Revue critique

SUR UNE « CATHÉDRALE D’EXÉGÈSE BIBLIQUE »

  • Michel Gourgues

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  • Michel Gourgues, o.p.
    Faculté de théologie, Collège universitaire dominicain, Montréal et Ottawa

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Couverture de Histoire vécue / Histoire écrite, Volume 75, numéro 3, septembre–décembre 2023, p. 317-471, Science et Esprit

Une oeuvre gigantesque : sur les trois derniers chapitres (26-28) de l’évangile de Matthieu et leurs 161 versets, une traduction, un commentaire et des annotations recouvrant deux forts volumes de grand format et pas moins de 1102 pages. Caractérisé d’emblée comme « notre cathédrale d’exégèse biblique » à la première page de l’introduction générale (1) et comme « notre monument inachevé » à sa dernière (64), l’ouvrage s’avère unique en son genre à plus d’un titre. D’abord en tant qu’oeuvre de collaboration. Édités ou dirigés par un ou plusieurs responsables, les ouvrages collectifs le plus souvent regroupent autour d’une thématique donnée des articles et des contributions clairement attribuées à leurs signataires. Alors qu’ici on trouve simplement sur la page titre des deux volumes les noms de 63 spécialistes, de 13 pays différents, ayant travaillé sous la direction de Olivier-Thomas Venard, en collaboration avec un Comité éditorial comprenant sept professeurs de l’École biblique et archéologique française de Jérusalem. Dans chacun des volumes, au verso de la page couverture finale se trouvent indiqués, avec l’appartenance et les domaines respectifs de ces spécialistes, la ou les rubriques d’annotation auxquelles chacun et chacune – 24 femmes et 39 hommes – a contribué. Cet ouvrage se singularise également à l’intérieur de la collection ‘La Bible en ses traditions’ (BEST). Celle-ci, après un volume de démonstration décrivant d’abord le projet de façon succincte en 2010, puis plus amplement en 2020, a publié jusqu’à maintenant des commentaires portant sur des livres bibliques particuliers, soit la lettre de Paul aux Philippiens pour le Nouveau Testament et le livre d’Osée pour l’Ancien, le premier en français et le second en anglais. La collection, tel qu’annoncé en finale du second volume, entend poursuivre dans la même ligne, ayant en préparation notamment des commentaires du livre du Jonas, de la première partie du psautier (Ps 1-41), de l’épître de Jacques, des lettres dites pastorales, etc… On comprend dès lors qu’une concentration exceptionnelle sur trois chapitres d’un même livre soit qualifiée comme une « expérimentation » (p. 1) permettant d’illustrer l’ampleur et la richesse des possibilités offertes par la visée et l’approche adoptées. Une telle concentration ayant exigé dix bonnes années, on ne peut guère imaginer ce que représenterait, à ce rythme, un travail semblable sur l’ensemble d’une Bible comprenant près de 1200 chapitres ! À moins de prévoir pour l’édification d’une « cathédrale » littéraire la même durée que pour les cathédrales en pierres du Moyen âge, dont le parachèvement pouvait s’étaler sur des décennies, voire des siècles entiers. Tout cela sans tenir compte du labeur parallèle que réclament encore la révision et la mise à jour périodiques de la Bible de Jérusalem que l’École biblique a l’habitude d’effectuer à tous les vingt-cinq ans. Mais c’est d’abord et avant tout par le type de commentaire biblique qu’il représente que cet ouvrage, comme les autres de la même collection, se distingue. L’immense majorité des commentaires, après s’être interrogés sur la transmission du texte, d’abord découpé en péricopes et abordé ensuite verset par verset, s’appliquent à en dégager la structure, le sens et la portée, éventuellement la pertinence en rapport avec le questionnement et l’expérience croyante d’aujourd’hui. Alors qu’ici ces opérations débouchent, comme l’indique le nom de la collection, sur la réception du texte tout au long de la tradition : Ceci nous amène à examiner de plus près comment les choses se présentent dans les deux volumes consacrés au récit de la passion en Mt 26-27 et encore, malgré la restriction que le titre pourrait suggérer, aux témoignages de rencontres avec le Ressuscité en Mt 28. Dans un commentaire …

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