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  • Maxime Cartron

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  • Maxime Cartron
    Université de Sherbrooke, CIREM 16-18

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Couverture de Gestes anthologiques : usages, appropriations, actualisations des poètes des <span class="petitecap">xvi</span><sup>e</sup> et <span class="petitecap">xvii</span><sup>e</sup> siècles, Numéro 131, 2023, p. 5-118, Tangence

Comment, ou plutôt par quels supports les textes et les oeuvres adviennent-ils à l’histoire littéraire ? Si « faire l’histoire de la littérature, c’est faire l’histoire d’un objet variable et contingent » et, par conséquent, « faire l’histoire de ces variations, de leurs modalités, de leurs implications », il s’avère fondamental de prendre en considération les « modalités de publication, de dissémination et d’appropriation des textes ». C’est dans cette perspective qu’un ouvrage récent avait cherché à suivre la trajectoire d’anthologies de la poésie du premier xviie siècle parues au xxe siècle dans le contexte général de l’émergence, puis de l’institutionnalisation de la notion de baroque littéraire. Le présent dossier se situe dans la continuité de ce questionnement, qu’il ne vise pas seulement à approfondir, mais à déporter. Il s’agit en effet, en passant du général au particulier, de réfléchir à un autre type d’objet : les anthologies consacrées à un seul poète du xvie ou du xviie siècle, qu’il soit considéré « baroque » ou non par les compilateurs. Ce mode de compilation pose de fait plusieurs problèmes spécifiques, que les articles réunis ici s’attachent à analyser. Il s’agit en premier lieu d’étudier les singularités de l’objet-livre, sa fabrication, son format, sa sémiologie, mais aussi sa diffusion et sa circulation. L’enjeu est de déterminer de quelle manière les anthologies autographiques disposent le lecteur à appréhender la matière compilée. L’étude des préconisations de lecture développées par les anthologistes est donc capitale, puisqu’elle permet de déterminer à quels publics s’adressent leurs ouvrages. Michèle Rosellini montre ainsi que Jean-Pierre Chauveau déploie un discours préfaciel visant à mettre son lecteur en relation directe avec la poésie de Théophile de Viau, tandis que ma propre contribution explore l’appareil iconographique et typographique de l’anthologie de Saint-Amant émanant de la collection de l’Académie française. Cet objet-livre produit un « effet de passé » dont l’exhibitionnisme attrayant vise clairement un lectorat potentiellement séduit par le « prestige » de l’institution. De plus, la prise en compte du rôle des intermédiaires de la publication et de leur implication dans le montage éditorial permet de dévoiler les tactiques des anthologistes. Audrey Duru étudie dans cette optique le rôle de René Rougerie dans le positionnement de son anthologie de Mage de Fiefmelin, l’éditeur de « Poésie présente » s’investissant idéologiquement dans cette entreprise. Pour sa part, Clément Duyck montre à propos de Jeanne Guyon que le processus éditorial d’anthologisation « invente un corpus poétique » nouveau. En effet, la lecture fragmentaire de la poésie de cette autrice engage des stratégies d’appropriation. L’étude de la matérialité anthologique débouche donc logiquement sur celle des stratégies de publication. Dans son « Étude sur les poésies de Jean de Sponde », Alan Boase se positionne explicitement contre les compilateurs ayant retenu dans leurs pages celui qu’il considère comme « son » poète, tout en les hiérarchisant : ainsi, même si son travail est jugé médiocre, Marcel Arland lui a du moins « fait l’honneur de [l]e citer comme l’homme auquel il doit d’avoir connu le poète des Stances et Sonnets de la Mort ». Et de poursuivre : « [J]’y suis d’autant plus sensible que d’autres personnes, qui à mon insu s’étaient procuré mes transcriptions, non seulement de Sponde mais de quelques autres textes peu connus du xviie siècle, les ont utilisées sans mentionner mon nom ». La note identifie clairement l’intéressé : Thierry Maulnier. Cette polémique fait apparaître un enjeu sociologique majeur de l’anthologie : elle peut se muer en plateforme de publication propre à servir une carrière ou une cause. L’article d’Audrey Duru éclaire ainsi le …

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