Résumés
Abstract
This article situates the meeting points of dream tech and the radical rest movement, centering on Black creative and community practices to contextualize the emergence of dream tech in academic research labs, tech startups, consumer markets, and artistic incubations. The article describes the rise of the Radical Rest movement, led by Black activists and artists, in response to the need to reclaim sleep and dreams from colonial agendas and capitalist systems of oppression. This movement has developed parallel to the rapid growth of sleep technology, offering new products for sleep-deprived consumers of the global North. The next frontier of this new multibillion-dollar industry is dream neurotech—technology that directly interfaces with the dreaming mind. The article introduces dream tech by unearthing a largely forgotten dream that shaped the trajectory of modern Western science, a trajectory that is contrasted with views about consciousness in sleep espoused by classical Indian philosophers. With this historical and global context for understanding how sleep and dreams are measured and quantified, the article then historicizes racial sleep inequities in the U.S. to frame how systematic oppression continues to have adverse effects on the sleep health of Black Americans. The article examines the aims of commercial dream tech, discerning agendas and assumptions that reverberate with the Cartesian dualism underlying Western scientific views of dreams, selfhood, and consciousness. These views will be complicated by the practices and values of Black activists and artists in the contemporary Radical Rest movement. Their work uplifts physical and emotional rest as a powerful site for healing trauma and resisting the oppressive vectors of white supremacy and capitalism.
Résumé
Cet article s’intéresse aux points de rencontres entre le mouvement du repos radical dirigé par les pratiques créatives et communautaires noires et celui de la technologie des rêves qui émerge notamment à travers les laboratoires de recherche académique, les start-ups technologiques, les marchés de consommation ainsi que dans l’incubation artistique. Cette étude s’intéressera plus particulièrement à l’essor du « Radical Rest movement » régi par des activistes et des artistes noirs, un mouvement né de la nécessité de retrouver un sommeil et des rêves libérés des systèmes d’oppression capitalistes et coloniaux. Dès lors, ce mouvement a émergé en réponse à la croissance rapide d’une technologie du sommeil occidentale proposant de nouveaux produits aux consommateurs du Nord global qui souffrent de sommeils défectueux. Cette récente industrie de plusieurs milliards de dollars se développe par ailleurs à la frontière de la « neurotechnologie des rêves » — une technologie qui interagit directement avec l’esprit en train de rêver. Cet article souhaite ainsi étudier la technologie des rêves en éveillant un rêve largement oublié par la science occidentale moderne et qui en a pourtant façonné la trajectoire. Une trajectoire qui, nous le verrons, contraste avec les conceptions de la philosophie indienne classique s’intéressant à l’état de conscience dans le sommeil. À travers le portrait de ce contexte historique et global qui permet de comprendre les façons dont le sommeil et les rêves sont mesurés et quantifiés, cette étude retrace ensuite l’histoire des inégalités raciales en matière de sommeil aux États-Unis pour montrer comment cette oppression systémique continue d'avoir des effets néfastes sur la santé du sommeil des Noirs américains. Enfin, cet article examine les objectifs de la technologie commerciale des rêves, en discernant les programmes et les hypothèses qui se répercutent sur le dualisme cartésien et sous-tend les conceptions scientifiques occidentales des rêves, de l’identité et de la conscience. Finalement, ces points de vue seront complexifiés et discutés à travers l’étude des pratiques et des valeurs soutenues par les activistes et artistes noirs du « Radical Rest movement », dont le travail fait du repos physique et émotionnel : un lieu puissant de guérison des traumatismes et de résistance aux vecteurs d’oppression de la suprématie blanche et du capitalisme.