Corps de l’article

Le management international revêt souvent plusieurs formes. Il peut se poser en générateur de tension ou en enjeux de gestion d’interfaces entre acteurs, outils et environnements internes et externes. Ainsi, pour cette livraison de Management international, nous vous proposons un numéro des plus riches composé d’une sélection d’articles accompagnés d’un dossier thématique sur le coworking.

Certaines thématiques s’articulent autour de la manière dont les entreprises collaborent, se concurrencent ou… font les deux simultanément. Dans ce cas, nonobstant l’existence de frontières de l’organisation, subsistent des tensions internes et externes. Dans cette veine, Annabelle Jaouen et Estelle Pellegrin-Boucher étudient la coopétition commerciale. Avec un solide ancrage méthodologique qualitatif, elles montrent que cette coopétition est génératrice de tension en plus de mettre de l’avant trois modes permettant de les gérer.

Au-delà des arbitrages internes-externes, à l’intérieur des frontières organisationnelles, la capacité créative apparaît comme interrogeant la manière dont s’articule la capacité de création des professionnels. Marion Cina et Claude Paraponaris ont trouvé que la capacité créative devenait de plus en plus tributaire d’outils de nature technologiques, ce qui force les questions sur l’impact de ces outils sur la capacité de création des professionnels.

Aussi, hors des frontières de l’organisation, l’activité de cette dernière entraîne des retombées diverses, dont un impact sociétal certain. À l’aide du cas de multinationales opérant en Colombie, Hamza Asshidi, Anne Bartel-Radic et Mathilde Dessaigne étudient la question de l’impact sociétal des actions sociales des entreprises. Ils soulignent d’ailleurs l’importance que prend la mesure de cet impact. Les résultats de l’étude de 21 filiales montrent l’importance de ces actions sociétales.

Si les multinationales sont très étudiées dans la littérature, les plus petites entreprises (PME) ne sont pas en reste, car elles aussi se trouvent aux prises avec quantité de dilemmes. Les entreprises qui naissent mondialement (born glogals) réalisent souvent des pivots dans leur internationalisation. Bilal Ahmed Jathol et Véronique Favre-Bonté se penchent plus avant sur cette question. Leurs travaux, réalisés à partir de données ancrées dans l’industrie du jeu vidéo avec un cadre de la théorie de l’effectuation, montrent les sources de ces pivots et les enjeux s’y rapportant.

Par ailleurs, toujours au sujet des PME, ces dernières ont souvent recours aux réseaux sociaux. Or, ce recours a un impact sur la distance psychique des entreprises soumettent Elodie Deprince et Ulrike Mayrhofer qui tirent leurs conclusions à partir d’une enquête réalisée auprès de 268 PME. Cette distance psychique est influencée par les réseaux sociaux numériques. Elle est réduite par certaines activités en lien avec le développement des affaires, mais n’est pas affectée par d’autres en lien avec les partenariats.

Enfin, le coworking, chéri par un nombre croissant d’acteurs, est d’un intérêt indéniablement croissant tant pour la littérature que pour les praticiens eux-mêmes. Un dossier thématique des plus intéressants sur le sujet — et qui fera sans doute école sur la question — a été élaboré par Diane-Gabrielle Tremblay, Arnaud Scaillerez et Anne-Laure Le Nadant vient compléter ce numéro. Ces derniers posent des questions cruciales autour de l’importance des espaces de coworking pour accéder à des ressources entrepreneuriales. Espaces collaboratifs néanmoins soumis à une logique leur étant propre, la compréhension de leur dynamique est cruciale, ne serait-ce qu’en raison de la pandémie. Ce dossier thématique comprend des contributions de collègues renommés ayant des perspectives particulièrement riches et pertinentes comme celles de Hélène Bussy-Socrate, Olivia Chambard et Nicolas Aubouin; de Stéphanie Bouchet, Jean-Yves Ottoman, Émilie Hennequin et Papa Alioune Meïssa Mbaye; de Didier Chabaud, Philippe Eynaud et Nathalie Raulet-Croset; de Mylène Capo-Chichi, Anne-Laure Saives et Annie Camus ainsi que de Fabio James Petani, Didier Chabanet et Damien Richard.

C’est à un autre numéro particulièrement porteur que nous vous convions. Merci de votre fidélité, de votre appui et surtout de participer à la communauté de Management international qui est des plus dynamiques dans un espace trilingue unique.

Bonne lecture !