Comptes rendus

François-Olivier Dorais, L’école historique de Québec. Une histoire intellectuelle, Montréal, Boréal, 2022, 476 p.

  • Julien Massicotte

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Couverture de Les communs au Québec : initiatives collectives citoyennes et autogestion, d’hier à aujourd’hui, Volume 64, numéro 1, janvier–juillet 2023, p. 7-256, Recherches sociographiques

Depuis quelques années, le nom de François-Olivier Dorais est de plus en plus fréquemment associé à l’histoire intellectuelle au Québec et au sein des francophonies canadiennes. Les férus d’historiographie se souviendront certainement de son Un historien dans la Cité. Gaétan Gervais et l’Ontario français, paru en 2016. Plus récemment, Dorais, en collaboration avec d’autres chercheuses et chercheurs de la relève, a été associé à la publication d’ouvrages portant sur l’oeuvre de Joseph Yvon Thériault (un livre d’entretiens et un collectif d’hommages). Le livre dont il est question ici porte comme le titre l’indique clairement, sur l’école historique de l’Université Laval, école associée aux figures de Marcel Trudel, Fernand Ouellette et Jean Hamelin. Le livre, divisé en six chapitres d’inégale densité, se penche sur les oeuvres de chacun des trois historiens (chacun a son propre chapitre), en plus d’aborder les débuts de l’Institut d’histoire et de géographie de l’Université Laval, les liens entre les deux « écoles de Laval » – celle d’histoire et celle de sociologie – ainsi que les deux « dispositifs collectifs » de l’école que sont la revue Histoire sociale/Social History et l’ouvrage Canada : unité et diversité. Dorais signale dès le départ l’importance de son objet d’étude. Évoquant la société québécoise et son rapport à l’histoire, il souligne d’emblée que ce dernier En ce sens, l’historiographie constitue beaucoup plus qu’une observation désintéressée de l’écriture savante du passé; elle est, comme l’a souligné maintes fois Fernand Dumont, le regard et la compréhension qu’une société pose sur elle-même. L’école historique de Laval est secondaire à plus d’un titre : elle est moins connue que l’école sociologique de la même université, d’une part, mais surtout que l’école de Montréal – à laquelle elle s’oppose à bien des égards malgré d’importantes nuances amenées par Dorais – incarnée principalement par les figures de Maurice Séguin et de ses acolytes Guy Frégault et Michel Brunet. L’analyse de ces deux écoles tire profit de la comparaison entre elles, voire de leur constante opposition : l’une est foncièrement nationaliste, l’autre plutôt fédéraliste; l’une est centrée sur une figure de proue et une oeuvre forte – Séguin et ses Normes – l’autre est plutôt, pour le dire comme Dorais, « horizontale » et parfois un peu hétéroclite; l’une est unie par une certaine homogénéité générationnelle, l’autre pas. De la comparaison vient un premier constat, récurrent, que Dorais présente dès les premières pages de l’ouvrage : l’école historique de Laval ne constitue pas, au même titre que l’école de Montréal, une véritable «  école de pensée », sinon au titre d’une « école d’activité » caractérisée par des projets communs et partagés plutôt que par une communauté de vision, voire de doctrine. Au-delà de ces considérations, force est d’admettre que le portrait, l’analyse et l’interprétation que Dorais propose de l’école historique de Laval – particulièrement les chapitres portant sur les trois historiens lavallois – confinent au magistral. Sollicitant à l’occasion des prédécesseurs comme Ronald Rudin et Serge Gagnon, s’inspirant également de la pensée de Fernand Dumont, l’ouvrage possède une parenté évidente avec L’engagement sociologique de Jean-Philippe Warren (son codirecteur de thèse) qui portait sur la sociologie lavalloise. Dorais évoque pour chacun des historiens de Laval leur parcours biographique distinct, le contexte institutionnel particulier de l’Université Laval lors de leurs arrivées et, sauf pour Hamelin qui est la figure la plus souvent associée à l’école, de leurs départs respectifs. Il aborde également leurs approches distinctes, leur rapport à la méthodologie et à l’objet historique, leurs influences externes (l’histoire des Annales, notamment). Il aurait été intéressant ici d’accorder un peu plus d’attention au processus de « …