Corps de l’article

La Maison de Marthe est un organisme communautaire autonome situé à Québec qui a pour mission d’accompagner et soutenir les femmes dans toutes les étapes du processus de sortie de la prostitution. En 2019, un ambitieux projet visant à combler les lacunes dans les services offerts aux survivantes de l’industrie du sexe est lancé par l’organisme et obtient un important financement sur cinq ans de la part de Condition féminine Canada[1].Intitulé « Avenue prometteuse pour les femmes en sortie de prostitution » (ci-après Avenue prometteuse), il a pour but de développer un service d’hébergement s’appuyant sur un modèle novateur d’intervention propre à la Maison de Marthe.

La dimension évaluative est une partie intrinsèque d’Avenue prometteuse. Elle est au nombre des exigences du bailleur de fonds, qui demande aux organismes financés de travailler avec des chercheurs ou des évaluateurs externes pour élaborer et mettre en oeuvre un plan d’évaluation permettant de démontrer le potentiel de la pratique prometteuse mise à l’essai, tout en documentant le processus ayant mené à l’atteinte des résultats. Dans le cas du projet Avenue prometteuse, la démarche d’évaluation développée va bien au-delà du suivi des conditions associées au financement et d’une stricte évaluation des résultats. Inspirée par l’approche d’évaluation évolutive (Patton, 2002) et celle dite de 4e génération (Guba et Lincoln, 1989), elle est aussi portée par la volonté de soutenir le processus de co-construction de la pratique prometteuse et de son implantation afin de pouvoir procéder à des ajustements qui s’avéreraient utiles, en cours de projet, pour l’atteinte des résultats.

Ce qui fait la singularité de la démarche est le choix d’y associer étroitement les premières concernées par la pratique prometteuse, soit les intervenantes et les survivantes de l’exploitation sexuelle, afin de s’assurer que celle-ci réponde aux besoins et attentes réels des femmes hébergées. Ce choix est ancré dans la conviction que les intervenantes et les survivantes possèdent des expertises spécifiques, complémentaires et incontournables sur l’accompagnement du processus de sortie de la prostitution, et qu’elles détiennent une part importante et significative des informations et savoirs nécessaires à l’évaluation des résultats attendus, y compris l’identification des indicateurs appropriés.

Cette approche d’évaluation résolument participative (Midy et coll., 1998) s’enracine dans les pratiques d’action communautaires AVEC (Collectif pour un Québec sans pauvreté, s.d.; Groupe de recherche quart Monde-Université, 1999) et de recherche participative AVEC (Collectif VAATAVEC, 2014; Gélineau et coll., 2012). Selon ces pratiques, « il est insensé de prétendre faire ensemble dans la lutte à la pauvreté et à l’exclusion sociale sans les premières personnes concernées, c’est-à-dire celles qui vivent ces situations » (Collectif VAATAVEC, 2014, p.5). Il serait ainsi insensé de prétendre travailler sur des interventions pour soutenir la sortie de la prostitution sans impliquer celles qui ont l’expérience de la prostitution et qui en sont sorties.

Nous décrirons ici le chemin parcouru dans cette démarche, en nous intéressant plus spécifiquement aux stratégies et moyens mis en oeuvre pour favoriser l’implication des premières concernées et pour intégrer l’apport d’une diversité de savoirs dans l’évaluation. Enfin, nous partagerons quelques défis et retombées identifiées à ce jour [2].

Une démarche d’évaluation imbriquée dans la structure du projet

La démarche d’évaluation d’Avenue prometteuse comporte trois volets :

  1. une évaluation du processus;

  2. une auto-évaluation du modèle d’intervention propre à la Maison de Marthe afin de nourrir le développement de l’hébergement comme pratique prometteuse; ainsi que

  3. l’évaluation participative de la portée de ce service d’hébergement.

L’élaboration du plan d’évaluation a eu lieu au même moment que la rédaction de la demande de subvention du projet, à partir du gabarit de Femmes et Égalité des genres Canada et des résultats attendus. Ce plan a été développé par la Maison de Marthe (ci-après la Maison) avec le soutien d’une équipe d’évaluation externe (ci-après l’équipe) composée de deux consultantes autonomes et d’une chercheure universitaire garante de la rigueur de la démarche. Les membres de cette équipe partagent une culture de recherche commune : formées aux méthodes qualitatives, toutes ont une pratique de recherche-action participative critique (Fals-Borda et Rahman, 1991) menée en collaboration avec des organismes communautaires et des chercheur.e.s citoyen.ne.s, notamment des personnes en situation de pauvreté (Collectif VAATAVEC, 2014).

Une fois le financement accordé, l’équipe et la Maison ont ensemble identifié et défini, dans une lettre d’entente, les tâches à accomplir, leur rôle respectif et les assises de leur mode de collaboration. Ce travail a permis de clarifier plusieurs enjeux et de s’assurer d’une compréhension mutuelle du projet et de ses trois volets d’évaluation. L’exercice a démontré l’importance du dialogue, et toutes ont alors convenu de tenir des rencontres mensuelles conjointes de coordination de l’évaluation. L’équipe s’est aussi engagée à produire des rapports d’étape bisannuels qui permettent à la Maison de faire le point sur l’avancement de la démarche. L’équipe s’est aussi dotée d’un journal de bord permettant de consigner des éléments de contexte significatifs ayant potentiellement une incidence sur le projet, mais aussi des réflexions, des questionnements et des apprentissages en lien avec la mise en oeuvre de l’évaluation, lesquels ont notamment alimenté la rédaction du présent article.

Évaluation du processus : tendre un miroir et prendre la mesure du chemin parcouru

Porté par l’équipe d’évaluation externe, ce premier volet, s’inscrivant dans une approche d’évaluation évolutive, vise à rendre compte du processus de co-construction de la pratique prometteuse, notamment de l’intégration des savoirs expérientiels des femmes survivantes. Il cherche aussi à documenter le développement de réseaux et de partenariats de même que des capacités communautaires par la Maison de Marthe au fil du projet. Pour ce faire, un éventail de méthodes de collecte a été déployé : observation participante, analyse documentaire, cartographie sociale et questionnaire. Pour chacune de ces méthodes, des fiches descriptives ont été élaborées et présentées lors des rencontres de coordination, afin d’arrimer au mieux les activités de collecte à celles du projet. Ces fiches comprenaient les informations suivantes : les objectifs de l’activité, sa contribution à l’évaluation (en lien avec le plan d’évaluation), un aperçu de l’activité ou de l’outil de collecte, les sources de données et la fréquence de la collecte, ainsi que les références ayant servi au développement de l’outil.

Après chacune des collectes, une rétroaction — sous forme de courte synthèse — est offerte par l’équipe à la coordination du projet. Ceci a notamment permis l’adaptation de pratiques d’animation de façon à maximiser la contribution des différentes expertises, dont celles des partenaires faisant partie du comité de suivi du projet. La réalisation d’une représentation visuelle des réseaux et partenariats de l’organisme a quant à elle permis à celui-ci de prendre la mesure du chemin parcouru depuis le moment d’idéation du projet. Cette carte sociale s’est aussi transformée en outil de communication pour la direction de l’organisme.

Auto-évaluation des pratiques d’intervention : croisements des savoirs et co-construction de la pratique prometteuse

C’est par une approche misant sur le croisement des savoirs issus du vécu de la prostitution et des savoirs de l’intervention que la Maison de Marthe a piloté ce second volet de la démarche : une auto-évaluation visant à acquérir une meilleure compréhension de ses propres pratiques d’intervention, des besoins des femmes survivantes et des intervenantes et, sur cette base, des éléments à améliorer pour le développement d’une pratique prometteuse en hébergement. Le croisement des savoirs est un processus qui cherche à créer les conditions pour que le savoir issu de l’expérience de vie puisse dialoguer avec des savoirs scientifiques et professionnels. Ces savoirs sont pluriels et complémentaires : en se rencontrant, ils s’enrichissent mutuellement (ATD Quart Monde, 2006) et des connaissances nouvelles en résultent.

Des rencontres « non-mixtes » ont d’abord eu lieu, réunissant femmes survivantes d’une part et intervenantes d’autre part. Puis, à partir des synthèses produites, deux rencontres mixtes ont été organisées afin d’approfondir ensemble certains thèmes et enjeux spécifiques liés au modèle d’intervention existant. L’équipe d’évaluation a soutenu la Maison sur le plan méthodologique dans cette démarche[3].

La participation des femmes survivantes a été significative tout au long du processus de croisement des savoirs. Afin de la favoriser, l’horaire des rencontres a été adapté pour tenir compte de la disponibilité des femmes. Leurs savoirs ont été symboliquement reconnus par une allocation de 50 $ par rencontre et un soutien pour le transport leur était offert, ainsi qu’un repas, partagé sur place avant les rencontres.

Évaluation participative de la pratique prometteuse : penser, décider et agir AVEC

Ce troisième volet mise également sur la combinaison des expertises de la recherche, de l’intervention et du vécu pour mener l’évaluation de la pratique prometteuse, soit le modèle d’intervention bonifié déployé dans le cadre de l’hébergement. Si, dans la démarche de croisement des savoirs du volet précédent, des intervenantes et des femmes survivantes sorties de la prostitution et impliquées de longue date à la Maison agissaient comme participantes à l’évaluation, elles se trouvent ici à jouer un rôle de co-évaluatrices, aux côtés des chercheures, qui agissent également comme co-évaluatrices. Nous appelons « évaluation AVEC », cette façon de travailler ensemble : il s’agit de créer un espace où les premières concernées par l’objet de l’évaluation peuvent non seulement s’exprimer, mais aussi poser des questions, réfléchir et analyser les données et participer aux prises de décision afin de produire, ensemble, un savoir.

Le Comité a très tôt identifié quatre grandes dimensions à prendre en compte afin de se consolider comme groupe et mener à bien les étapes préalables à la collecte :

  1. créer des liens,

  2. se donner des bases communes,

  3. s’orienter et

  4. s’outiller.

À ce jour, les rencontres sont organisées par l’équipe d’évaluation externe, mais les femmes survivantes ont commencé à assumer différents rôles (prise de notes, animation du cercle de parole d’ouverture et de clôture, relais avec les absentes). Les membres du comité partagent un repas de midi avant chacune des rencontres. Les intervenantes de la Maison facilitent l’organisation logistique des rencontres, y compris le transport et la gestion des allocations de participation.

Retombées de la pratique et défis rencontrés

La démarche d’évaluation du projet Avenue prometteuse est loin d’être terminée. Néanmoins, nous observons déjà plusieurs retombées positives de l’initiative. Au niveau de l’organisme, les connaissances relatives à l’évaluation et une reconnaissance de l’utilité et de la pertinence de l’évaluation se sont progressivement développées, du moins pour la direction et les coordonnatrices du projet, qui ont été impliquées de plus près dans la démarche.

Une autre des retombées déjà visibles sur les pratiques de la Maison touche à la sphère de la participation et de la co-construction, qui se trouve au coeur de l’évaluation du processus. L’organisme a non seulement intégré les rétroactions faites à ce sujet par l’équipe d’évaluation externe, mais a aussi interpellé celle-ci pour mettre en place ou approfondir certaines pratiques participatives (dispositifs d’animation et adaptations virtuelles, notamment), tirant ainsi profit des compétences présentes dans l’équipe d’évaluation. Un espace d’échange et de collaboration s’est ainsi établi afin de réfléchir en amont à certaines méthodologies ou activités.

Par ailleurs, dans la foulée de l’expérience vécue dans la démarche d’évaluation, la Maison a élargi les opportunités et le degré de participation des femmes survivantes au développement de la pratique prometteuse au-delà de ce qui était prévu initialement dans le projet. Les femmes survivantes (et les intervenantes) ont ainsi contribué en profondeur à la définition des modalités d’hébergement. Cette participation des femmes a en retour permis d’accroître la confiance des coordonnatrices du projet dans la pertinence des modalités proposées aux femmes hébergées. Le fait que la pratique prometteuse soit issue d’un processus de co-construction donne de la légitimité et de la crédibilité au modèle lorsqu’il est temps de le présenter aux femmes lors du processus d’admission à l’hébergement : ces dernières semblent aussi plus ouvertes et en confiance face à ce qui leur est présenté lorsqu’elles apprennent que cela été pensé avec des femmes qui ont cheminé à travers le processus de sortie de la prostitution.

Des échanges informels avec les survivantes qui ont pris part au travail sur le modèle d’intervention et qui font maintenant partie du comité d’évaluation AVEC laissent entrevoir d’autres retombées bénéfiques, notamment quant à la reconnaissance de leur expertise. Les femmes se sentent reconnues, apprécient les relations égalitaires au sein du comité, et voient la pertinence de leur apport. « On passe d’être utilisées, à être utiles ! », a exprimé l’une des survivantes faisant partie du comité. Elles ont aussi le sentiment de pouvoir contribuer, par leur expertise, à quelque chose qui leur tient à coeur, et de pouvoir ainsi (re)donner à leur tour, après avoir reçu du soutien dans leur propre processus de sortie. Cela leur permet aussi de voir le chemin qu’elles ont parcouru. Et le fait de constater que le service d’hébergement auquel elles ont rêvé prend finalement forme semble nourrir l’espoir, et la volonté de poursuivre leur engagement tout en découvrant, pour certaines, un intérêt marqué pour la recherche et son potentiel pour faire avancer une cause.

Si les retombées de cette pratique sont multiples, les défis rencontrés au cours de son déploiement le sont également. Sans surprise, la pandémie de COVID-19 a affecté la plupart des volets du projet et de la démarche d’évaluation. Le confinement a limité la possibilité pour l’équipe d’évaluation d’être présente physiquement dans les locaux de l’organisme et de tenir des rencontres en présence. La plupart des activités de collecte prévues pendant cette période ont été adaptées afin d’être tenues en mode virtuel. La familiarité des membres de l’équipe avec différents outils de collaboration en ligne et leur expérience d’animation et de facilitation a permis de vivre ce passage en minimisant les impacts sur la collecte de données, du moins pour tout ce qui a trait à l’évaluation du processus du projet. Pour les activités de croisement des savoirs associées à l’auto-évaluation du modèle d’intervention, l’adaptation s’est avérée plus difficile. Les rencontres dites mixtes ont été tenues en mode hybride, avec un dispositif virtuel qui permettait de mettre en communication des sous-groupes de participantes réunies dans différentes salles. Bien que l’information nécessaire ait pu être récoltée, nous sentons que la dimension dialogique de ces rencontres n’a pas pu se déployer pleinement en raison de la médiatisation de la prise de parole et des limites de l’équipement technologique qui était disponible.

L’évaluation participative de la pratique prometteuse au sein d’un comité multiexpertise comporte aussi son lot de défis. Au début des travaux du comité d’évaluation AVEC, nous avons réalisé que, pour les femmes survivantes ayant participé aux activités d’auto-évaluation du modèle d’intervention, « faire le passage » du rôle de répondantes à celui de co-évaluatrices représentait un défi. En fait, l’intégration du rôle d’évaluatrice a également été un défi pour l’une des intervenantes impliquées au sein du comité d’évaluation, qui n’avait jamais pris part auparavant à un processus de recherche ou d’évaluation. Ce changement de rôle et de posture s’est fait progressivement; le fait de distribuer, lors de la troisième rencontre de ce comité, des cocardes avec le même « titre » de co-chercheuse pour toutes les membres du comité, a soutenu l’appropriation et l’identification à ce nouveau rôle.

La précarité et la complexité des conditions de vie des femmes survivantes de la prostitution, notamment sur le plan de la santé, est aussi un élément avec lequel le comité d’évaluation AVEC doit composer. Il est ainsi fréquent que des femmes ne puissent assister aux rencontres prévues. Afin de pallier cette situation et d’assurer au mieux une parité entre les types d’expertises lors des rencontres, nous avons inclus d’emblée cinq survivantes dans le comité, en visant qu’au moins deux d’entre elles soient présentes à chaque rencontre [4]. Enfin, conjuguer la nécessaire représentation de chacune des expertises à toutes les étapes de la démarche et les impératifs liés au calendrier du projet apparaît comme un défi constant associé à la pratique d’évaluation dans laquelle nous sommes engagées. Pour y faire face, nous avons notamment mis en place une pratique de relais et de suivi téléphonique avec les absentes, à laquelle contribuent toutes les membres du comité. Bien que ces moyens soutiennent la continuité dans la participation, les imprévus demeurent et une telle démarche demande souplesse, adaptation et créativité de la part de l’équipe d’évaluation et de coordination du projet.

Conclusion

Bien qu’il soit trop tôt pour faire un bilan complet de la démarche d’évaluation du projet Avenue prometteuse, les retombées sur le plan de la participation des premières concernées ainsi que la prise en compte des résultats préliminaires par la Maison permet d’ores et déjà d’en voir l’intérêt et la portée. La pratique d’évaluation en cours s’avère jusqu’ici adaptée aux besoins de la Maison, des intervenantes, des survivantes ainsi que des partenaires : d’une part, elle permet de réinvestir des constats et résultats d’évaluation dans la mise en oeuvre du projet; d’autre part, elle favorise l’articulation d’une diversité de perspectives et d’expertises concernées par le projet.

Les retombées identifiées mettent ainsi en évidence le fait que la démarche permette non seulement de répondre aux besoins d’orientation, de rétroaction et de reddition de comptes de la Maison de Marthe, mais également de favoriser l’implication et la prise en compte de la parole et de l’expertise spécifique des femmes survivantes de l’exploitation sexuelle et des intervenantes dans le développement et l’évaluation d’Avenue prometteuse. Une mini-trousse d’évaluation (réunissant les fiches descriptives des outils de collecte de données développés dans le cadre de la démarche et d’un avis méthodologique situant leur utilisation dans le cadre du projet) sera co-produite à l’issue de ce projet afin, nous l’espérons, d’accompagner le déploiement de la pratique prometteuse dans d’autres milieux[5].

La qualité des relations humaines développées au cours des rencontres et des activités d’évaluation des volets 1 et 2 de la démarche, par des pratiques concrètes de collaboration, constitue une caractéristique particulièrement marquée du climat dans lequel se réalise le projet. Cette collaboration se caractérise notamment par la confiance mutuelle, le souci partagé de rigueur et le plaisir à faire et à vivre ensemble cette démarche. Il apparaît que ce climat, de même que l’importance accordée à tisser des relations égalitaires au sein du comité d’évaluation AVEC, contribue aussi à l’enthousiasme et à l’engagement des femmes comme co-évaluatrices.

La réflexivité qui accompagne la pratique d’évaluation d’Avenue prometteuse et, par extension, le projet lui-même, permet de relever en continu les défis rencontrés, ainsi que de mettre en place des stratégies et des conditions favorables à son bon déroulement. Cela permet à toutes — chercheures, coordination, intervenantes de la Maison, femmes survivantes et partenaires — de faire des apprentissages et des ajustements en cours de route. Mais bien plus, cela permet de développer le sentiment d’avoir sa place, de faire partie d’un effort collectif où l’expérience de vie et de pratique contribue au changement social.