Hors-dossierRecensions

Harold Bérubé, Histoire des villes nord-américaines, Sillery, Septentrion, coll. « Aujourd’hui l’histoire », 2022, 174 p.

  • François Racine

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  • François Racine
    Architecte et urbaniste
    Professeur au département d’études urbaines et touristiques, UQAM

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Couverture de Québec-Chili, 1973-2023 : mémoire d’un coup d’État et d’une expérience de solidarité, Volume 31, numéro 1-2, été–automne 2023, p. 7-331, Bulletin d'histoire politique

Le prétexte de la parution aux éditions du Septentrion de cet ouvrage signé par Harold Bérubé, professeur en histoire à l’Université de Sherbrooke, est une série d’émissions diffusées sur les ondes radiophoniques de Radio-Canada entre 2017 et 2019. La structure même de l’ouvrage en huit chapitres renvoie à huit chroniques préparées et présentées par l’auteur lors de l’émission « Aujourd’hui l’histoire », animée par Jacques Beauchamp sur la chaîne ICI Première. C’est en partie ce qui explique l’éclectisme du livre, traitant d’une diversité de sujets, qui oscillent entre l’analyse de phénomènes sociaux et spatiaux. L’histoire, ou plutôt les histoires (sociales, politiques, urbanistiques et architecturales) dont il est question dans le livre se déroulent principalement selon deux phases s’étendant de la moitié du XIXe siècle au milieu du XXe siècle, soit lors de la rapide formation des faubourgs de la ville nord-américaine générée par une forte croissance industrielle et démographique, puis par l’émergence et la généralisation de la banlieue pavillonnaire à l’échelle de l’agglomération. En ce qui a trait aux villes dont il est question dans le livre, l’auteur se concentre sur Montréal, bien qu’il fasse quelques incursions rapides vers les villes de la côte est (New York) et du centre des États-Unis (Chicago). Trois chapitres à consonance plus sociologique se concentrent sur la constitution et la composition des quartiers bourgeois (« Les quartiers de la grande bourgeoisie : le cas du Golden Square Mile à Montréal »), des districts du vice (« Les red-light districts, quartiers du vice ») et des inégalités inhérentes aux grandes villes américaines (« Le redlining et la persistance des inégalités raciales aux États-Unis »). Une approche plus spatiale et architecturale teinte l’analyse de la transformation de l’espace et de la morphologie de la ville nord-américaine durant les phases étudiées avec quatre chapitres qui traitent de l’émergence des réseaux de transport public (« Le tramway et la fin de la ville piétonne »), de l’aménagement des grands parcs dans la cité (« Les grands parcs urbains : de Central Park au parc du Mont-Royal »), assurant en partie l’embellissement de la ville nord-américaine au tournant de XIXe siècle (« Le mouvement City Beautiful ou le rêve d’une ville belle »). L’auteur fait également une incursion dans l’histoire de l’architecture en abordant l’apparition de l’archétype du gratte-ciel, édifices verticaux qui commencent à se multiplier rapidement durant les années 1920 et 1930 (« L’invention du gratte-ciel, cathédrale du Nouveau Monde »). Notons qu’un ouvrage sur l’évolution de cet archétype à Montréal aurait mérité de figurer dans les sources bibliographiques de ce chapitre, soit celui rédigé par Jacques Lachapelle et intitulé Le fantasme métropolitain : l’architecture de Ross et Macdonald, paru aux Presses de l’Université de Montréal en 2001. Mentionnons également que l’auteur en profite pour présenter, à la fin de l’ouvrage, la vie d’une des icônes ayant marqué la profession de l’urbanisme au XXe siècle (« Jane Jacobs, urbaniste de terrain »). Cette diversité de chroniques plongeant le lecteur dans la vie quotidienne des villes d’Amérique en général, et de Montréal en particulier, constitue l’intérêt de cet ouvrage où chaque chapitre est agrémenté d’une iconographie et d’une bibliographie pertinentes. Ces chroniques vont permettre d’ouvrir des portes aux lecteurs désireux d’en savoir davantage sur les phénomènes observés et de creuser ces thématiques en consultant les suggestions de lecture de l’auteur. D’ailleurs, on perçoit aisément que l’auteur s’est appuyé sur les sources suggérées afin de rédiger ses chroniques et tirer les éléments les plus susceptibles d’intéresser les auditeurs et, par la suite, les lecteurs du livre. Toutefois, cet assemblage de textes sous forme de chroniques …