Présentation

  • Chantal Gagnon et
  • Pier-Pascale Boulanger

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  • Chantal Gagnon
    Université de Montréal

  • Pier-Pascale Boulanger
    Université Concordia

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Couverture de Traduction et journalisme, Volume 36, numéro 1, 1er semestre 2023, p. 9-283, TTR

Au début des années 2000, le projet des chercheuses Esperança Bielsa et Susan Bassnett sur la traduction journalistique a véritablement propulsé à l’avant-plan ce sous-domaine de la traductologie. Le livre qui en a résulté, Translation in Global News (Bielsa et Bassnett, 2009), est d’ailleurs devenu un classique parce qu’il examine tout particulièrement la façon dont les agences de presse conçoivent la traduction dans un contexte de mondialisation et utilisent la traduction dans leur travail. Aujourd’hui, ce que Roberto A. Valdeón désigne sous le nom de « journalistic translation research (JTR) » (2015, p. 634) constitue un lieu incontournable de la traductologie. Dans les lignes qui suivent, nous utiliserons l’expression « recherche en traduction journalistique (RTJ) » pour désigner ce sous-domaine en plein essor. La RTJ a commencé bien avant le nouveau millénaire. Selon Mairi Louise McLaughlin (2015), les études savantes sur la traduction journalistique ont débuté dans les années 1970. Par exemple, en 1972, Riita Noorsalu publiait dans Babel un article sur les problèmes qu’engendre le bilinguisme sélectif dans la presse tanzanienne. En fait, on pourrait ajouter que les travaux en traduction journalistique ont commencé presque en même temps que les recherches sur la traduction en général qui, selon Bassnett (2013 [1980]), ont émergé dans les années 1970. Mais là s’arrête la comparaison : Valdeón expliquait en 2015 que si la traductologie est une jeune discipline, l’étude de la traduction journalistique en est encore à ses balbutiements (p. 634). Cela dit, on retrouve dans les plus anciennes revues en traductologie des textes montrant que, déjà dans les années 1950, des spécialistes de la langue réfléchissaient aux relations entre la traduction et le journalisme. Dans son tout premier numéro en 1955, la revue Meta publiait en effet les propos de l’écrivain Jean Vaillancourt, également traducteur de dépêches dans un grand journal. L’auteur des Canadiens errants faisait d’entrée de jeu un rapprochement entre la traduction et le journalisme : « Je crois néanmoins, je crois fermement qu’un traducteur, de même qu’un journaliste, doit avoir en lui un écrivain » (1955, p. 14). Quelques années plus tard, Babel publiait le texte d’un sondage initié par Erwin H. Bothien (1959), président du Comité pour les traducteurs dans les services de presse, car ce dernier voulait documenter « la situation professionnelle des traducteurs dans les services de presse » (p. 216). Dans son texte, Bothien faisait également état d’un récent Congrès national des traducteurs en Allemagne, au cours duquel il y avait eu des échanges de vues approfondis sur la traduction de presse. C’est donc dans les années 1950 que la communauté spécialiste et intellectuelle a posé les premiers jalons d’une réflexion sur la traduction journalistique. Il reste que c’est à partir des années 2000 que le sous-domaine se consolide. Dans son étude bibliométrique sur la traduction journalistique, effectuée à partir de la base de données Translation Studies Bibliography, Yuan Ping (2021) nous apprend qu’au cours de la période 2000-2019, c’est en 2010 qu’on a observé le plus grand nombre de publications, soit 41 articles savants de langue anglaise. Pour Bielsa, qui a dirigé le récent Handbook of Translation and Media (2022), la recherche sur la traduction et les médias a été le domaine de la traductologie qui a connu la croissance la plus rapide au cours des deux dernières décennies, et la traduction journalistique y occupe une place de choix. On ne saurait passer sous silence les nombreux collectifs et numéros spéciaux de revue qui ont contribué à l’essor de la RTJ (entre autres, Valdeón, 2012a; Conway, 2015; Davier, Schäffner et Van Doorslaer, 2018; Davier et Conway, 2019; Valdeón, 2021, 2022). Nous n’avons pas …

Parties annexes