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Au sujet d’une fausse note de lecture de Panique à l’Université. Rectitude politique, wokes et autres menaces imaginaires, Montréal, Lux, 2022

  • Francis Dupuis-Déri

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  • Francis Dupuis-Déri
    Université du Québec à Montréal

Note d’Érudit

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Couverture de Québec-Chili, 1973-2023 : mémoire d’un coup d’État et d’une expérience de solidarité, Volume 31, numéro 1-2, été–automne 2023, p. 7-331, Bulletin d'histoire politique

Traumavertissement : on discute dans ce texte de la thèse de la « panique morale » de Stanley Cohen, du « mot en n » (en anglais), de polémistes médiatiques, dont Éric Zemmour et Mathieu Bock-Côté, et de sapins de Noël. Quand ils n’apprécient pas certaines lectures, Yves Gingras et Thierry Nootens aiment qu’on le sache. Ils ont ainsi signé une critique virulente de 20 pages d’un article de 19 pages de l’historienne Geneviève Dorais paru dans le Bulletin d’histoire politique, « Racisme anti-noir et suprématie blanche au Québec : déceler le mythe de la démocratie raciale dans l’écriture de l’histoire nationale ». Apparemment, mon essai Panique à l’université. Rectitude politique, wokes et autres menaces imaginaires (Lux, 2022) ne méritait que 24 pages de critiques, à peine quatre de plus que pour un simple article. Me voilà rassuré. Cela dit, je ne suis pas tout à fait certain de comprendre pourquoi le comité de rédaction du Bulletin d’histoire politique a jugé opportun de consacrer à mon livre près de 10 % des pages de son numéro du printemps 2023, mais je l’en remercie. Cette « note de lecture », véritable pétarade sans nuance ni bienveillance, est donc signée d’abord par Yves Gingras, sociologue des sciences au département d’histoire de l’Université du Québec à Montréal (UQAM). Il s’agite depuis des années au sujet de la liberté académique, gravement menacée – selon lui – par les programmes Équité, diversité et inclusion (EDI), et il a même siégé à la Commission scientifique et technique indépendante sur la reconnaissance de la liberté académique dans le milieu universitaire, qui a recommandé au gouvernement du Québec d’imposer une loi sur la liberté académique à toutes les universités. Cette loi a finalement été votée en 2022 par les parlementaires. N’ayant pas la victoire joyeuse, notre collègue continue à s’agiter sur le sujet dans les médias. Le second auteur est Thierry Nootens, historien à l’UQTR spécialiste du droit. Il a aussi été le second directeur, avec son collègue Laurent Turcot, de l’ouvrage Une histoire de la politesse au Québec. Assurément, cette « note de lecture » ne passera pas à l’histoire de la politesse. S’ils en appelaient à des « échanges sereins » entre collègues dans leur critique contre Geneviève Dorais, ils ne se privent pas pour autant de me reprocher mon « aveuglement total », ma pratique de « l’amalgame à outrance » et de l’ « insinuation malveillante », qu’ils pratiquent eux-mêmes sans gêne aucune… Moralistes de haut vol, ils mettent en doute mon « honnêteté intellectuelle » et mon « éthique » de professeur, me rappelant qu’on est « censé réfléchir avant d’écrire ». S’ils déplorent à répétition mon manque de rigueur « scientifique » (un tic, chez Gingras), ils forgent un bien curieux concept pour qualifier mon livre de « véritable fatwa woke ». Bref, de la belle et bonne moraline. Ils me blâment enfin, apparemment sans rire, pour « la nuée d’insultes qui cache mal les faiblesses argumentatives d’une pensée indigente ». Voilà pour le ton ! Pour la substance, l’ensemble de leurs accusations se fonde sur une distraction de leur part, ou un malentendu, ou des difficultés de lecture, allez savoir. Le malentendu, voyez-vous, tient au « à » dans le titre Panique à l’université, une véritable obsession puisqu’ils reviennent sur ce « titre » pas moins de six fois dans leur texte. Ils en ont déduit qu’ils allaient lire un livre « sur le champ universitaire » au sujet de « ce qui se passe dans l’université » (p. 236), et non sur les polémiques médiatiques contre les …

Parties annexes