Introduction

Voix Inuit : Archéologie communautaire dans l’Arctique nord-américain

  • Sean P.A. Desjardins,
  • Natasha Lyons et
  • Mari Kleist

…plus d’informations

  • Sean P.A. Desjardins
    Centre arctique/Groningen Institute of Archaeology, Université de Groningen et Section paléobiologie, Musée canadien de la Nature, Gatineau
    s.p.a.desjardins@rug.nl

  • Natasha Lyons
    Ursus Heritage Consulting ; Département d’archéologie, Simon Fraser University
    natasha@ursus-heritage.ca

  • Mari Kleist
    Iisimatusarfik, University of Greenland
    makl@uni.gl

  • Traduction française par
    Aurélie Maire

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Ce numéro thématique d’Études Inuit Studies célèbre les voix inuit en archéologie communautaire à travers l’Arctique nord-américain. Les communautés inuit et leurs ancêtres se sont toujours intéressés à leur histoire archéologique, à leurs récits d’origine et à leurs mythes fondateurs. Au cours des siècles derniers, de nombreuses facettes de ces relations ont été systématiquement rompues par des processus intensifs de colonisation et de bureaucratisation, ainsi que par le retrait concomitant des préoccupations patrimoniales des mains des familles et des communautés (Nicholas et Andrews 1997 ; Rowley 2002). Durant les cinquante dernières années, les Inuit ont réagi à ces processus d’effacement en reprenant régulièrement la parole, le pouvoir et l’autorité sur : (1) les processus archéologiques ; (2) les matériaux et les biens qu’ils impliquent ; (3) les lieux où les objets culturels sont conservés « en fiducie » ; et (4) les moyens de plus en plus nombreux par lesquels les connaissances archéologiques sont générées et utilisées (Griebel et al. 2016 ; Loring 2008 ; Lyons 2013, 2016 ; Hillerdal, ce volume). Ce travail exige une vigilance (et une agitation) constante, car les processus pernicieux de la colonisation se poursuivent à un rythme soutenu. Ainsi, l’acte de décolonisation n’a pas de fin prévisible (Audla et Smith 2014 ; Auger 2018 ; Desmarais et al. 2021). Placer les perspectives inuit au centre de la recherche est fondamental pour changer la manière de pratiquer l’archéologie dans le Nord. Les archéologues non autochtones, bien que souvent bien intentionnés, ont un appétit féroce pour les connaissances scientifiques sur le passé (par exemple, Ferris et Dent 2020). Ils traversent/nous traversons le Nord à la fois fréquemment et intensément, et ils ne sont/nous ne sommes souvent pas conditionnés à accepter un « non » comme réponse (Marek-Martinez 2021). Les décideurs et les organisations culturelles inuit – tels que le Conseil inuit circumpolaire (CIC) (Commission Pikialasorsuaq 2017), Inuit Tapiriit Kanatami (ITK) (2019), Inuvialuit Regional Corporation (n.d.) et Alaska Federation of Natives (n.d.) – ont affirmé leur contrôle souverain sur de nombreux aspects de la recherche et de la pratique, influençant désormais les structures de délivrance des permis et exigeant divers niveaux de consultation et de participation de la communauté dans les travaux archéologiques. Une proportion de plus en plus importante d’archéologues a adopté une pratique communautaire, avec ses principes de co-direction et de co-création des connaissances avec les membres des communautés autochtones, les gardiens de la terre et les détenteurs des connaissances, comme mode principal de pratique. Cette orientation est motivée par l’éthique et soutenue par les mandats de la Commission de vérité et de réconciliation du Canada, la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones et par les bailleurs de fonds qui ont modifié leurs recommandations en conséquence (par exemple, Supernant 2020). Cependant, peu d’archéologues sont spécifiquement formés pour négocier les espaces de recherche et de pratique transdisciplinaires complexes exigés par l’archéologie communautaire, en particulier les formes de collaboration véritablement orientées vers les objectifs du patrimoine communautaire (Colwell et Ferguson 2007). Ce travail exige de perturber, de déstabiliser et de « dé-discipliner » les modes de pratique établis (Kelvin et Hodgetts 2020 ; Schneider et Panich 2022), tout en expérimentant simultanément de nouvelles approches de la pédagogie et de la formation sur le terrain, de prendre conscience des protocoles culturels, d’être sensible à l’éthique des soins, de prêter attention à la gouvernance des données, et de s’exercer à développer des principes de communauté et de capacité (par exemple, Douglass et al. 2020 ; Gupta et al. 2020 ; Laluk et Burnette 2021 ; Peuramaki-Brown 2020 ; Supernant et al. 2020). En demandant …

Parties annexes