineficaces). Los resultados obtenidos con métodos rigurosos tienen a confirmar las hipótesis formuladas por los autores.

La nota de investigación de este número de la revista GI está consagrada al trabajo de Philippe Robert-Demontront, del CREM de la Université de Rennes 1, sobre «La ebullición del comercio justo: más allá de cualquier bipolarización de los discursos políticos». La contribución apunta a establecer una tipología de los actores del comercio justo, mostrando claramente hasta qué punto el comercio justo está confrontado en la actualidad a un conjunto de desafíos, ya sea en términos de salidas o en términos de diferenciación con el sistema comercial y la mercadotecnia convencionales, ya sea en términos de necesidad de preservación de la identidad y de la pureza del movimiento.

Este número se termina con una nota de opinión de François Leroux, sobre «Crisis económica y gestión internacional». En ésta, y luego de haber mostrado los aspectos que hacen de la crisis económica actual una crisis mayor, Francois Leroux elabora un cuadro del impacto que la misma podría tener sobre los estudios en Asuntos internacionales y en Gestión internacional.

Les deseamos una excelente lectura y un agradable fin del invierno 2009.