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Chers lecteurs,

Depuis 1977, la revue Études Inuit Studies (ÉIS) constitue une ressource académique unique, publiant des articles, en anglais et en français, de chercheurs provenant de partout dans le monde, sur une très grande variété de sujets liés aux Inuit. Au cours des dernières années, la revue a connu des changements majeurs. En 2016 et 2017, la structure de gouvernance de la revue a été bouleversée, engendrant ainsi la perte d’une partie importante de ses archives et de ses données de gestion.

Pour faire face à la situation, un Comité éditorial de transition a été créé, composé de Frédéric Laugrand (anciennement anthropologie, Université Laval et maintenant à l’Université catholique de Louvain), Christopher Fletcher (médecine préventive et sociale, Université Laval), Caroline Hervé (anthropologie, Université Laval) et Bernard Saladin d’Anglure (co-fondateur de la revue et professeur émérite, Université Laval). En 2018, pour des raisons administratives, Christopher Fletcher a été nommé le nouveau directeur de la revue. Aurélie Maire (titulaire d’un double doctorat du Département d’anthropologie de l’Université Laval et de langue et de culture inuit de l’INALCO) a été engagée comme rédactrice en chef.

Malgré cette situation difficile, l’équipe de rédaction a réussi à relancer le fonctionnement interne de sélection et d’évaluation des articles et à rattraper le retard pris dans la publication des numéros au cours des années précédentes. Un numéro simple et quatre numéros double ont été publiés ainsi depuis 2018. Ces numéros résultent d’une étroite collaboration avec des Inuit de l’Arctique canadien et de l’Alaska, et des chercheurs d’Amérique du Nord et d’Europe. Le présent numéro et les suivants poursuivent ces partenariats entre des membres des peuples autochtones circumpolaires et des chercheurs internationaux.

Comme la plupart des revues scientifiques, Études Inuit Studies est désormais uniquement accessible en ligne et envisage de fonctionner à partir d’une plateforme d’accès libre (Open Journal System). La revue a également profité de cette période pour réviser certaines pratiques éditoriales dans le but d’augmenter la qualité du processus de sélection, de l’évaluation par les pairs et la qualité générale des articles et des notes de recherche. Pour donner plus de visibilité à la revue, les stratégies de diffusion ont aussi été repensées avec, par exemple, la création d’un nouveau site internet, d’une page Facebook et d’un compte Twitter.

Le comité éditorial de transition est heureux d’annoncer que Caroline Hervé a accepté de prendre en charge la direction de la revue. Professeure au Département d’anthropologie de l’Université Laval et titulaire de la chaire de recherche Sentinelle Nord sur les relations avec les sociétés inuit, la nouvelle directrice envisage de continuer à améliorer le fonctionnement interne de la revue, en travaillant de façon plus étroite avec son comité de rédaction, et à accroître la présence et le rôle des Inuit au sein de la revue. Le contexte de la recherche a changé et il est important que la revue reflète ces changements. Depuis la parution de la Stratégie nationale inuite sur la recherche publiée en 2018 par Inuit Tapiriit Kanatami, l’association des Inuit du Canada, il est clair pour tous que les Inuit réclament désormais de jouer un rôle prépondérant dans la recherche en devenant des acteurs et des partenaires de la conception, de la mise en oeuvre, mais également de la diffusion de la recherche. Depuis sa création en 1977, la revue s’est imposée comme une référence internationale dans le domaine des études inuit. Pour continuer à jouer ce rôle important, elle se doit donc d’intégrer de façon plus systématique les Inuit dans la gouvernance éditoriale de la revue, d’ouvrir encore plus ses pages aux publications provenant d’Inuit, quelles que soient leur forme, et de valoriser les perspectives de ces derniers, tout en s’assurant que les points de vue multiples soient représentés et respectés.

En continuant à lire la revue, en continuant à vous abonner, vous participez à cette grande aventure.


Dear readers,

The Journal Études Inuit Studies (ÉIS) has been in continuous publication since 1977. A unique academic source, it has published articles in English and French from scholars around the world on a huge range of subjects relevant to Inuit. In recent years, the journal has encountered some significant challenges and undergone major changes in format and administration. In 2016 and 2017, the governance structure of the journal was disrupted to the extent that the continued viability of the journal was in question.

To deal with the situation, a transitional Collective Editorial Committee was created composed of Frédéric Laugrand (at the time Anthropology, Université Laval and currently, Université Catholique de Louvain), Christopher Fletcher (Social and preventive medicine, Université Laval), Caroline Hervé (Anthropology, Université Laval) and Bernard Saladin d’Anglure (EIS co-founder and Professor emeritus, Université Laval). In 2018, for administrative purposes, Christopher Fletcher was named the titular director of the journal. Aurélie Maire (double doctorate from the Department of Anthropology at Université Laval and Inuit Language and Culture at INALCO) was hired as managing editor.

For the past four years we have worked hard to get past this difficult moment. The editorial team has managed to revive the internal process of selection and evaluation of articles and to catch up on the backlog of issues published in previous years. One single issue and four double issues have been published this way since 2018. These issues are the result of close collaboration with Inuit from the Canadian Arctic and Alaska, and researchers from North America and Europe. This and future issues continue these partnerships between circumpolar Indigenous peoples and international researchers. Like most academic journals at this point, EIS is now available online and is moving to a full open source platform. We also took advantage of this period to revise some practices to increase the quality of the selection process, the peer review and ensure the overall quality of the articles and research notes. To give the journal more visibility, the dissemination strategies have also been rethought with, for example, the creation of a new website, a Facebook page, and a Twitter account.

Today, the editorial collective is happy to announce that Caroline Hervé has accepted to take on the role of EIS journal director. The journal thus returns to its home in the department of Anthropology at Université Laval where professor Hervé is Professor and holder of the Sentinel North Research Chair on relations with Inuit societies. As new director she plans to continue to improve the internal functioning of the journal, by working more closely with its editorial board, and to increase the presence and role of Inuit within the journal. The research environment has changed and it is important that the journal reflect these changes. With the release of the National Inuit Research Strategy published in 2018 by Inuit Tapiriit Kanatami, the Inuit Association of Canada, it is clear to all that Inuit are now taking a leadership role in research by becoming actors and partners in the design, implementation, but also dissemination of research. Since its creation in 1977, the journal has become an international reference in the field of Inuit studies. In order to continue to play this important role, the journal needs to continue to bring Inuit into the governance of the journal, to open its pages even more to publications from Inuit, and to value the language, perspectives, traditions and knowledge of Inuit, while ensuring that multiple viewpoints are represented and shared.

By continuing to read the EIS, by continuing to subscribe, you are participating in this great adventure.