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Ce qui frappe dans cet ouvrage, c’est l’étendue du champ couvert : toute la documentation scientifique concernant les tests s’y retrouve, mentionnée à un endroit ou à un autre dans ses quelque 400 pages. Les aspects qualitatifs et quantitatifs de la construction des instruments de mesure sont abordés, non pas en détail, car l’ouvrage reste synthétique, mais d’un grand nombre de points de vue. On est surpris qu’il y ait eu tant de recherches sur la fidélité et la validité des tests, sur le calcul et l’interprétation des scores, et sur les méthodes d’analyse d’items. Un chapitre important est consacré aux nouveaux modèles de traits latents qui sous-tendent notamment la construction des épreuves pour les enquêtes internationales et les examens « sur mesure » passés à l’ordinateur (« Les modèles de réponse à l’item »).

La deuxième édition de cet ouvrage est sensiblement différente de la première. Les auteurs ont tenu compte des suggestions d’amélioration qu’ils ont reçues de leurs collègues et leur texte est désormais bien au point. Le chapitre sur les statistiques inférentielles est maintenant placé en annexe, ce qui est logique, puisqu’il doit seulement servir d’appui pour rappeler certaines notions de base au lecteur. De nombreux détails ont été améliorés dans la présentation. Enfin, le contenu a été mis à jour pour intégrer les publications récentes et mentionner les nouveaux logiciels disponibles. Enfin, le titre annonce mieux qu’avant le public visé.

En tant qu’introduction, le livre porte bien son titre : il est remarquable pour sa simplicité d’expression, sa volonté d’éviter toute technicité inutile. Le sujet obligeait à présenter des formules, mais elles sont à chaque fois accompagnées d’un exemple numérique qui en fait comprendre le sens et l’utilité pratique. Dans la discussion de ces exemples, la redondance est suffisante pour éviter la sécheresse. Surtout, les auteurs s’attardent moins aux détails techniques qu’aux idées générales : quelles erreurs faut-il éviter et quelles stratégies employer pour y arriver ?

Le risque lorsqu’on « ratisse large », en essayant de résumer tout ce qui a été écrit sur un sujet, c’est de rédiger une encyclopédie aux articles disparates. Ce défaut aussi a été évité par les auteurs, qui ont su remarquablement bien organiser et synthétiser leur exposé. Le domaine touffu des multiples définitions de la fidélité et de la validité atteint grâce à eux une structure si claire qu’elle paraît définitivement établie. Les utilisations principales des modèles de réponse à l’item sont aussi introduites de façon compréhensible par tous, même si d’autres ouvrages restent nécessaires pour ceux qui veulent en travailler les fondements mathématiques. Le souci des auteurs n’est pas d’épuiser le sujet, mais de donner le goût aux lecteurs d’en savoir plus en ouvrant sur une multitude de perspectives. De la sorte, les étudiants auront à leur disposition à la fois un manuel abordable par son style et sa structure et une base sérieuse pour entreprendre des études plus spécialisées dans la documentation anglo-saxonne, source de la plupart des travaux dans ce domaine.

Les chercheurs aussi trouveront un outil de travail précieux dans les deux glossaires franco-anglais en annexe qui donnent la traduction dans les deux sens de tous les termes techniques du domaine. Ces équivalences ne sont pas encore établies par l’usage, car le nombre d’articles en français est trop faible sur ces sujets trop récents. Il serait donc souhaitable que les deux glossaires servent de référence aux professeurs et aux chercheurs francophones qui écrivent sur ce sujet, pour éviter une prolifération de termes dont on ne sait plus ensuite s’ils sont équivalents ou non. Même pour ces spécialistes, le corps de l’ouvrage apportera certainement des informations inédites, car la documentation scientifique est énorme et nécessite qu’on passe par de tels ouvrages de synthèse si l’on veut se maintenir informé.