Comptes rendus

Raymonde Beaudoin, Il était une fois des draveurs, Québec, Septentrion, 2022, 123 p.

  • Maude Flamand-Hubert

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Couverture de Les communs au Québec : initiatives collectives citoyennes et autogestion, d’hier à aujourd’hui, Volume 64, numéro 1, janvier–juillet 2023, p. 7-256, Recherches sociographiques

Avec Il était une fois les draveurs, Raymonde Beaudoin offre un troisième ouvrage sur le thème du travail et de la vie dans les chantiers forestiers de la région de Lanaudière, d’où elle est originaire (La vie dans les camps de bûcherons au temps de la pitoune, 2016; Recettes de chantiers et miettes d’histoire, 2019; tous deux également parus chez Septentrion). Encore une fois, Beaudoin met en valeur les récits récoltés auprès des hommes de son entourage et qu’elle a connus par son père, lui-même bûcheron (un chapitre porte d’ailleurs sur son expérience comme draveur en 1941). Six des neuf chapitres présentent les personnages et les rivières où ils ont exercé la drave : « Salomon sur la Mattawin », « Vianney sur le réservoir Taureau », etc. Trois autres chapitres traitent de l’organisation de la drave dans le bassin-versant de la rivière Saint-Maurice. On y trouve une trentaine de photos, pour la plupart probablement inédites, provenant des personnes rencontrées. Souhaitant distinguer la réalité des draveurs de celle des raftmen (ou cageux, qui descendaient la rivière des Outaouais et le fleuve Saint-Laurent au 19e siècle), son livre propose « une incursion dans l’univers, impensable aujourd’hui, du quotidien des draveurs » (p. 11), avec pour objectif de livrer un portrait le plus authentique possible, se distanciant du conte et de la légende. Son ouvrage contribue néanmoins, par son organisation et ses procédés d’écriture, à nourrir un certain imaginaire folklorique de la vie associée à l’exploitation forestière au milieu du 20e siècle (la période couverte s’échelonne de 1930 à 1960 environ). L’accent mis sur le personnage du draveur et sur la description d’anecdotes rappelant les risques du métier (ouverture des barrages, libération des embâcles, résistance aux eaux glacées, etc.) prolonge les récits qui visent à rendre compte d’un certain héroïsme associé à la vie en forêt. Une annexe consacrée aux chansons de draveurs et un glossaire du jargon forestier – en italique tout au long du texte – ajoutent à l’esprit général du livre de préserver la mémoire et de rendre hommage à des hommes et un univers dont les derniers témoins commencent à se faire rares. L’intérêt de l’ouvrage est de valoriser des témoignages et une culture dont les traces se font de plus en plus discrètes dans le paysage social. L’ouvrage présente plusieurs qualités sur les plans ethnologique et géographique pour les chercheur·e·s et étudiant·e·s intéressé·e·s soit par la thématique forestière, les régions de Lanaudière et de la Mauricie, soit par les représentations de l’hydrologie. Les rivières occupent, en effet, une place importante dans la structuration de l’ouvrage, ce qui lui donne son originalité pour aborder la thématique de la drave. Détail intéressant, une série de dessins de rivières permet de localiser les lieux dont il est question. L’autrice aborde rapidement, en conclusion, les enjeux environnementaux qui ont mené à la fin de la drave, faisant ainsi le pont entre la dimension commémorative et les préoccupations contemporaines.