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Cette étude est née du souhait de mieux comprendre la place de l’étrange épisode du miracle de Gabaon dans le livre de Josué, et les raisons de son écriture, à la suite de la rocambolesque histoire des Gabaonites faisant alliance avec les Israélites en Jos 9[1]. Pour tenter d’éclairer ces interrogations, Jos 10,1-15 est étudié tout d’abord dans sa forme finale avant d’être mis en perspective historique.

Le récit de Jos 10,1-15 se délimite aisément dans la mesure où Jos 10,1 évoque les victoires passées de Josué sur Jéricho et Aï en Jos 6-8, comme en amont, Jos 9,1-3 évoque la peur que provoquent les mêmes victoires prestigieuses de Josué. De cette façon, Jos 10,1-15 se présente à la fois comme une nouvelle histoire, et comme la continuité de Jos 9,1-27, dans lequel les habitants de Gabaon ont obtenu la vie sauve en raison de leur intelligence, face à la puissance irrésistible des Israélites. Les Gabaonites ont échappé non seulement à l’annihilation prévue, mais ils ont aussi obtenu un statut nouveau, serviteurs d’Israël et de l’autel de YHWH, habitant désormais parmi les Israélites qui ont fait alliance avec eux (Nocquet 2019). En aval de Jos 10,1-15, après la victoire sur les rois ennemis de Gabaon, Jos 10,16-43 décrit le massacre des cinq rois amorites à Maqqédah et l’extermination des habitants de plusieurs villes (Margalit 1992, 466-476)[2]. Dans la finale de ce chapitre, Josué conduit la conquête de la partie sud de Canaan à partir de Gabaon[3]. Jos 11 poursuit et achève le récit de la conquête en rapportant la prise du nord de Canaan (Finkelstein 2017, 284-285) — en particulier, la prise des territoires frontaliers de l’Israël du Nord. Ainsi, le sauvetage des Gabaonites en Jos 10,1-15 se trouve entre les premières prises symboliques de Jéricho et d’Aï et les conquêtes globales de Canaan.

1 Jos 10,1-15 et le sauvetage israélite des Gabaonites[4]

Jos 10,1-15 met en scène tout d’abord la crainte des rois du sud de Canaan devant les prises de Jéricho et d’Aï et aussi devant l’alliance entre Israélites et Gabonites. Présupposant Jos 9, le récit met au centre l’intervention de YHWH auprès de Josué, et la victoire divine de Gabaon contre la coalition des rois ayant fait le siège de la ville. Cette victoire est précédée par l’appel des Gabaonites auprès de Josué, au nom même de l’alliance scellée en Jos 9, devant la menace venue de Jérusalem. Puis, la victoire israélite et divine est rehaussée par le miracle de Gabaon avec la participation cosmique du soleil et de la lune à cette guerre. Le récit comprend ainsi trois moments :

Jos 10,1-7 :

La peur des rois du sud devant Josué et Gabaon, et l’appel au secours des Gabaonites.

Jos 10,8-11 :

L’annonce de la victoire de YHWH à Josué à Gabaon et l’intervention divine de délivrance.

Jos 10,12-15 :

Le miracle de Gabaon et la participation cosmique à la victoire et à la grandeur de Josué.

1.1 Jos 10,1-7

Dans cette partie, le premier acteur est Adoni-Sedeq, roi de Jérusalem[5]. Si ce nom est seulement en usage en Josué, il n’est pas sans rappeler le nom d’Adoni-Bezeq que l’on trouve en Jg 1,5 et qui est fait prisonnier par les Judéens et conduit à Jérusalem (Rösel 2011, 164-165)[6]. Jérusalem en Jos 10,1 est nommée pour la première fois dans l’Hexateuque, cette mention fait apparaître paradoxalement et ironiquement la cité, comme le haut lieu de la résistance à Israël, à Josué et à YHWH (Pressler 2002, 80). La peur suscitée par les victoires de Josué sur Aï et Jéricho est directement et fortement liée à l’association entre Gabaon et Israël (de Prenter 2012, 483-485.488)[7]. Ce premier verset récapitule l’histoire de Jos 9 en insistant sur la paix et l’intégration des Gabaonites au milieu d’Israël. Cette dernière phrase résume la tension de Jos 9 avec les lois deutéronomiques sur la guerre de Dt 20,10-20 et Dt 7,1-3. Avec Josué, sous son autorité, ont été intégrés à Israël des étrangers, habitants de Canaan, et promis à la destruction (Nocquet 2019, 73-85)[8].

Au v. 2, la peur générée provient certes de la force militaire de Josué, mais aussi de la ville de Gabaon elle-même, caractérisée selon le TM, comme ville royale[9], plus importante qu’Aï et habitée par des hommes de guerre (Wénin 2012, 116-117)[10]. Ce qui place les Gabaonites sur un même plan que les Israélites, considérés aussi comme des « hommes vaillants » au v. 7. Cette intégration des Gabaonites renforce donc la puissance même d’Israël. Cela explique l’initiative du roi de Jérusalem de former une coalition impliquant cinq cités-États et cinq royautés du « sud » de Canaan (Fritz 1994, 109 ; Rösel 2011, 161)[11]. Les sites nommés renvoient principalement à la zone géographique de Juda : les villes de Jérusalem, Hébron, Lachish sont bien connues, celles de Yarmouth et Eglôn le sont moins. Le site de Yarmouth, selon Jos 15,35, se situe dans le voisinage d’Azékah et de Soco. Pour Eglôn, les mentions que l’on trouve seulement en Josué situent cette ville dans le voisinage de Lakish et d’Hébron (Jos 10,36-37 et 15,39 ; voir Rösel 2011, 162-163.166 ; Knauf 2008, 98-99)[12].

L’appel du roi de Jérusalem (v. 4) met en lumière, d’une part, la primauté de Jérusalem et de son roi sur la région, menacée par l’alliance Gabaon/Israël. Et, d’autre part, elle souligne bien que la guerre menée est dirigée non contre Israël, mais bien contre Gabaon en raison du traité de paix établi avec les Israélites. Dans la trame narrative, Gabaon devient un lieu stratégique à conquérir pour mettre fin à l’invasion israélite. D’ailleurs, le rassemblement des rois au v. 5 se focalise sur l’importance névralgique de Gabaon, puisqu’elle seule est la cible du siège et du combat mené. Les rois de Jérusalem, Hébron, Lakish, Yarmouth et Eglôn, sont qualifiés de « rois amorites ». L’expression est caractéristique du livre de Josué et désigne les ennemis irréductibles d’Israël[13]. Dans la tradition biblique, le titre « roi des Amorites ou Amoréens » est porté principalement par Sihon, roi d’Hesbon, en Transjordanie. Les Amorites y sont d’abord un peuple transjordanien que combattirent Moïse et les Israélites au-delà du Jourdain[14]. Cette victoire devient le modèle qui permet d’engager l’entrée en Canaan selon Dt 3,8[15]. Cette perspective est celle qui est développée en Josué. L’expression « rois amorites » est d’ailleurs réservée aux rois qui se trouvent en Transjordanie et qui sont distingués à ce titre des rois cananéens (Jos 5,1 et en Jos 9,10)[16]. Il est donc fort étonnant que Jos 10,5 qualifie les cinq rois du sud de Canaan de « rois amorites ». S’agit-il de montrer que l’affrontement qui va suivre est du même ordre que celui que Moïse a conduit en Transjordanie ? S’agit-il d’une disqualification qui légitime l’usage de la violence totale, comme la suite du récit le met en avant ? Les rois amorites sont ceux qui « habitent la montagne » — cette localisation, difficile à interpréter, semble se rapporter à une figure d’opposition totale selon Jos 13,6[17]. On peut parler d’appellation symbolique : une symbolisation de l’opposition à l’entrée en Canaan qu’incarne curieusement Jérusalem. Il convient dès lors d’y voir un renforcement du regard critique et ironique contre la coalition jérusalémite s’opposant à l’avancée israélite en Canaan.

Aux vv. 6-7, l’appel au secours des Gabaonites auprès de Josué, avec les verbes « sauver et aider », est un contre-appel par rapport à celui du roi de Jérusalem. Il met en évidence l’intégration des Gabaonites à Israël et l’unité qu’ils forment désormais avec les Israélites. Leur demande est aussitôt entendue par Josué qui mobilise tout Israël et son armée pour secourir et sauver Gabaon et ses habitants. Comme Josué avait délivré les Gabaonites des mains des Israélites en Jos 9,26, il vient les sauver maintenant de l’attaque des rois amorites coalisés autour du roi de Jérusalem.

1.2 Jos 10,8-11

Le vocabulaire utilisé pour décrire la venue soudaine de Josué (Jos 11,7) et toute l’action militaire de YHWH appartient aux oracles de salut et aux récits de délivrance d’Ex 14,13 ; Nb 21,34[18]. Cela est si prégnant que le verbe hmm — verbe qui dit la confusion et la « mise en désordre » des rois rassemblés devant Gabaon — est celui qui est utilisé pour annoncer la déroute des Égyptiens en Ex 14,24 ou encore de l’armée de Sisera en Jg 4,5 (Knauf 2008, 99 ; Pressler 2002, 80 ; Margalit 1992, 475-476)[19]. Ce verbe dont YHWH est le seul sujet signifie que l’action divine conduite pour sauver Gabaon et les Gabaonites est comparable à celle que YHWH mena pour sauver Israël des Égyptiens et des Cananéens. YHWH conduit une action salutaire qui ne concerne que Gabaon et les Gabaonites, et non pas les Israélites. YHWH est le sauveur des Gabaonites : le récit met implicitement en évidence l’égalité des deux peuples unis par une alliance et la paix. La description de la défaite repose sur la reprise de stéréotypes bien connue du lecteur : l’expression de « grande défaite/plaie », ainsi que « la poursuite jusqu’à » sont des thématiques récurrentes des récits épiques de délivrance[20]. Le lieu de la défaite se situe dans la « montée de Beth Horôn » jusqu’à Azeqa et Maqqedah (Rösel 2011, 167)[21].

Le v. 11 insiste fortement sur l’action divine de délivrance par le phénomène cosmique qui précipite la défaite des ennemis de Gabaon avec la chute de « grosses pierres » des cieux. Une telle participation cosmique à l’événement de la délivrance de Gabaon est également comparable à celle de la délivrance d’Égypte lors de la séparation de la mer, et à la malédiction que YHWH envoie des cieux en Dt 28,24. Il y a là un usage d’une formule stéréotypée de l’intervention divine : « depuis les cieux », d’où YHWH envoie le feu et la pluie… La défaite des rois amorites à Gabaon est imputable davantage à YHWH qu’à la force des armées d’Israël (Schwienhorst-Schönberger 2012, 450). Gabaon en Canaan bénéficie donc d’une action salutaire divine exceptionnelle, comparable à celle réalisée en Égypte, ce que la finale du récit illustre avec le miracle cosmique sur Gabaon[22]. L’épisode s’achève en valorisant la victoire divine plus que la force d’Israël. En bénéficiant d’une action salutaire divine comparable à celle de la sortie d’Égypte, le récit fait de Gabaon le lieu d’un événement fondateur pour l’entrée en Canaan. La fin du récit avec le miracle cosmique sur Gabaon illustre cette intention du récit de la délivrance de Gabaon.

1.3 Jos 10,12-15

Le texte hébreu contient plusieurs difficultés d’interprétation (Rösel 2011, 169-172). L’ordre donné au soleil et à la lune est-il donné par Josué ou par YHWH ? La LXX a levé l’ambiguïté en faisant de Josué le sujet du verbe « dire »[23]. Cette ambiguïté a pour intention de conduire à une double identification. Tout d’abord, la lecture peut conduire à identifier le soleil, la lune et YHWH, puisque le v. 14 indique que YHWH a écouté la parole de Josué ordonnant au soleil et à la lune de s’arrêter (Knauf 2008, 100)[24]. Et puis, cet épisode laisse percevoir une identification ou une proximité exceptionnelle entre YHWH et Josué, une proximité qui rehausse le successeur de Moïse (Rösel 2011, 169). Quoiqu’il en soit, le miracle cosmique avec la participation du soleil et de la lune n’ajoute rien à la bataille qui avait déjà vu l’extermination des assiégeants de Gabaon (Rösel 2011, 169-170 ; Knauf 2008, 100-101)[25]. Le miracle consiste surtout à allonger le jour afin d’assurer le plein accomplissement de cette victoire du jour particulier de Gabaon « jusqu’à ce qu’une nation se venge de ses ennemis » (v. 13). Ce membre de phrase unique contient une indétermination voulue quant à l’identité de la nation qui bénéficie de cet exceptionnel arrêt du temps. Dans le contexte, cette phrase pointe autant vers les Gabaonites que vers les Israélites. La mise en scène cosmique avec la participation des astres à la victoire pour Gabaon pourrait encore faire penser, soit à la victoire de Sisera (Fritz 1992, 111, qui fait le lien avec Jg 5,12-17.19-30), ou bien encore au « jour de YHWH », rapportant la destruction de Jérusalem dans le livre de Joël et pour lequel on retrouve l’expression « ni avant ni après » (Margalit 1992, 480-481)[26]. Le miracle mettant en scène la participation divine a surtout comme fonction de mettre en relief l’unicité du jour de la victoire de Gabaon en légitimant l’extermination de ceux qui ont voulu s’attaquer à la ville de Gabaon et à ses habitants, alliés aux Israélites (Fritz 1992, 111-112 ; Holladay 1968, 166-197 ; de Pressler 2002, 81 ; Rösel 2011, 170-172)[27].

Avec la mention du « livre de Jashar », la narration inscrit cet événement dans une tradition littéraire racontant les bouleversements historiques marquants de l’histoire d’Israël[28]. Cette « textualisation » serait une façon de faire reconnaître le bien-fondé de ce qui arrive à Gabaon, en tant qu’événement fondateur inaugurant une nouvelle période. En effet, le miracle de Gabaon est le début d’une campagne militaire permettant l’accomplissement de l’entrée en Canaan, puisque Jos 10,16-11,23 rapporte l’installation sur l’ensemble du territoire de Canaan.

Le v. 14, racontant la relation exceptionnelle de Josué à YHWH, met en évidence la proximité inattendue entre YHWH et Josué : Josué est placé sur le même plan que YHWH qui « a écouté la voix d’un homme ». Une telle position rappelle celle dont Moïse bénéficie à la fin de Dt 34,12. Dans ce verset, les prodiges de la sortie d’Égypte, normalement réalisés par YHWH, sont attribués à Moïse lui-même. Cette « divinisation » ou « idéalisation » de Josué en fait plus qu’un personnage accomplissant la loi (Jos 1,7-8.16-18 et Jg 2,7). Enfin, la formulation finale « car YHWH combattait pour Israël » est rare[29], elle renvoie partiellement au récit de la sortie d’Égypte en Ex 14,14.25, mettant en avant deux enjeux. D’une part, la victoire de Gabaon, en conformité avec la délivrance de la servitude égyptienne, révèle l’importance décisive de l’action de Josué et de l’installation en Canaan pour la continuité d’Israël. D’autre part, la formule indique implicitement que les Gabaonites appartiennent bien à Israël, puisque l’action menée par YHWH et Josué concerne la seule délivrance de Gabaon.

Le retour vers Guilgal du v. 15 paraît étrange, puisque le récit suivant décrit la poursuite du combat et l’extermination des rois coalisés contre Gabaon (Soggin 1988, 96 ; Rösel 2011, 172)[30]. Le miracle de Gabaon est essentiel à l’accession à tout le territoire cananéen, d’abord le sud puis le nord, en Jos 10,16-11,23. Grâce à l’alliance avec les Gabaonites et la manifestation de YHWH à Gabaon, Israël peut s’installer dans le reste du pays. Gabaon devient donc le lieu central et indispensable d’où l’installation en Canaan est possible. Le salut de Gabaon est le salut d’Israël. Le récit de Jos 10,1-15, dans la suite de Jos 9,1-27, confirme cette intention selon laquelle Gabaon et ses Gabaonites sont désormais une part d’Israël. S’en prendre à Gabaon et aux Gabaonites, c’est s’en prendre à Israël et aux Israélites. Deux peuples qui forment une même nation, ou deux nations unies dans un même peuple. Jos 10,1-15 affirme l’unité plurielle d’Israël depuis ses origines.

2 Composition et contexte de Jos 10,1-15

Le récit de Jos 10,1-15 est souvent considéré comme contenant des traditions basées sur un fonds historique ancien, lié à la région de Beth-Horôn en tant que passage obligé vers les zones montagneuses (Rösel 2011, 163). Les différentes interprétations de ce récit concernent les liens de Jos 10,1-15 avec la littérature du Proche-Orient ancien, c’est-à-dire les liens de cette littérature à l’écriture deutéronomiste, ce qui en détermine sa date de production et les buts de son écriture dans le cadre des récits de conquête (Wilson 2013, 310)[31].

2.1 Jos 10,1-12, « guerre divine », et écriture deutéronomiste ?

Bien des études montrent que les narrations guerrières en Jos 5-11 offrent de nombreux parallèles avec les récits de conquête néo-assyriens (Leonard-Fleckman 2017, 387-390 ; Liverani 2008, 196-198.219-222 ; Römer 2005, 83-86 ; Knauf 2008, 25.102)[32]. Dans ce cadre, le récit de Jos 10,1-15 dans sa partie finale, emprunte des traits caractérisant la « guerre divine ». Oeste montre combien Jos 10,1-15 est construit sur le modèle d’un récit d’intervention d’un « divin guerrier » (Oeste 2014, 691-694). On y retrouve la typologie suivante :

  1. La divinité a l’initiative de la bataille, et la mise en place de la guerre ne peut se dérouler sans un présage divin favorable et préalable.

  2. Seule l’intervention du guerrier divin assure la victoire, cette intervention peut prendre diverses formes dont l’usage de moyens cosmiques et naturels qui provoquent la panique ou la confusion chez les troupes ennemies.

  3. Ces victoires comportent cependant la coopération humaine à l’intervention divine, une coopération qui présuppose la confiance en la divinité plus que la quantité des forces militaires convoquées.

  4. La divinité a une place importante au sein même de la stratégie militaire[33].

Jos 10,7-14 répond à ces critères en montrant que YHWH a jeté les rois amorites dans la confusion, qu’il a envoyé des pierres du ciel pour les anéantir et qu’il a écouté Josué au sujet de sa demande concernant le soleil et la lune. D’ailleurs, l’intervention cosmique du divin avec l’envoi des pierres du ciel peut être mise en lien avec un texte néo-assyrien dit de la « lettre au roi » qui met en avant la participation de la divinité Adad, dieu de l’orage, à la victoire des armées assyriennes.

Le reste des gens qui avaient fui pour sauver leur vie [...] Adad, le violent, le fils d’Anu, le vaillant, émit un grand cri contre eux ; et par une nuée de déluge et de pierres du ciel, il en annihila complètement le reste.

cité d’après Römer 2007, 91 — pour lequel le passage est à situer sous le règne de Sargon II [722-705]

En raison de ces liens avec la littérature du Proche-Orient ancien, Jos 10,1-15, en tant que partie des récits de conquête du livre de Josué, est le plus souvent attribué à l’écriture deutéronomiste de la période monarchique tardive, ce qui est largement admis avec quelques nuances (Wilson 2013, 311-312 ; Römer 2005, 81-90 ; Rösel 2011, 165 ; Leonard-Fleckman 2017, 387-390)[34]. Le milieu ou la communauté scribale qui produit un tel texte serait celui de la cour du roi Josias, « caché » sous la figure de Josué (Römer 2007, 91 et 95). De manière voisine, Knauf estime que le récit de la conquête en Josué faisait partie d’une narration de l’exode (Exodus-narrative) dont il concluait le développement (Knauf 2012, 189 ; Knauf 2008, 17-18). Le récit de l’Exode serait impensable sans un récit d’entrée raconté en partie en Jos 6–10[35]. Ce récit d’origine nordiste aurait été adapté par des destinataires judéens autour de 600 AEC pour revendiquer la domination de Juda sur Benjamin (Finkelstein 2017, 284-285)[36]. Ainsi, selon Blum une partie des versets de Jos 10 appartiennent à un récit premier ancien (Blum 2012, 154-155). Dans une perspective comparable, Wilson estime que Jos 5–11 « offers a window into the historical consciousness of Judean society, how Judeans thought about history » (Wilson 2013, 314). Cet auteur remarque pourtant que Juda ne joue pas un rôle prééminent dans la conquête, et s’interroge sur la fonction de cette histoire comme le fruit de la monarchie judéenne finissante (Wilson 2013, 313-315)[37]. Dès lors, la place de ces récits de conquête aurait pour rôle de relier le Juda du VIIe siècle à l’âge d’or des commencements d’Israël avec Josué :

this story would have functioned as an epic narrative, seeking to establish continuity within the minds of its readership between the seventh century and one of the “golden ages” of Israelite history.

Wilson 2013, 313

Ainsi le but de cette histoire serait un appel à une piété et à une obéissance totale à la divinité de laquelle Juda dépend, et il s’agirait de renforcer la réforme de Josias (Finkelstein 2017, 287-289)[38]. Dans ce long récit de conquête, la place de Benjamin est importante, en particulier en Jos 9, que l’auteur lit telle une tragi-comédie qui aboutit à positionner des Gabaonites en tant qu’esclaves comme le prévoit 1R 9,21. C’est pourquoi Jos 9,1–10,15 est interprété en prenant en compte la tradition d’une soumission volontaire de royaumes et de villes à la suzeraineté assyrienne (Römer 2007, 91), de même que la soumission de Gabaon, suite aux destructions de Jéricho de Aï, serait une manière de dire la prise de contrôle de Benjamin. Cependant, il convient de noter combien la thématique de la conquête du territoire benjaminite est peu présente en Jos 9-10. Cette mise en contexte possible laisse donc quelques aspects du texte de Jos 15,1-15 inexpliqués, en particulier le « miracle de Gabaon », et la focalisation sur l’opposition de Jérusalem et du territoire qui représente Juda. N’est-il pas étonnant que l’on ait écrit cette histoire, où Jérusalem est directement opposée à l’action de Josué, à l’époque de Josias qui fit de Jérusalem le haut lieu central du yahwisme ? Cela interroge le lien rédactionnel de Jos 10,1-15 avec l’histoire deutéronomiste.

2.2 Jos 10,13-15, le jour de Gabaon tel un « jour de YHWH » ? L’interprétation du miracle de Gabaon

La mise en évidence des parallèles de l’intervention divine avec la littérature du Proche-Orient ancien laisse également ouverte la question de l’interprétation du miracle du soleil et de la lune qui s’immobilisent sur Gabaon et la vallée d’Ayyalôn, et celle de la position d’autorité de Josué que YHWH écoute (Soggin 1988, 92-93 ; Rösel 2011, 170 ; Oeste 2014, 697-699 ; Margalit 1992, 466-491)[39]. C’est pourquoi plusieurs interprétations sont proposées.

Au sujet des mentions du soleil et de la lune, leur immobilisation viendrait soutenir la théologie deutéronomiste selon Römer. Ce « miracle » serait une indication de la supériorité de YHWH sur les divinités du panthéon assyrien auquel appartiennent le soleil et la lune, et que Josué domine (Römer 2007, 95-96 ; Knauf 2008, 100-101)[40]. Une telle position peut cependant apparaître en tension avec la théologie exclusiviste deutéronomiste, car elle suppose l’existence d’un panthéon.

Glen Taylor propose de lire ce texte comme un indice de l’identification ancienne entre YHWH et le soleil (Taylor 1993, 111-118). Une telle identification peut être partiellement supportée narrativement, puisque le récit décrit Josué s’adressant au soleil au v. 12, et YHWH écoutant Josué au v. 14. La difficulté de cette identification entre YHWH et le soleil, c’est qu’elle ne prend pas en compte la mention de la lune, qu’il faudrait dès lors considérer comme secondaire. C’est pourquoi Holladay (1968, 166-178) interprète l’apparition simultanée du soleil sur Gabaon à l’est, et de la lune sur la vallée d’Ayyalôn à l’ouest, comme ayant pu servir de références géographiques pour des signes astronomiques. Quant à Margalit (1992), il a rapproché le jour de Gabaon du « jour de YHWH », en insistant sur la proximité de cette partie poétique avec Hab 3,11 où se retrouve l’association des trois termes « soleil, lune et immobiliser ».

Le soleil et la lune se sont arrêtés dans leur demeure à la lumière de tes flèches qui partent, à l’éclat foudroyant de ta lance.

Hab 3,11, TOB

Plutôt que l’arrêt du mouvement du soleil et de la lune, Margalit propose d’y voir le motif de l’interruption de la luminosité des astres, « daytime darkness », lié à la manifestation climatique et orageuse de YHWH (Margalit 1992, 479-481)[41]. En effet, le jour de YHWH, en tant que jour d’obscurité, met en avant YHWH, créateur de la lumière et dominateur des astres[42]. Ainsi, cette connexion symbolique entre le jour de YHWH et le jour de Gabaon serait un développement interprétatif tardif de la tradition du « guerrier divin » en faveur d’Israël mettant en scène de manière nouvelle la position de Josué. De même, concernant le positionnement étonnant du personnage de Josué, Oeste estime qu’il se fait de deux manières. D’une part, la demande de Josué suit l’initiative unilatérale de YHWH qui envoie des pierres du ciel contre les ennemis de Gabaon. D’autre part, la demande de Josué introduit une rupture chronologique dans l’intervention de YHWH faisant s’arrêter les astres. Le but de cette rupture chronologique est de valoriser Josué tout en sauvegardant la réalité de la victoire de YHWH (Oeste 2014, 700-702). L’unicité de ce récit porterait donc moins sur le miracle de l’arrêt de la lune et du soleil, que sur le rôle de Josué saisissant les prérogatives de YHWH comme divin guerrier, au moment où il délivre les Gabaonites de ses ennemis. Cette valorisation unique de Josué serait-elle une façon de dire combien la délivrance de Gabaon en Benjamin est déterminante et essentielle pour la conquête de Canaan et de Juda, et combien elle est redevable à un Éphraïmite (Finkelstein 2017, 284-285, Farber 2012, 306-307)[43] ? En effet, les traditions de Josué font du personnage un héros issu du Nord selon Jos 19,50 et Jos 24,30 (Blum 2012, 146-148)[44].

Quant aux liens avec l’histoire deutéronomiste, il est juste de relever bien des traits deutéronomistes dans l’écriture de ces versets. Fritz (1994, 109) distingue deux niveaux rédactionnels : un récit premier retravaille de vieilles traditions et serait l’oeuvre de Dtr[45]. Fritz y retrouve des expressions caractéristiques tel « peuple du combat » (8,1.3.11 ; 11,7), de même que l’attaque-surprise de Jos 11,7 fait écho à celle de Jos 10,9a.10. L’expression « un grand coup » serait également une formule typique de victoire (Fritz 1994, 111 ; Soggin 1988, 95)[46]. Selon cet auteur, les compléments sont des ajouts explicatifs postérieurs qui mettent en valeur le trait guerrier de YHWH, utilisant les violences des éléments pour la victoire d’Israël (Fritz 1994, 112-113). Si le récit de Jos 10,1-15 offre des marques deutéronomistes, il est à relever combien ce récit est en même temps éloigné d’une problématique purement deutéronomiste. En effet, la manière dont Jos 10,12-13 traite le soleil et la lune est assez différente de celle dont la théologie deutéronomiste les considère en général. En effet, le soleil et la lune apparaissent dans l’histoire deutéronomiste en tant que divinités étrangères, divinités à chasser, ou divinités des peuples à vaincre. Dans l’histoire deutéronomiste, l’usage des deux divinités se fait le plus souvent avec la mention de l’armée des cieux et des étoiles. Or, en Jos 10,12-13, soleil et lune apparaissent seuls comme des astres dans leurs fonctions connues qui est celle de déterminer la longueur du jour, ce qui laisse davantage présupposer une théologie de la création et de l’unicité universelle de YHWH (Fritz 1994, 112)[47]. De plus, comme indiqué, la mise en avant de Jérusalem, comme figure d’opposition à l’entrée de Josué en Canaan, à l’époque de la fin du VIIe siècle, sous le roi Josias, fait difficulté. D’autant que la mention de « roi de Jérusalem » est quasi unique à ce passage et n’est pas en usage dans le reste de l’histoire deutéronomiste, ce qui conduit à considérer l’histoire de Jos 10,1-15 comme un développement tardif. Le consensus concernant l’appartenance rédactionnelle de Jos 10,1-15, comme récit de conquête, issu d’un milieu producteur de la fin de la monarchie judéenne et d’une première écriture deutéronomiste serait donc à nuancer. De plus, sur le plan historique l’ensemble de Jos 5-11 n’est pas à situer à la période de la fin de la monarchie judéenne : selon Wilson (2013, 313), il faut exclure de cet ensemble Jos 5,2-12 ; 8,30-35. L’appartenance de ces traditions de Josué à cette période est aussi remise en question par Liverani (2008, 388-391) qui situe davantage ces récits comme l’expression de l’idéologie politique des Judéens revenant d’exil. Sur un plan littéraire, comme cela fut signalé, Jos 10,1-15 dans son état final est une nouvelle histoire qui prolonge celle Jos 9 et le récit de l’alliance entre Gabaonites et Israélites. Jos 9,12 et Jos 10,1-4 mettent en scène de manière parallèle une information qui conduit à un rassemblement pour faire la guerre.

Jos 9,1-2

1 Quand ils l’apprirent, tous les rois qui étaient au-delà du Jourdain, de la montagne, du Bas-Pays et de toute la côte de la grande mer, du côté du Liban, les Hittites, les Amorites, les Cananéens, les Perizzites, les Hivvites et les Jébusites 

2 se rassemblèrent, d’un commun accord, pour faire la guerre à Josué et à Israël.

Jos 10,1

1 Adoni-Tsédeq, roi de Jérusalem, apprit que Josué avait pris le Aï et qu’il l’avait frappé d’anathème, qu’il avait traité le Aï et son roi comme il avait traité Jéricho et son roi, que les habitants de Gabaon avaient fait la paix avec Israël et qu’ils étaient parmi eux. 

Cette réitération de l’événement laisse penser que les narrations de Jos 9,1-10,15 sont en partie des ajouts aux récits de conquête initiaux du livre de Josué, d’autant que Jos 10,1-2 se focalise sur l’opposition sudiste à Josué. De plus, si l’histoire de Jos 10,1-15 a sa prolongation avec l’histoire du massacre de la grotte de Maqqédah, ce dernier récit ne concerne plus véritablement la délivrance de Gabaon, ville qui n’est plus mentionnée par la suite. C’est ce que souligne Rösel (2011, 162-165) qui estime que le motif des « cinq rois » qui menacent Gabaon est un motif qui provient de la tradition liée au site de Maqqédah. Deux traditions indépendantes et distinctes auraient coexisté, l’une autour de Maqqédah avec les « cinq rois », et l’autre autour de la guerre entre un Israël émergeant et un groupe voisin de la Shéphélah, dans les environs de la ville de Yarmouth. Au cours de la compilation, les deux traditions auront été harmonisées. La volonté de différencier les deux récits est confortée par la répétition à l’identique des versets 15 et 43 qui mentionnent le retour de Josué et d’Israël à Guilgal. Dans un sens voisin, Gray (1986, 42-43) considère que Jos 9,1-10,15 est une tradition indépendante (utilisée par un compilateur de l’époque monarchique avant une reprise deutéronomiste). Jos 9,1-10,15 raconte une narration spécifique, dont il ne sera plus question dans la suite du livre de Josué. Jos 9 offre un développement théologique nouveau que Jos 10,1-15 poursuit. Ainsi, Jos 9 porte moins sur la poursuite de la conquête territoriale de Benjamin que sur le motif de la relation d’Israël aux autres nations, une problématique importante à l’époque postexilique. C’est pourquoi Jos 9 présuppose et retravaille les lois de la guerre de Dt 20,10-20 et celle de l’exclusion de Dt 7,1-4 pour les détourner et en montrer les limites (Nocquet 2019, 76-80.86-88)[48]. Dès lors Jos 10,1-15, dans son élaboration finale, poursuit la théologie de Jos 9 en décrivant la continuité de l’action divine de YHWH totalement engagé dans le salut de Gabaon et des Gabaonites (Finkelstein 2011 ; Nocquet 2019, 85-94)[49], si déterminant pour l’installation dans tout Canaan. Ainsi, s’il convient de lire en Jos 10,1-15 des éléments d’une première ébauche deutéronomiste poursuivant la mention de Jos 9,1 et introduisant le massacre de Maqqédah, il est nécessaire de considérer que cet ensemble fut complété et réélaboré par l’addition de l’appel au secours des Gabaonites et du miracle cosmique de Gabaon (Nocquet 2019, 86-88)[50].

3 Conclusion

Le parcours proposé des différentes interprétations présuppose l’enracinement ancien de ce récit, ainsi que sa connaissance de la théologie deutéronomiste. En même temps, ce récit, par son vocabulaire et la rareté de certaines formules, indique une proximité avec la prophétie exilique et postexilique. Le milieu de production final de ce passage ne peut pas être situé seulement à l’époque de la fin de la monarchie judéenne de Josias. En effet, Jos 10,1-15 dans sa version finale a donc été écrit dans la suite de Jos 9, pour montrer la participation gabaonite à l’installation définitive des Israélites en Canaan au sud comme au nord, en en faisant un jour unique, comparable à celui de la sortie d’Égypte par l’intervention salutaire et cosmique de YHWH. Les valorisations de Gabaon et l’idéalisation de la figure de Josué sont en continuité avec Jos 9. Cet ensemble Jos 9,1-10,15 met dès lors en valeur une autre théologie yahwiste que celle de la séparation et du génocide des Cananéens, en montrant la possibilité d’une cohabitation pacifique entre Israélites et Gabaonites, et la participation décisive de ces derniers à l’installation israélite en Canaan du Sud et du Nord. Une telle théologie, venant offrir une alternative à l’exclusivisme deutéronomiste, est davantage en résonnance avec le climat de la période perse et de la pax persica, marquée par une reconnaissance de la pluralité linguistique et religieuse. Jos 10,1-15, dans sa mouture finale, ne peut pas être issu du seul travail deutéronomiste de la fin de la monarchie judéenne. En positionnant Jérusalem de manière négative, en mettant en valeur Gabaon, ville du Nord et de Benjamin, et Josué, héros éphraïmite, Jos 10,1-15 est donc vraisemblablement le fruit d’un travail de réécriture de la part de la communauté samarienne de l’époque perse (Nocquet 2017, 12-23. 341-343)[51]. Cette dernière nuance ainsi l’idéologie deutéronomiste pro-judéenne, et introduit une distance au sein même des récits de conquête du livre de Josué en en faisant le sauveur yahwiste de Gabaon.

4 Annexes

4.1 Histoire de Jos 10,1-15

[Éléments deutéronomistes]

[Développement suite à Jos 9]
1Or, Adoni-Sédeq[52], roi de Jérusalem, apprit que Josué s’était emparé de Aï et l’avait vouée par interdit, qu’il avait traité Aï et son roi comme il avait traité Jéricho et son roi, et que les habitants de Gabaon avaient fait la paix avec Israël[53]et habitaient au milieu d’eux.2Ils[54] eurent peur parce que Gabaon était une grande ville, telle une des villes de royauté[55], plus grande qu’Aï, et que tous ses hommes étaient vaillants. 
3Adoni-Sédeq, roi de Jérusalem, envoya dire à Hoham, roi d’Hébron, à Piréam, roi de Yarmouth, à Yafia, roi de Lakish, et à Devir, roi de Eglôn : 4a« Montez vers moi, aidez-moi 4bet nous frapperons Gabaon puisqu’elle a fait la paix avec Josué et les fils d’Israël. » 5Les cinq rois amorites se rassemblèrent — le roi de Jérusalem, le roi d’Hébron, le roi de Yarmouth, le roi de Lakish et le roi de Eglôn — montèrent, eux et toutes leurs armées, ils campèrent contre Gabaon et combattirent contre elle. 6Les hommes[56] de Gabaon envoyèrent dire à Josué, au camp de Guilgal : « Ne laisse pas tomber ta main de tes serviteurs ; monte auprès de nous rapidement, sauve-nous et aide-nous montez vers nous rapidement pour nous sauver et nous secourir, car tous les rois amorites qui habitent la montagne se sont rassemblés contre nous. » 7Josué monta depuis Guilgal et avec lui tout le peuple de la guerre, et tous les vaillants guerriers.

8 YHWH dit à Josué : « Ne crains pas devant eux, car je te les ai livrés à ta main[57] ; aucun d’entre eux ne tiendra debout devant toi. » 9 Josué arriva sur eux soudainement ; toute la nuit, il était monté de Guilgal. 10 YHWH les mit en déroute devant Israël et[58] leur infligea une grande défaite à Gabaon ; il les poursuivit vers la montée de Beth-Horôn et les battit jusqu’à Azéqa et jusqu’à Maqqédah. 11 Or, tandis qu’ils fuyaient devant Israël[59] et qu’ils se trouvaient dans la descente de Beth-Horôn, le SEIGNEUR lança des cieux contre eux de grosses pierres jusqu’à Azéqa et ils moururent. Plus nombreux furent ceux qui moururent par les pierres de grêle que ceux que les fils d’Israël tuèrent par l’épée. 

12Alors Josué parla à Yhwh en ce jour où Yhwh[60] avait livré les Amorites devant les fils d’Israël[61], et il[62] dit aux yeux d’Israël[63] : « Soleil, sois immobile sur Gabaon, lune, sur la vallée d’Ayyalôn ! »13 Et le soleil fut immobile et la lune se tint levée jusqu’à ce qu’une nation se venge de ses ennemis. Ne fut-ce pas ainsi, selon ce qui est écrit dans le livre de Jashar ?[64] Le soleil se tint levé au milieu des cieux et il ne se pressa pas d’arriver jusqu’à ce que le jour fut complet.14Il n’est pas arrivé un tel jour ni avant lui ni après lui, dans lequel Yhwh[65] avait écouté la voix d’un homme, car Yhwh a combattu pour Israël. 15Josué et tout Israël avec lui revinrent au camp, à Guilgal.

4.2 Carte du sud d’Israël : Juda

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