Résumés
RÉSUMÉ
Cet article examine la traduction qu'opère T. W. Adorno, dans sa Théorie esthétique, des concepts kantiens de beau et de sublime. On verra que selon Adorno, dans l'art moderne, le sublime cesse de caractériser une forme subjective spécifique d'expérience esthétique, distincte de l'expérience du beau et essentiellement tournée vers la nature, pour en venir à désigner la structure constitutive de l'oeuvre d'art elle-même. Toutefois, la caractérisation adornienne de l'art moderne n'est vraiment compréhensible que si l'on rappelle qu'elle est inséparable de l'horizon d'une pensée de la « réconciliation », dont l'échec inévitable confère à l'oeuvre d'art sa structure « sublime ».
ABSTRACT
This paper discusses Adorno's version of Kant's categories of the beautiful and the sublime. According to Adorno, in modern art the sublime ceases to designate a specific form of subjective aesthetic experience ; rather, it characterizes the essential structure of the work of art itself However, this characterization of modern art can be fully understood only in terms of a metaphysics of "reconciliation", to which Adorno's Aesthetic Theory pays an important tribute.
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