Hors-dossierRecensions

Guy Lachapelle, René Lévesque. Un homme et son siècle. Une anthologie de sa pensée politique sur les enjeux internationaux et la place du Québec dans le monde, Québec, PUL, 2022, 272 p.

  • Eric Montigny

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  • Eric Montigny
    Université Laval

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Couverture de Au nom de l’universel : le Québec et les droits humains au XX<sup>e</sup> siècle, Volume 31, numéro 3, hiver 2024, p. 7-248, Bulletin d'histoire politique

Ce livre du politicologue Guy Lachapelle fut publié aux Presses de l’Université Laval pour souligner le centième anniversaire d’un homme politique qui aura profondément marqué l’évolution du Québec. En référence à ce centenaire, l’ouvrage regroupe 100 textes de René Lévesque qui furent minutieusement sélectionnés. À juste titre d’ailleurs, l’auteur précise que ce livre constitue un véritable « carnet de voyage rempli d’analyses, d’observations, parfois de coups de gueule, sur les misères et les grandeurs d’un siècle qui a vu les horreurs de la guerre et qui ne semble pas avoir encore compris la fragilité du nouveau monde qui se construit » (p. 2). En le lisant, nous avons bel et bien l’impression de parcourir le fil de sa vie. De l’accompagner dans ce voyage dans le temps. De découvrir un peu plus l’homme et les événements qui ont forgé sa vision politique et l’évolution de sa pensée. La préface de l’ouvrage a été rédigée par un autre premier ministre qui a eu, comme René Lévesque, du fil à retordre avec les militants du Parti québécois. Lucien Bouchard y rappelle que René Lévesque a beaucoup écrit. Beaucoup plus que tout autre premier ministre. Que ce soit comme journaliste, chroniqueur ou comme chef politique, il a témoigné d’un monde, de son monde. Cela implique qu’il a laissé derrière lui des textes sur une multitude de sujets. En soulignant le plus grand respect que Lévesque avait envers l’intelligence de ses lecteurs, Lucien Bouchard explique aussi pourquoi cet homme est parvenu à marquer l’imaginaire des Québécois. Il résume ainsi ce qui se cachait derrière la plume de l’ancien premier ministre : « Il ne voyait pas comment les Québécois pourraient prendre leur place dans le monde sans en avoir une connaissance éclairée » (p. x). En signant le mot de présentation, son fils Claude Lévesque écrit pour une rare fois sur son père. Celui qui épousa également la carrière de journaliste nous livre une perspective touchante sur l’héritage d’un père plus grand que nature. Il insiste sur la soif de connaissance d’un père qui s’intéressait à tout. Il se remémore avec nous que lorsque René Lévesque « maîtrisait un sujet, son grand souci et son bonheur consistait à l’expliquer aux autres » (p. xi). Il s’agissait là de qualités qui en ont fait « un grand communicateur ». Il explique aussi son saut en politique de 1960 par deux impératifs : un sens du devoir et le besoin d’être au coeur de l’action. Il est vrai que le Québec vivait alors un moment charnière de son histoire. Et que selon son fils, « l’époque donnait envie de participer aux changements qui étaient devenus plus que nécessaires au Québec ». Et du courage, son père n’en manquait pas : « Il était “fait fort”, comme on dit » (p. xi). Les différents textes sélectionnés ont été regroupés en quatre sections thématiques. Ils sont également présentés en ordre chronologique. Ce choix éditorial revêt deux avantages. Il permet de mieux approfondir certains sujets, tout en suivant l’évolution des préoccupations d’un jeune journaliste à celles d’un ancien premier ministre. La première section porte sur les années d’après-guerre, de la guerre froide à la décolonisation. La montée des grandes puissances préoccupe alors le jeune journaliste, tout comme la façon dont les peuples s’y prendront pour se reconstruire. On retrouve René Lévesque, ancien correspondant pour l’armée américaine en sol européen, qui découvre l’Asie pendant la guerre de Corée, où il va à la rencontre « des gars du 22 ». On redécouvre ses entretiens avec Fidel Castro ou Eleanor Roosevelt. Pour les Africains, il plaide pour en finir avec la …