Comptes rendus

Louise Henry, Délivrez-nous de la prison Leclerc! : un témoignage de l’intérieur, Montréal, Éditions Écosociété, « coll. Parcours », 2022, 135 p.

  • Joane Martel

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  • Joane Martel
    Université Laval

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Couverture de Configurations des héritages féministes, Volume 35, numéro 1-2, 2022, p. 1-381, Recherches féministes

Cet ouvrage devait être préfacé par feu Lucie Lemonde, professeure en sciences juridiques de l’Université du Québec à Montréal, ancienne présidente (1994-2000) de la Ligue des droits et libertés du Québec et membre fondatrice de la Coalition d’action et de surveillance sur l’incarcération des femmes au Québec (CASIFQ). En raison de son décès, qui a précédé la rédaction de la préface de l’ouvrage, des discussions entre parties prenantes ont permis qu’apparaisse, en lieu et place d’une préface sur mesure, un texte de Lucie Lemonde paru dans la revue Liberté en 2021. Portant sur les conditions de détention des femmes à la prison Leclerc de Laval, ce texte renforce les propos de Louise Henry, autrice de l’ouvrage. Intitulé « Punir la misère par la misère », il donne le ton au témoignage poignant qu’offre Louise Henry de son passage en prison. Pendant plus de onze mois, Louise Henry a été emprisonnée à la prison Leclerc, à Laval, au Québec. Ancien pénitencier fédéral cadenassé par les autorités correctionnelles en raison de son état avancé de décrépitude, le bâtiment a définitivement fermé ses portes à la fin du mois de septembre 2013. Ouvert en 1961, le pénitencier Leclerc pouvait héberger jusqu’à 480 prisonniers et employait environ 350 personnes. Celles-ci ont toutes appris la nouvelle de la fermeture du pénitencier lors de la conférence de presse du ministre de la Sécurité publique du Canada, et ce, en même temps que l’ensemble du pays (TVA Nouvelles 2012). Point notable, le pénitencier Leclerc était un établissement de détention destiné aux hommes. À la suite de sa fermeture, le bâtiment a été loué par le gouvernement du Québec qui cherchait, à ce moment, des moyens de contrer le surpeuplement de ses propres prisons provinciales. Pour ce faire, il a autorisé la construction de quatre nouvelles prisons destinées aux hommes à travers le Québec. Dans l’attente de leur livraison, le gouvernement a loué l’établissement Leclerc désaffecté afin d’y héberger, à partir de 2014, 250 prisonniers masculins et, de la sorte, alléger la surchauffe au sein de la réserve carcérale du Québec. Or, le 24 septembre 2015, dans une décision unilatérale et inattendue, le ministère de la Sécurité publique du Québec a annoncé la fermeture prochaine de l’établissement Tanguay, l’unique prison provinciale destinée aux femmes. Il a annoncé d’une même voix le transfert rapide des prisonnières vers la prison Leclerc, celle-là même que les autorités correctionnelles fédérales avaient démantelée en raison de son état de délabrement et que le gouvernement du Québec utilisait pour loger ses prisonniers masculins excédentaires. Plusieurs mois plus tard, en février 2016, le transfert des femmes vers la prison Leclerc a commencé, peu après le déplacement précipité d’environ 160 hommes pour dégager suffisamment d’espace pour les 248 femmes retirées de la prison Tanguay décrépite. À la prison Leclerc, 84 hommes sont demeurés dans une unité séparée des espaces de vie des femmes. Une mixité non souhaitée a alors été imposée aux femmes, qui ont dû piloter leur propre incarcération dans des conditions déshumanisantes. Les hommes ont finalement été évacués de la prison Leclerc à la suite d’allégations d’intimidation et de gestes à connotation sexuelle à l’endroit des femmes (Fortier 2016). Louise Henry a été incarcérée à la prison Leclerc pendant un total de 400 jours, peu après la fermeture fatidique de la Maison Tanguay en 2016. Son ouvrage témoigne de son expérience entre ses murs. Il est doté d’un utile « petit lexique de la vie en prison », où sont définis une vingtaine d’acronymes usuels en matière correctionnelle (ASC, MSP, PC, etc.) et des vocables propres à l’univers des personnes prisonnières (screw, baboche, …

Parties annexes