Note critique

Quelques réflexions autour de l’oeuvre singulière de Joseph Yvon Thériault

  • Julien Massicotte

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  • Julien Massicotte
    Université de Moncton, campus d’Edmundston

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Couverture de Regards intellectuels sur la Révolution tranquille, I, Volume 23, numéro 1, automne 2022, p. 5-132, Mens

Depuis plusieurs décennies, le sociologue Joseph Yvon Thériault se démarque par son oeuvre riche et foisonnante, curieuse, érudite et ouverte. Les dernières années ont vu paraître deux ouvrages qui viennent, en quelque sorte, commémorer une réflexion et un engagement intellectuel vivant, fervemment préoccupé par l’Acadie, les francophonies canadiennes, la société québécoise, la démocratie moderne et l’identité. En 2020 paraît l’ouvrage L’autre moitié de la modernité, un recueil d’entretiens menés avec Thériault par François-Olivier Dorais, professeur d’histoire à l’Université du Québec à Chicoutimi qui s’intéresse à l’histoire des idées, et Jean-François Laniel, professeur de sociologie religieuse à l’Université Laval et collaborateur de Thériault. L’année suivante, l’ouvrage collectif Sur les traces de la démocratie, dirigé par Stéphanie Chouinard, François-Olivier Dorais et Jean-François Laniel voit le jour. Les deux livres se complètent passablement bien. Le premier constitue l’occasion pour Thériault de revisiter son parcours et sa carrière, de réitérer les thèmes récurrents de son oeuvre, alors que le second permet à une vingtaine de chercheurs et de chercheuses, dont une part importante sont de proches collaborateurs de Thériault, soit de commenter son oeuvre, de réfléchir à partir de cette dernière, ou, dans quelques rares cas, d’être légèrement critiques à son égard. La publication quasi simultanée de ces deux ouvrages ressemble à s’y méprendre à une consécration. Ce type de consécration peut susciter un questionnement sur ce qui institue une telle oeuvre. Outre d’inévitables critères purement quantitatifs (nombre de livres, d’articles, etc.), l’oeuvre possède une cohérence interne ainsi qu’un fil conducteur marqué par des évolutions, parfois des ruptures, importantes ou mineures. Difficile d’aborder cette oeuvre sans parler de reconnaissance. Ce que Joseph Yvon Thériault a accompli au cours des cinq dernières décennies constitue bel et bien une oeuvre. Les deux livres dont il est question ici en constituent un témoignage fort émanant de pairs, de collègues, d’étudiants présents ou anciens. Les deux ouvrages ne sont toutefois pas égaux sur le plan des contributions. Notons d’emblée que Sur les traces de la démocratie rend hommage de façon presque unanime à l’oeuvre de Thériault. Le recueil regroupe une communauté de chercheurs et de chercheuses qui ont gravité de près ou de loin autour de Thériault et des pôles d’attraction et d’influence qu’auront été le Centre interdisciplinaire de recherche sur la citoyenneté et les minorités (CIRCEM), sise à l’Université d’Ottawa – l’institution à laquelle Thériault a été le plus durablement associé et, probablement, (c’est du moins ce qu’on devine à la lecture de L’autre moitié de la modernité) celle qui a été, au long de son cheminement d’étudiant et de professeur, la plus marquante – et la Chaire du Canada en Mondialisation, Citoyenneté et Démocratie (Chaire MCD) basée à l’Université du Québec à Montréal. Cette communauté est formée de chercheurs et de chercheuses en début de carrière, comme le groupe composé de Chouinard, de Dorais et de Laniel, de même que de figures plus établies, telles que Éric Bédard, Gilles Labelle, É.-Martin Meunier, Anne Gilbert, Michel Bock, Marie-Blanche Tahon, parmi plusieurs autres. De toute évidence, l’influence qu’a exercée Thériault auprès de ses collègues est bien réelle : « Conformément, écrivent Chouinard, Dorais et Laniel, à la tradition voulue des “mélanges offerts”, la présente démarche s’inscrit donc dans une double logique de célébration, visant à souligner le terme d’une carrière universitaire de plus de quarante ans, et d’éloge pour celui qui fut, aux yeux de beaucoup, un mentor, un collègue, un complice, un ami, un visionnaire ». Si ces ouvrages expriment la volonté de consacrer une oeuvre importante, force est de constater que cette dernière n’a pas toujours joui de ce statut. Comme le rappelle …

Parties annexes