Comptes rendus

Dupuis, Serge. Les porte-paroles franco-ontariens. Ottawa, Éditions David, 2021, 272 pages

  • Gratien Allaire

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  • Gratien Allaire
    Université Laurentienne

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Couverture de Les émotions dans l’histoire, Volume 76, numéro 3-4, hiver–printemps 2023, p. 1-278, Revue d’histoire de l’Amérique française

Ce livre de Serge Dupuis prend sa source dans une proposition du directeur de l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO) et un projet pilote visant à préserver la mémoire institutionnelle de l’organisme en interviewant ses anciens présidents encore vivants. L’auteur « aspire à raconter l’histoire de la collectivité franco-ontarienne qui est aussi, sans toutefois être limitée à celle-ci, celle de son organisme porte-parole et des gens qui l’ont dirigé » (p. 9-10). C’est dans la rencontre de ces deux axes historiques que se situe l’originalité de l’ouvrage, deux axes qui s’entrecroisent tout au long de la longue histoire de l’Association canadienne-française d’éducation d’Ontario (ACFEO), fondée en 1910 et devenue l’Association canadienne-française de l’Ontario (ACFO) en 1969, puis l’AFO en 2006. Contrairement à ce que suggère le titre, l’auteur a choisi de structurer son travail non pas en fonction des présidences, mais plutôt selon l’historique de l’association elle-même tel que périodisé dans l’ouvrage dirigé par Michel Bock et Yves Frenette en 2019 (Résistances, mobilisations et contestations, Presses de l’Université d’Ottawa), en ajoutant la période de l’AFO. La documentation utilisée est impressionnante et entièrement pertinente, y compris des entrevues, source peu habituelle en histoire. L’auteur a ainsi recueilli le témoignage de 13 présidents et 4 présidentes encore vivants, plus celui de deux personnes proches de l’activité politique des années de fragmentation et celui du président du conseil de transition de 2006. Ces entrevues ont servi à établir le profil des 29 présidents et des 5 présidentes, s’ajoutant à des sources généalogiques comme Ancestry, des données des recensements de 1891 à 1921, des biographies et des curriculums vitae. Serge Dupuis s’est aussi basé sur le volumineux fonds de l’organisme conservé au Centre de recherche sur les francophonies canadiennes de l’Université d’Ottawa. L’analyse est centrée sur les porte-paroles qui, selon l’historien, occupaient une place centrale dans l’évolution du Canada français de l’Ontario et de l’Ontario français. Ils étaient d’origine ou de souche canadienne-française, « nés au Québec, dans une localité longeant la frontière québécoise ou à forte majorité francophone » (p. 10). Ils ont pris fait et cause pour l’avancement de leurs communautés, par l’école et l’éducation d’abord et, de plus en plus après la Deuxième Guerre mondiale, par l’ensemble des secteurs de développement communautaire, l’ACFO agissant comme un organisme-parapluie. Les prises de position des présidences sont analysées, souvent présentées sous le nom de l’association, soulignant davantage l’identification de l’une à l’autre. Certaines présidences ont duré plus longtemps et ont sans doute eu une influence plus marquante sur les orientations de l’association. L’approche bon-ententiste de Nicolas-Antoine Belcourt (président de 1919 à 1932) a permis de mettre fin au régime du Règlement 17, qui tombera en désuétude, et elle est restée celle de l’ACFEO pendant de longues années. Celle, inclusive, de Mariette Carrier-Fraser (2006-2010) a été nécessaire à la mise en place de l’AFO multiculturelle et plus représentative ; elle est restée la norme par la suite. L’auteur mentionne à plusieurs reprises que, pour porter la parole, les présidences s’appuyaient sur l’importante contribution du secrétariat général, longtemps géré par un oblat, et plus tard de la direction générale occupée par un laïc, avec un personnel plus ou moins nombreux. Leurs voyages à la recherche de renseignements donnaient certainement l’occasion d’exprimer des prises de position au nom de l’association. Au concept de porte-parole, l’auteur ajoute ceux de liberté limitée et de champs relationnels pour former un cadre théorique intéressant mais insuffisamment élaboré. L’introduction porte principalement sur l’approche biographique, exploitée tout au long de l’ouvrage, mais c’est dans la conclusion que l’on trouve davantage d’explications sur les deux autres concepts, mentionnés toutefois en …