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Sun, Yifeng (2021) : Translational Spaces: Towards a Chinese-Western Convergence. Londres/New York : Routledge, 195 p.

  • Etienne Lehoux-Jobin

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  • Etienne Lehoux-Jobin
    Université de Montréal, Montréal, Canada

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Couverture de De la paratraduction, Volume 67, numéro 3, décembre 2022, p. 497-693, Meta

Dans son ouvrage, Yifeng Sun décortique le vaste concept d’espaces traductifs (translational spaces) et l’objective par l’intermédiaire d’exemples tirés de la dyade « Chine-Occident ». Au risque de simplifier à outrance, on pourrait situer l’auteur au carrefour des études culturelles, des études littéraires, de la « pensée postmoderne » et de la « philosophie continentale », ce qui se reflète autant dans le fond que dans la forme de ses textes. Bien que présenté comme une monographie, le livre se lit davantage comme une collection plus ou moins cohérente d’articles, notamment parce qu’au moins quatre des neuf chapitres qui le composent (2, 3, 6 et 8, voire également 5, 7 et 9) incorporent à divers degrés des contenus déjà publiés séparément (p. vi). Dans l’introduction, Sun affirme que, « pour le dire simplement, la traduction est le résultat d’une reproduction dans un autre espace temporel » (p. 2, notre traduction), mais précise ensuite qu’une foule d’écueils mettent en péril cet idéal. Le premier chapitre, « Translation and spaces », s’avère certainement le plus important d’entre tous, car il concerne précisément l’idée centrale de l’ouvrage : « Here the concept of space(s) is understood not only as the bridging of a gap or distance between two languages and cultures but, more importantly, as a tangible strategy to understand and disentangle exactly what happens to translation » (p. 10). D’ailleurs, selon Sun, le fait de « spatialiser » la traduction pourrait contribuer à sa valorisation et à son autonomisation. Dans le deuxième chapitre, « Distance and temporality », l’auteur explore divers types de distances pertinentes pour la traduction (linguistique, culturelle, politique, esthétique, temporelle, etc.), sans oublier celle qui existe entre l’auteur d’un texte et le lectorat des traductions correspondantes, ou encore entre un texte et ses traductions. Toutefois, l’apport le plus novateur de Sun à la notion de distance est sans doute la dichotomie qu’il établit entre la distance objective, préexistante entre les langues-cultures et entravant la traductibilité, et la distance artificielle, créée et ajustée délibérément lors de l’acte traductif par les traducteurs à des fins de médiation ou d’intervention. Le troisième chapitre, « Cosmopolitan space and transnational resistance », traite notamment des nuances entre traduction cosmopolite et traduction culturelle ainsi qu’entre interculturality et cross-culturality. Il y est également question de références culturelles, de (dé/re)contextualisation, d’hybridation, de traductibilité (et d’intraduisibilité) culturelle, de même que de nationalisme universitaire, tout cela dans le contexte chinois, par rapport à l’Occident. À vrai dire, Sun aborde une foule d’autres thèmes en invoquant une multitude de concepts et d’exemples, mais les liens entre ces éléments ne sont pas toujours évidents. En somme, il s’agit d’un chapitre plutôt bigarré et difficile d’approche. Dans le quatrième chapitre, « Translation and world literature », l’auteur s’intéresse au rôle que joue la traduction dans la circulation internationale de la littérature et offre une réflexion fouillée et nuancée sur les défis que pose l’intraduisibilité dans le cadre de cette entreprise. Sun s’attarde ici entre autres aux idées de mistranslation et de failed translation, de perte et de gain, d’étrangéisation et de domestication, ainsi que d’authenticity et de reliability… À l’instar du chapitre précédent, on a ici affaire à un texte à la fois dense et exigeant. Le cinquième chapitre, « Spatial translatability », porte sur la traductibilité et ses limites, notamment celles attribuables à l’éternel problème de la recréation ou du transfert concomitant du sens et de la forme. Sun ouvre le chapitre par un tour d’horizon de la longue histoire de l’idée de traductibilité (et de celle d’intraduisibilité …

Parties annexes