Dossier

IntroductionRegards intellectuels sur la Révolution tranquille, I

  • Jean-Philippe Carlos,
  • Félix Mathieu et
  • Stéphane Savard

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  • Jean-Philippe Carlos
    Université York

  • Félix Mathieu
    Université de Winnipeg

  • Stéphane Savard
    Université du Québec à Montréal

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Couverture de Regards intellectuels sur la Révolution tranquille, I, Volume 23, numéro 1, automne 2022, p. 5-132, Mens

La Révolution tranquille occupe une place privilégiée dans les mémoires collective et publique, comme en témoignent les nombreuses commémorations dont elle fait l’objet tous les cinq ou dix ans. Sujet (ou objet) encore « chaud », elle est devenue un lieu de mémoire régulièrement évoqué dans un contexte de luttes politiques, sociales et culturelles visant à maintenir ou à revoir le rôle de l’État, les composantes identitaires du « nous », le rapport aux « autres » et la hiérarchisation des principaux enjeux de société. Malgré la place centrale qu’elle occupe dans les débats publics, la Révolution tranquille comme objet d’histoire mérite une attention plus soutenue de la part des chercheurs et des chercheuses en sciences humaines, de manière à nuancer certains aspects de son récit qui demeure, à maints égards, teinté par la mémoire des acteurs qui ont vécu ou qui ont bénéficié des réformes mises en place à partir des années 1960. C’est dans cette perspective que nous avons conçu et réalisé ce dossier thématique. Depuis une vingtaine d’années, il est vrai que la période des années 1960 et du début des années 1970 a suscité un vif intérêt dans les travaux portant sur les mouvements sociaux associés à des enjeux de société, tels que l’indépendantisme et la question nationale, l’éducation, la langue, le syndicalisme et les conditions de travail, les rapports sociaux de sexe, ou encore la protection de l’environnement. Plusieurs de ces recherches ont notamment participé à décloisonner l’histoire québécoise en l’inscrivant dans le courant historiographique associé à l’histoire politique et culturelle des années 1960, tout en préservant et en mettant en relief la nature originale de la Révolution tranquille. Or, nous sommes d’avis qu’il importe aujourd’hui d’élargir l’horizon de nos connaissances sur le sujet et de favoriser l’émergence de nouvelles perspectives analytiques sur la Révolution tranquille. Les politologues sont parmi les premiers à avoir analysé la Révolution tranquille à la lumière des théories associées au développement, à la modernisation et à l’économie politique dans un contexte nord-américain. Certains ouvrages collectifs parus dans les décennies 1990 et 2000 se sont surtout concentrés sur la Révolution tranquille en tant que produit des réformes politiques instaurées par les ministres et les premiers ministres québécois, dans une perspective passéiste nettement associée à l’histoire des grands hommes politiques. D’autres études se sont plutôt intéressées aux origines catholiques et autres de la Révolution tranquille, ayant comme objet d’analyse une modernité à multiples visages. Ces travaux ont jeté des ponts entre la Révolution tranquille et les périodes précédentes. Dans le même temps, ils ont contribué à déboulonner le mythe de la Grande Noirceur édifié par les opposants au régime duplessiste, qui ont participé activement aux réformes politiques et aux transformations socioculturelles des années 1960. Plus récemment, les historiens Martin Pâquet et Stéphane Savard ont offert une synthèse historique, la première depuis le livre posthume et inachevé de Léon Dion. Brève histoire de la Révolution tranquille offre une définition de la Révolution tranquille prise comme un bloc, proposant ainsi une analyse synthétique de cette période marquante du Québec contemporain. Constituant une brique de plus dans l’édifice du savoir sur la Révolution tranquille, la synthèse nécessite assurément de nombreux approfondissements, et quelques nuances, diront certains! Offrant une perspective complémentaire, l’ouvrage collectif dirigé par Stéphane Paquin et X. Hubert Rioux s’intéresse quant à lui au modèle québécois de gouvernance socioéconomique hérité en grande partie de la Révolution tranquille. La Révolution tranquille 60 ansaprès porte davantage son regard sur les années 1980 et 1990 que sur les décennies 1960 et 1970. Même constat pour le collectif La Révolution tranquille en héritage, qui analyse les …

Parties annexes