Présentation

Présentation du numéro Genres et sports

  • Lou St-Pierre,
  • Amélie Keyser-Verreault et
  • Guylaine Demers

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Couverture de Genres et sports, Volume 36, numéro 1, 2023, p. I-296, Recherches féministes

En introduction du numéro 14, volume 1 de Recherches féministes, paru en 2004, sous la thématique Femmes et sports, Suzanne Laberge écrivait : « Ce [le sport] bastion traditionnellement masculin fait rarement partie des priorités dans les débats féministes […]. Pourtant, le sport et l’activité physique renvoient à une sphère d’activités sociales qui traverse presque toutes les autres sphères, ce qui lui donne un pouvoir non négligeable dans la construction et la transformation des identités sociales ainsi que des rapports sociaux de sexe » (Laberge 2004 : 1). Près de 20 ans plus tard, les propos de Laberge sont toujours aussi pertinents. En effet, le genre et le sport sont indissociables. Alors que le genre structure le sport, ce dernier participe à la réactivation et au maintien des rapports de pouvoir genrés en réactualisant un système binaire ancré dans l’hétérocisnormativité. Observatoire des rapports sociaux par excellence, le microcosme sportif agit telle une loupe sur les problématiques qui façonnent les sociétés. La marginalisation, sinon l’exclusion, de certains groupes de la sphère publique, la hiérarchisation insidieuse des individus les uns par rapport aux autres et l’instrumentalisation de peurs irrationnelles pour justifier le traitement différencié auquel font face des membres de nos sociétés ne sont que quelques exemples de phénomènes insidieux à l’oeuvre partout, mais qui émergent de façon visible dans le sport. On aurait toutefois tort de ne brosser qu’un portrait sombre du sport. S’il est un vecteur d’exclusion, il peut aussi agir comme un puissant instigateur d’inclusion sociale, de vivre ensemble, et participer à bâtir une société plus inclusive. Les bienfaits de l’activité physique ne s’arrêtent pas à la santé, qu’elle soit physique ou mentale. Le sport peut servir d’ancrage dans une collectivité, de lieu de socialisation, de milieu d’éducation et ainsi de suite. Autrement dit, il possède les deux revers d’une médaille. Dans les dernières décennies, des chercheuses et des chercheurs de différents horizons – communication, sociologie, anthropologie, éducation, etc. – ont démontré par l’étendue de leurs travaux toute la complexité du champ sportif étudié à l’aune du genre. Le numéro que nous vous présentons aujourd’hui est la preuve de la fécondité de ce sujet d’étude. Parmi les sphères de recherche qui se sont rapidement imposées, nous retrouvons la situation des femmes oeuvrant dans le milieu sportif. Les structures du sport contemporain qui se mettent en place à la fin du xixe siècle et au début du xxe reposent d’abord sur l’exclusion des femmes. Par exemple, le baron Pierre de Coubertin, le père des Jeux olympiques modernes, affirmait que « le véritable héros olympique est […] l’adulte mâle individuel. […] Une olympiade femelle serait impensable, impraticable, inintéressante, inesthétique et incorrecte » (Bohuon 2012 : 40). À la même période, de nombreuses théories circulent sur les femmes et le sport. Les personnes de sexe féminin, en raison de leur « faible constitution », de leur « nature » fragile et des supposés risques pour leur fertilité devraient s’abstenir de prendre part à la pratique sportive (Detellier 2015; Bohuon 2012). Seules exceptions : les sports (par exemple, la gymnastique et le patinage artistique) qui mettent de l’avant la grâce et la beauté, et qui préparent les femmes au rôle de leur vie : la maternité. Certes, les choses ont changé en plus d’un siècle. Les femmes ont maintenant accès à la pratique sportive dans une majorité de pays et pour la première fois de l’Histoire, les Jeux olympiques de Paris, en 2024, seront paritaires. Toutefois, sous ces avancées importantes subsistent des inégalités de tous ordres qui entravent la participation pleine et entière de toutes les femmes au système …

Parties annexes