Hors-dossierRecensions

Elsa Guyot, Rejouer l’histoire. Le Moyen Âge dans les musées du Québec, Montréal, Leméac, 2021, 182 p.

  • Jenny Brun

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  • Jenny Brun
    Université du Québec à Trois-Rivières

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Couverture de Le nouveau clivage idéologique du Québec au début du XXI<sup>e</sup> siècle, Volume 30, numéro 3, printemps 2023, p. 7-284, Bulletin d'histoire politique

Détentrice d’une maîtrise en histoire de l’art et doctorante dans la même discipline en cotutelle à l’Université Paul-Valéry de Montpellier ainsi qu’à l’Université de Montréal, Elsa Guyot se questionne sur la place du Moyen Âge au Québec. Ses axes de recherche portent « sur les différents enjeux d’ordre identitaire, politique, esthétique et économique qu’entraînent les mises en expositions muséales des objets médiévaux au Québec ». C’est donc cette optique que l’on retrouve dans son ouvrage Rejouer l’histoire. Le Moyen Âge dans les musées du Québec. Partant du constat de la richesse des oeuvres dans les collections privées, Elsa Guyot cherche à comprendre la réception de l’art médiéval tant par les institutions muséales que par la société plus largement. Comment les collections se sont constituées et quelle en fut l’interprétation ? L’objectif est de « montrer en quoi une exposition muséale sur le Moyen Âge constitue un lieu de discours sur cette période historique et comment ce discours peut être influencé par les contextes religieux, culturel, politique, social et touristique » (p. 7). L’hypothèse clairement énoncée veut que « la manière dont un musée présente des objets ainsi qu’une période historique relève d’un parti pris qui participe à la construction de représentations subjectives » (ibid.). La vision des historiens et historiennes de l’art et des muséologues est donc au coeur de la réflexion de l’autrice et, comme le souligne cette dernière, les choix muséaux ne sont pas neutres. Au fil des décennies, les expositions sur le Moyen Âge illustrent les perceptions spécifiques à chaque période. L’analyse s’articule en trois parties, relativement chronologiques, qui abordent chacune la réception du Moyen Âge au Québec, d’abord sous les angles esthétique et religieux, puis politique et, enfin, touristique et ludique. Ces trois grands axes correspondent aux trois chapitres subdivisés par ce que l’on pourrait qualifier de « cas types ». Rédigé à la première personne et ponctué de réflexions comme d’anecdotes de l’autrice, le texte est en phase avec une tendance récente de l’histoire dans laquelle les chercheurs et chercheuses sont aussi « acteurs et sujets ». L’autrice débute par une rétrospective de la vision erronée de la période médiévale pour introduire le thème de l’influence du Moyen Âge au Québec dans les périodes plus anciennes (« Une référence esthétique et spirituelle », p. 13-61). Si on comprend la démarche face à un lectorat non universitaire, la nécessité reste discutable. Puis viennent les interrogations au centre de l’analyse : d’où vient le goût pour l’architecture médiévale ? Comment est-elle interprétée, surtout au niveau architectural et, plus marginal, dans le cadre universitaire ? Une longue section est consacrée à la création de centres d’études médiévales, centres liés à l’Église, et à l’arrivée de médiévistes européens. Il appert que l’intérêt pour le Moyen Âge déborde l’architecture religieuse. Les études universitaires comme les collections privées s’amplifient et on voit un marché florissant pour la beauté des objets dès le milieu du XXe siècle. Certaines collections se démarquent, dont celle du Musée des clercs de Joliette que monta le père Wilfrid Corbeil (1893-1979) dans une démarche didactique. La Revue l’Art sacré (1935-1969) des Dominicains français cherche à trouver dans l’art médiéval la source de la culture populaire, ce qui donne lieu à de multiples projets d’expositions photographiques destinées au grand public. En France comme en Amérique du Nord, on souhaite mettre fin aux barrières temporelles. Dans le chapitre consacré aux « usages politiques du Moyen Âge » (p. 63-106), Elsa Guyot prend comme exemple l’exposition de 1944, organisée par l’Art Association of Montreal, futur Musée des beaux-arts de Montréal, dédiée à la Tapisserie de Bayeux. …

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