Comptes rendus

Frédéric Boily, Génération MBC. Mathieu Bock-Côté et les nouveaux intellectuels conservateurs, Québec, Presses de l’Université Laval, 2022, 202 p.

  • François Tanguay

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Couverture de Les petites sociétés vues du Québec : études et chantiers, Volume 64, numéro 2, mai–août 2023, p. 271-507, Recherches sociographiques

Analyste de longue date des droites québécoise et canadienne, Frédéric Boily nous offre ici un ouvrage qui vise à analyser les évolutions récentes du conservatisme au Québec. Bien que l’ouvrage saura certainement plaire à son auditoire principal, à savoir les spécialistes des droites et du conservatisme, soulignons que le style et la plume de Boily en font un livre accessible à un lectorat plus large. Soulignant que le paysage intellectuel québécois est en recomposition, Boily identifie Mathieu Bock-Côté, essayiste à la plume féconde et figure médiatique centrale au Québec et en France, comme l’intellectuel majeur de la transformation en cours. Cela étant, l’auteur ne se limite pas à Bock-Côté mais propose plutôt de le situer au sein d’une nébuleuse de nouveaux essayistes conservateurs partageant non seulement un ensemble de thèmes communs, mais participant également d’une dynamique générationnelle dans le renouvellement de la pensée conservatrice au Québec. Boily propose de regrouper un ensemble d’auteurs – tous des hommes – sur la base de deux principaux critères. Premièrement, ils ont intégré le champ intellectuel québécois dans le contexte de l’après-1995 et atteint leur maturité intellectuelle dans cette période de renouvellement importante de la politique québécoise. Deuxièmement, ils sont liés, sur le plan thématique, à trois critiques principales : celle de l’évolution pluraliste du mouvement souverainiste, celle du multiculturalisme et du libéralisme, et finalement celle du « politiquement correct ». Ces points communs de la pensée de ces intellectuels leur donnent un « air de famille » qui nous autorise, avance Boily, à les analyser dans un corpus commun, et ce malgré les divergences parfois importantes qui existent entre leurs réflexions. Bock-Côté se trouve alors entouré de Jérôme Blanchet-Gravel, Simon-Pierre Savard-Tremblay, Alexandre Poulin, Philippe Sauro Cinq-Mars, David Leroux et Martin Lemay. L’ouvrage contient six chapitres accompagnés d’une introduction et d’une conclusion. L’introduction permet à Boily de justifier les deux critères de délimitation de son corpus. Dans le chapitre suivant (chap. 1), il contextualise ce nouveau conservatisme en l’inscrivant dans la durée de l’histoire québécoise. C’est ce qui lui permet d’enchaîner avec des chapitres thématiques qui couvrent les dimensions importantes de la pensée de ces auteurs, à savoir la critique du libéralisme et de sa relation avec la communauté nationale (chap. 2), la critique du multiculturalisme (chap. 3) et la question du politiquement correct compris comme nouvelle forme de censure totalitaire (chap. 4). Les deux derniers chapitres portent quant à eux sur la défense du conservatisme (chap. 5) et les positions de ces intellectuels face au souverainisme québécois (chap. 6). La conclusion, en plus de revenir sur les nouveautés de ces discours conservateurs – particulièrement la question d’un totalitarisme original propre au 21e siècle – pose la question de l’influence de ces auteurs, question qui demeure ouverte. À plusieurs égards, l’étude de Boily est la bienvenue. D’une part, elle comble un vide qui existait dans le champ académique sur l’analyse de cette nouvelle génération de conservateurs. Ce travail de défrichage permettra de décloisonner l’étude de la droite de la simple question du nationalisme – ce que les débats politiques sur les accommodements raisonnables et la droite avait contribué à faire – tout en enrichissant les travaux sur cette question des autres thèmes de la pensée de ces intellectuels. L’analyse des discours sur le politiquement correct, la censure et le totalitarisme est particulièrement intéressante, notamment parce que leurs discours permettent de replacer ces intellectuels dans un cadre international. Alors que la droite s’approprie la thématique de la liberté d’expression bien au-delà des frontières du Québec, l’étude de Boily saura servir à l’analyse de ces points communs. L’une des grandes forces de l’ouvrage réside également …