Comptes rendus

Gilles Combaz, Les paradoxes de la féminisation. Analyse comparative de trois postes à responsabilités dans le système éducatif, Lyon, Presses universitaires de Lyon, 2021, 147 p.

  • Anastasie Amboulé-Abath

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  • Anastasie Amboulé-Abath
    Université du Québec à Chicoutimi

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Couverture de Configurations des héritages féministes, Volume 35, numéro 1-2, 2022, p. 1-381, Recherches féministes

Dans son ouvrage Les paradoxes de la féminisation. Analyse comparative de trois postes à responsabilités dans le système éducatif, Combaz examine la segmentation occupationnelle avec prédominance des hommes dans les postes prestigieux des établissements scolaires de référence qui leur permet d’obtenir de meilleurs salaires. S’appuyant sur un ensemble de sources documentaires et archivistiques indispensables (notamment, politiques nationales; conventions interministérielles, statistiques ministérielles; recommandations; comptes rendus des jurys de concours de recrutement; rapports disponibles à partir des bilans sociaux publiés par différentes institutions), il réalise un état des lieux de l’évolution constante du nombre de femmes depuis 1998 dans l’encadrement supérieur du système éducatif et analyse les rapports sociaux de sexe qui s’y matérialisent. L’auteur étudie également les résultats de ces recherches sur la répartition sexuée des postes à responsabilités dans ce système éducatif en ce qui a trait à l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes. Cet ouvrage met donc en évidence les données recueillies, générées et analysées par Combaz pour cartographier et décrire les paradoxes de cette féminisation à géométrie variable, puisque les femmes, malgré leur forte présence, sont proportionnellement moins nombreuses dans les directions d’établissements scolaires prestigieux et occupent majoritairement les postes de direction adjointe. Cette occupation disproportionnelle des postes par les femmes et les hommes renvoie à la sempiternelle question de l’atteinte de l’égalité professionnelle (pourtant inscrite depuis 1983 dans le droit français) à compétences égales dans la fonction publique. En France, en effet, l’égalité entre les sexes constitue un principe d’ordre constitutionnel fondamental, et de nombreuses politiques et d’autres mesures ont été mises en place pour rééquilibrer la répartition entre les genres, l’objectif étant de passer de l’égalité de droit à l’égalité des faits dans l’exercice des fonctions à responsabilités supérieures. Cette ségrégation occupationnelle du système éducatif français est exposée en quatre chapitres qui structurent l’ouvrage de Combaz. En introduction, Combaz explore les différentes acceptions de la notion de féminisation et fait remarquer qu’un rapport publié en mars 2020 montrait que, dans le système éducatif français, « 70 % du personnel enseignant sont des femmes et que, dans les personnels non enseignants, la part des femmes est de 77 % » (p. 7). Au-delà de l’optimisme engendré par cette forte représentativité statistique des femmes dans les postes de gestionnaires scolaires, les analyses de Combaz nous éclairent plutôt sur certains aspects particuliers de cette féminisation qu’il qualifie de « différenciée ». Il énonce par le fait même un certain nombre de questionnements féconds sur l’instrumentalisation du féminin dans certaines fonctions du système éducatif et regrette que les femmes soient souvent désavantagées lors des avancements et des promotions. Le premier chapitre, « Repères juridiques, théoriques et méthodologiques », présente les principaux éléments du cadre législatif dont il est question dans l’ouvrage ainsi que la problématique générale. Combaz explore les fondements juridiques de l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes, les politiques publiques et les dispositifs officiels pouvant aplanir les obstacles sociologiques auxquels se heurtent les femmes dans l’accès aux postes à hautes responsabilités. Le deuxième chapitre, « La direction d’établissement dans le second degré : vers une féminisation différenciée? », est centré sur les enjeux institutionnels et sociaux de la fonction de chef d’établissement dans l’enseignement du second degré. Il s’agit des femmes et des hommes à la tête des établissements d’enseignement secondaire qui occupent des postes de proviseurs, à la direction des lycées, et des postes de principaux, à la direction des collèges. Dans ces directions d’établissement binôme (une ou un chef et son adjointe ou adjoint), les hommes ont plus de chance d’occuper la fonction de directeur, alors que les postes de direction adjointe …

Parties annexes