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Cet ouvrage est le fruit d’une collaboration entre divers universitaires qui avaient été recrutés la même année par le Centre Marc Bloch. À la même époque, l’Union européenne s’était donnée le défi de se doter d’une « Constitution », qui devait marquer, plus qu’une « nouvelle étape », comme le dit par exemple le traité de Maastricht, mais une étape décisive dans son histoire.

Après une introduction conçue par une discussion autour des concepts de démocratie, fédéralisme et de constitution, et une analyse critique du projet de traité constitutionnel tant du point de vue des politiques économiques et sociales, cet ouvrage est composé de parties.

La première partie, consacrée à la mise en perspective de la Constitution, s’ouvre d’abord par un rappel du chemin parcouru pour arriver à cette convention et notamment l’accent mis sur un renforcement de la légitimité de la construction européenne. Ce rappel est suivi d’une problématisation de la notion de Constitution, une analyse transdisciplinaire réalisée par un politiste et un économiste et se termine par une analyse de la « méthode conventionnelle ».

La deuxième partie est plus particulièrement consacrée au contenu de la Constitution. C’est d’abord l’occasion de rappeler la problématique classique du pouvoir constituant originaire et du pouvoir constituant dérivé. Puis les différentes interventions portent sur la clarification des compétences, l’intégration de la Charte sur les droits fondamentaux ainsi que sur les différentes institutions de l’Union européenne.

La troisième partie met l’accent sur la question de la gouvernance et traite des différentes politiques économiques pour l’Union économique et monétaire (quelles politiques d’abord, comment les coordonner ensuite) ainsi que sur la quête d’institutions de la part de l’Europe sociale.

Enfin, la quatrième partie pose la question de l’identité de l’Europe et de son altérité. C’est d’abord l’occasion de s’interroger sur la question de savoir si l’Union européenne est une entité politique, puis de voir les différents défis que doit affronter l’Europe dans le cadre de la mondialisation. Parmi ces défis, rappelons celui notamment des flux migratoires.

Cet ouvrage, issu d’un colloque, présente un double intérêt.

D’une part, c’est un colloque interdisciplinaire qui réunit des juristes, des économistes et des politistes. C’est là un de ses premiers mérites quand on sait, comme le rappellent très justement les organisateurs dans leur avant-propos, la tendance à l’hégémonie des différentes disciplines.

D’autre part, ce colloque associe des travaux écrits en français et en allemand. Il a donc une dimension symbolique très forte quand on sait le rôle que joue le couple franco-allemand, souvent présenté comme un « moteur », dans la construction de l’Europe depuis 1957.