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Les Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC) constituent le principal organisme fédéral de financement de la recherche en santé au Canada. Non seulement ont-ils pour mandat de créer de nouvelles connaissances, mais celles‑ci doivent également donner lieu à une amélioration de la santé, au renforcement du système de soins de santé et à de nouveaux produits et services en santé pour les Canadiens. À cette fin, les IRSC consacrent 94 % de leur budget au financement de la recherche et entretiennent un processus complet d’examen par les pairs, qui garantit une responsabilisation et une transparence intégrales. Les IRSC, dont le concept et la structure reposent sur 13 instituts distincts et autonomes, chacun oeuvrant dans un domaine de recherche précis (Figure 1), appuient les milieux scientifiques et sollicitent leur participation, tout en encourageant la réalisation d’un programme interdisciplinaire et intégrateur de recherche en santé.

Figure 1

Les Instituts de recherche en santé du Canada.

Les Instituts de recherche en santé du Canada.

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L’Institut du vieillissement (IV), l’un de ces 13 instituts, a pour objectif fondamental de faire progresser les connaissances dans le domaine du vieillissement pour améliorer la qualité de vie et la santé des aînés du Canada. En s’appuyant sur des valeurs de base comme la créativité, l’innovation, le leadership, la transparence et l’envergure internationale de l’excellence, l’IV est guidé par cinq orientations stratégiques : mener l’élaboration et la définition d’orientations stratégiques pour les recherches sur le vieillissement au Canada ; créer des capacités de recherche dans le domaine du vieillissement ; favoriser la diffusion, le transfert et l’application des résultats de la recherche pour élaborer des politiques, des services et des produits, ou encore effectuer des interventions ; promouvoir l’importance et la nécessité d’un milieu de la recherche sur le vieillissement ; élaborer et soutenir des initiatives de recherche stratégique et de développement des capacités dans le domaine du vieillissement.

Recherches en cours

L’IV concentre ses travaux dans cinq secteurs de recherche prioritaires : le vieillissement sain et harmonieux, les mécanismes biologiques du vieillissement, les troubles cognitifs liés au vieillissement, le vieillissement et le maintien de l’autonomie et, enfin, les politiques et les services de santé propres aux personnes âgées.

L’une des nouvelles initiatives en cours à l’Institut est l’Étude longitudinale canadienne sur le vieillissement (ÉLCV). L’ÉLCV, entreprise par l’IV et à laquelle participent plusieurs partenaires, examine le vieillissement sain en fonction de plusieurs disciplines différentes. Le cadre des « déterminants de la santé » sert à explorer la façon dont les divers facteurs, du milieu social aux facteurs cliniques, sont interreliés et influent sur la maladie, la santé et le bien-être. Dans le cadre de l’ÉLCV, une cohorte de Canadiens de 40 ans et plus devrait être réunie et suivie pendant deux décennies, jusqu’au moment où les sujets commenceront à faire partie des personnes âgées. Ce concept longitudinal sera complété par une série d’analyses transversales assurant la productivité immédiate et continue des recherches, et par la présence de modules d’étude intégrés sur des sujets spécialisés, qui permettront de recueillir des renseignements détaillés auprès d’un sous-groupe de répondants. La production et la transmission d’un tel savoir a une profonde incidence sur l’éducation, la recherche, la pratique clinique, la planification de programmes, la prestation de services et la formulation de politiques.

L’IV appuie actuellement 14 programmes d’équipes en voie de formation (EVF), dont l’objectif est d’élaborer et soutenir de nouvelles équipes concurrentielles et interdisciplinaires effectuant des recherches transversales sur le vieillissement. L’une de ces équipes, dirigée par le Dr Brian Maki de l’Université de Toronto, étudie principalement l’optimisation de l’équilibre et de la mobilité chez les personnes âgées, en examinant la biomécanique, le contrôle neural de la posture, les troubles sensoriels et squeletto-musculaires et les déficits cognitifs, en laboratoire ou en établissement clinique ou communautaire. Ainsi, le Dr Maki et ses collègues conçoivent et évaluent diverses interventions nouvelles et transfèrent de nouvelles technologies et de nouvelles données aux marchés, aux établissements et aux foyers. On a notamment créé des appareils de maintien de l’équilibre pour améliorer les aides à la marche et à la préhension, un support de marche conçu pour améliorer la stabilité latérale, une prothèse neurale à boucle fermée, une rampe d’alerte automatique pour éliminer les retards et les erreurs de réaction à la préhension assistée, et le SoleSensor (Figure 2).

Figure 2

La semelle SoleSensor.

La semelle SoleSensor.

La diminution de l’équilibre au cours du vieillissement est liée à une baisse de la sensibilité des pieds au toucher ou au contact, en raison de l’épaississement de la peau et de la perte de sensibilité des terminaisons nerveuses. Le SoleSensor, conçu par le Dr Stephen Perry et le Dr Brian Maki, est une semelle dont les rebords en tubes surélevés augmentent la sensation cutanée de la plante des pieds.

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Le programme novateur d’une autre EVF porte sur l’évaluation approfondie de la douleur et sur le traitement des personnes âgées atteintes de troubles cognitifs. Le Dr Thomas Hadjistavropoulos et son équipe, de l’Université de Regina, ont conçu et valident actuellement la Pain assessment checklist for seniors with limited ability to communicate - Français (PACSLAC‑F), une liste de contrôle de 60 comportements ayant pour objectif de cerner et évaluer la douleur chez les personnes âgées atteintes de troubles cognitifs importants. Les premiers résultats suggèrent que la PACSLAC‑F permet de différencier les épisodes calmes, les épisodes de douleur et les épisodes de détresse sans douleur. Il faut moins de cinq minutes pour remplir la liste. La validation de la version française de la PACSLAC‑F, actuellement en cours à l’Université Laval, est également subventionnée par les IRSC. Sur la base de ces premiers résultats convaincants, des cliniciens et chercheurs du monde entier manifestent un véritable intérêt pour la PACSLAC‑F : un groupe des Pays-Bas a notamment l’intention de traduire et de faire valider la liste de contrôle, et des chercheurs de Hong-Kong souhaitent faire valider la version anglaise.

Développement des capacités de recherche

Depuis sa création, l’Institut reconnaît le besoin urgent de former un plus grand nombre de chercheurs dans le domaine du vieillissement et de bâtir les infrastructures nécessaires pour aider les nouveaux chercheurs, maintenir en place les chercheurs établis et attirer des chercheurs de notoriété mondiale. L’IV travaille au soutien d’une main-d’oeuvre diversifiée composée de chercheurs débutants, en milieu de carrière ou bien encore chevronnés, pour améliorer la formation en recherche dans le domaine du vieillissement, et créer et maintenir des infrastructures de recherche. Depuis quatre ans, l’Institut augmente constamment ses investissements dans le développement de capacités (Figure 3) grâce à diverses initiatives, comme le programme d’EVF, la subvention de programmes de formation stratégique, le programme de bourses de mi‑carrière, le programme d’aide salariale, le programme de subvention de début de carrière, le concours d’affiches d’étudiants et le Prix « Âge Plus » pour les publications érudites destinées aux étudiants.

Figure 3

Investissement (en dollars canadiens) de I’Institut du vieillissement pour bâtir la capacité de recherche au Canada.

Investissement (en dollars canadiens) de I’Institut du vieillissement pour bâtir la capacité de recherche au Canada.

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Pour former la prochaine génération de chercheurs, faire participer les chercheurs établis comme mentors et éducateurs, et encourager la recherche intégrée et transdisciplinaire sur le vieillissement, l’IV subventionne actuellement quatre programmes de formation stratégique, comme le « Programme sur les communications et les interactions sociales lors d’un vieillissement en santé », dirigé par le Dr Bruce Schneider, à l’Université de Toronto. Ce programme offre une formation dans une discipline de base (audiologie, ingénierie biomédicale, sciences cognitives, gérontologie, sciences visuelles et facteurs humains), ainsi qu’une connaissance pratique des techniques conçues et utilisées dans des disciplines connexes. L’apprenti devient suffisamment compétent pour prendre part aux recherches transdisciplinaires nouvelles et en cours et aux projets translationnels du programme sur les facteurs psychologiques, physiques et socio-environnementaux influant sur les communications et les relations sociales des personnes âgées.

Partenariats nationaux et internationaux

En raison du nombre croissant de cas de troubles cognitifs au Canada (Figure 4), un consortium d’organismes privés, bénévoles, gouvernementaux et non gouvernementaux s’est réuni sous la direction de l’IV pour former le Partenariat sur les troubles cognitifs liés au vieillissement (TCV). Les participants ont élaboré une stratégie nationale de recherche pour le Canada, afin d’approfondir les recherches sur la maladie d’Alzheimer et sur d’autres types de démences : développer des capacités de recherche, utiliser de façon optimale les ressources disponibles, coordonner les recherches de manière efficace, améliorer les infrastructures de recherche et appliquer les connaissances acquises en mettant en place des politiques, des pratiques, des produits et des services. Les recherches que soutient le Partenariat sur les TCV couvrent un éventail d’enjeux, qu’il s’agisse des bases biomoléculaires, de la prestation des soins ou de l’éthique. En mars 2005, le Partenariat sur les TCV avait investi plus de 13,5 millions de dollars en créant de nouvelles possibilités de financement : bourses de doctorat, subventions de jeunes chercheurs, subventions de fonctionnement sur la santé vasculaire et la démence, subventions de recherche sur les techniques de soins et la maladie d’Alzheimer, et subventions sur les mécanismes biologiques et le traitement de la maladie d’Alzheimer.

Figure 4

Prévalence des troubles cognitifs au Canada.

Prévalence des troubles cognitifs au Canada.

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L’IV recherche activement des partenariats internationaux viables. Le Programme conjoint de recherche en santé Japon-Canada, établi en 2003, géré collectivement et subventionné par la Japan society for the promotion of science et les IRSC, cherche à promouvoir l’élaboration d’une collaboration scientifique entre les Japonais et les Canadiens en octroyant des bourses collectives de projets de recherches. L’IV a également entrepris un dialogue avec son homologue des États-Unis, le National institute on aging, pour augmenter la création de liens et la collaboration entre ces deux milieux de recherche sur le vieillissement. De plus, une entente entre les IRSC et la National natural science foundation of China prévoit des échanges de scientifiques à court terme pour améliorer l’expérience scientifique et de recherche.

Transfert et échange de connaissances

Comme son orientation stratégique porte principalement sur l’échange et l’application de connaissances, l’IV entreprend et soutient un dialogue dans le domaine de la recherche sur le vieillissement entre les chercheurs, les personnes âgées, les organismes de personnes âgées et les fournisseurs de services. L’Institut organise notamment une série de cinq ateliers régionaux des aînés sur la recherche au Canada. Ces ateliers offrent une tribune aux personnes âgées et aux organismes de personnes âgées (dans la perspective de la réception de soins de santé et de programmes sociaux), leur permettant ainsi de donner leur point de vue sur les questions, relatives à la santé, qui devraient faire partie des recherches prioritaires sur le vieillissement. Les sujets abordés dans plusieurs discussions interactives concernent l’élimination de l’écart entre la recherche et les politiques, l’éthique, le rôle des personnes âgées dans le processus de recherche et les stratégies de participation du public.

Le forum canadien de recherche sur le vieillissement, un programme clé qui a eu lieu à l’occasion de la réunion annuelle de l’Association canadienne de gérontologie, constitue une autre initiative de transfert de connaissances conçue par l’IV. Ce forum a pour objectif d’interpréter les résultats de la recherche et de les transmettre aux étudiants, aux chercheurs et aux praticiens. Ce forum comprend un conférencier invité, deux symposiums, une séance d’affiches pour les étudiants, et une séance sur l’obtention de bourses pour les étudiants et les nouveaux chercheurs.

Conclusions

La création de l’Insitut du vieillissement en 2000 a donné un point de référence pour les recherches sur le vieillissement au Canada. Au cours de ses cinq premières années d’existence, une multitude d’initiatives nationales et internationales importantes sur la recherche sur le vieillissement ont été répertoriées et entreprises afin de remplir le mandat et respecter les objectifs stratégiques de l’Institut. L’IV a vraiment pris de l’importance en multipliant les subventions, en améliorant les capacités de recherche et en encourageant la réalisation de nouvelles recherches sur le vieillissement au Canada.