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Vision, relations et imagination – Clés du succès de l’entrepreneur, Louis Jacques Filion, Presses Inter Universitaires, 2023

  • Étienne St-Jean

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  • Étienne St-Jean
    Professeur titulaire, Université du Québec à Trois-Rivières

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Couverture de Entrepreneuriat international et numérisation, Volume 36, numéro 3-4, 2023, p. 7-191, Revue internationale P.M.E.

Ce plus récent ouvrage de Louis Jacques Filion, Vision, relations et imagination – Clés du succès de l’entrepreneur, constitue la deuxième édition du bouquin original, paru en 1991. Il faut dire, d’entrée de jeu, que j’avais grande hâte de lire ce livre, qui campe le concept de vision en entrepreneuriat, lequel est grandement utilisé et accepté de nos jours. À l’époque de ma thèse, j’avais lu l’article publié dans International Small Business Journal par le professeur Filion et qui résumait quelques-unes des grandes idées de ce livre, sans avoir pu en apprécier les détails, les exemples et toute la richesse que permet le format du livre. Il faut également souligner que la recherche sur laquelle repose ce livre s’ancre dans une démarche en pensée systémique, en particulier sur la méthode des systèmes d’activités humaines, laquelle s’articule avec la méthodologie des systèmes souples de Peter Checkland de l’Université Lancaster, qui a été le directeur de recherche de l’auteur à l’époque (1983-1988). Plus d’une centaine d’entrepreneurs dans une vingtaine de pays ont été étudiés pour permettre à Louis Jacques Filion de proposer, par induction, le processus visionnaire des entrepreneurs. Au moment même où William Gartner énonçait en 1988 une position qui allait modifier le paradigme du champ de l’entrepreneuriat en affirmant « who is an entrepreneur? Is the wrong question », Louis Jacques Filion réalisait déjà un travail colossal pour comprendre comment l’entrepreneur se comporte et démarre des entreprises. Son travail en cours d’élaboration était déjà orienté dans cette direction. Pour l’auteur, une vision est un futur désiré que l’on compte réaliser. Il s’agit d’un concept excessivement riche puisqu’il comprend la notion d’intentionnalité en entrepreneuriat, mais permet aussi d’y attacher (sans l’exprimer ainsi) la notion d’opportunité entrepreneuriale, proposée environ une décennie plus tard par Shane et Venkataraman, conceptualisée à nouveau en 2015 par Per Davidsson. Le concept de vision s’ancre également dans la cognition entrepreneuriale, dont il s’agit probablement de l’une des premières contributions importantes dans cette sous-discipline. Également, il convient de mentionner que, pour Louis Jacques Filion, l’entrepreneuriat est une profession, un métier. En ce sens, il est aussi l’un des précurseurs à considérer l’entrepreneuriat comme une carrière à part entière et non comme un accident de parcours. Pour lui également, l’entrepreneuriat et la concrétisation d’innovations ne font qu’un. Ainsi, tant que la personne est animée d’une volonté d’innover et de concrétiser ses idées, elle devient par le fait même une personne intrapreneure (si elle le fait dans un cadre salarié) ou une personne entrepreneure (si elle est à son propre compte). Pour en venir au livre en tant que tel, il s’articule en deux sections de quatre chapitres chacune. La première section pose les différentes idées qui permettent d’illustrer la vision entrepreneuriale et son contexte, plus large de l’entrepreneur, ses relations et son caractère innovateur. La deuxième section amène une perspective processuelle et articule comment la vision entrepreneuriale et les processus innovants se déploient. Plus spécifiquement, le premier chapitre traite de la définition de l’entrepreneur, en offrant des éléments historiques et étymologiques pour en comprendre le sens et l’évolution. L’innovation et la capacité à se mettre en action pour saisir des opportunités sont au coeur de cette définition pour l’auteur, où un entrepreneur est une personne qui imagine, développe et réalise des visions. Sans clore les différents débats académiques sur ces questions, les éléments présentés ont le mérite d’offrir une perspective descriptive faisant grandement écho à la pratique et au « terrain ». Il faut d’ailleurs souligner que cet ancrage constitue un trait distinctif de cet ouvrage, et probablement même de la démarche de l’auteur dans ses différentes contributions …