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Introduction

À l’heure où les possibilités de l’Internet changent la donne, les institutions culturelles, dont font partie les bibliothèques, sont contraintes de se diversifier. Si les bibliothèques ne sont pas près de disparaître, il n’en demeure pas moins qu’elles sont amenées à se transformer « de manière parfois radicale pour relever le défi d’accueillir (physiquement) les digital natives » (Mairesse, Tobelem et Vessely, 2017, p. 88) ou pour simplement réduire les fractures numériques. Le rôle d’un bibliothécaire est alors d’accompagner cette évolution vers des espaces plus interactifs en proposant des initiations numériques ciblées et destinées à valoriser les collections et les ressources électroniques. Intrinsèquement liées à la science ouverte, deux plateformes web peuvent retenir son attention :

  • HAL, qui est devenu un lieu incontournable « d’archivage des publications non seulement du monde de la recherche mais aussi de celui de l’enseignement supérieur » (Desrichard, 2017, p. 80) ;

  • Wikipédia, qui a « contribué à sortir de la sphère économique privée [...] la diffusion de la connaissance auprès du grand public » (Desrichard, 2017, p. 95).

C’est en ce sens que le Service Commun de Documentation (SCD) de l’Université Paris-Est Marne-la-Vallée – devenue Université Gustave Eiffel au 1er janvier 2020 – a organisé deux séries d’ateliers au cours de l’année universitaire 2019/2020 :

  • Deux ateliers HAL sur l’identité numérique des chercheurs et chercheuses au cours de l’Open Access Week en octobre 2019 (Soubeyran, 2019) ;

  • Un atelier Wikipédia sur l’Oulipo durant le mois de la contribution francophone de mars 2020 (Projet : Wikipédia+Oulipo, 2020)[1]. [2]

La dynamique de ces ateliers s’est poursuivie au cours de l’année 2020/2021 - marquée par des phases successives de restrictions sanitaires - et devrait se maintenir au cours de l’année 2021/2022[3].

Deux séries d’ateliers HAL au cours de l’Open Access Week

HAL – abréviation de Hyper Articles en ligne – est une plateforme d’archivage des publications scientifiques en accès ouvert. Créé en 2000 au sein du CNRS, son nom fait référence à l’ordinateur du film de Stanley Kubrick, 2001, l’Odyssée de l’espace (Desrichard, 2017, p. 79). HAL est donc une archive ouverte « destinée au dépôt et à la diffusion d’articles scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, et de thèses, émanant des établissements d’enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés » (Comité pour la science ouverte, 2020). La communauté scientifique et universitaire française a ainsi fait le choix d’un dépôt centralisé.

Les textes déposés doivent décrire un travail achevé de recherche, pour des contenus comparables à ceux publiés dans des revues scientifiques à comité de lecture. Les documents acceptés (après un rapide examen) reçoivent une adresse web stable et peuvent ainsi, comme toute publication scientifique, faire l’objet d’une citation [...]. Plusieurs facteurs vont assurer le succès de HAL. Le premier d’entre eux est le ralliement rapide à cet outil d’autres organismes que le CNRS.

Desrichard, 2017, p. 80-81

À la BU de l’Université Gustave Eiffel, deux sessions de deux heures sur HAL ont été organisées en octobre 2019 et 2020 au cours de l’Open Access Week, semaine internationale en faveur du libre accès aux publications scientifiques.

  1. Les deux premiers se sont déroulés le mercredi 23 et le jeudi 24 octobre 2019 de 14 h à 16 h dans une des salles de formation de la Bibliothèque Georges Perec (Soubeyran, 2019).

  2. Les deux suivant ont été des webinaires qui se sont déroulés par visioconférence de 14 h à 16 h les mardi 20 et 24 octobre 2020 (Soubeyran, 2020).

Dans les deux cas, ces ateliers ont visé à familiariser les chercheurs avec le système HAL Archives ouvertes, conçu et mis à disposition gratuitement par le CNRS. Cette démarche s’est inscrite dans le cadre du mouvement Open Access, qui vise à donner accès à un large public (chercheurs et chercheuses en France et à l’étranger, étudiantes et étudiants, expertes et experts de la fonction publique ou du secteur privé, etc.) aux travaux menés dans les laboratoires financés par des fonds publics. Différents points liés au portail HAL ont été abordés au cours de ces ateliers :

  • Se créer un compte HAL

  • Référencer ses publications

  • Diffuser ses publications en libre accès

  • Se créer une identité numérique

  • Réutiliser des données dans HAL

Le fait que HAL soit une archive institutionnelle permet de rassurer les chercheurs quant à la pérennité des données stockées. Un autre élément favorable tient aux possibilités de personnalisation de l’outil, des établissements d’une part à travers leur portail (Desrichard, 2017, p. 81), des chercheurs d’autre part à travers leur CV HAL contenant la liste de leurs publications. Dit autrement, une des clefs de l’environnement HAL réside dans « la gestion de son identité numérique en lien avec les grands référentiels nationaux et internationaux (ORCID, Idref, VIAF, etc.) ainsi que la possibilité de se créer une page personnelle où tout ou partie des publications dans HAL peuvent être présentées » (Romary, 2016, p. 60).

Ces ateliers ont permis une transmission à la fois théorique et pratique de connaissances sur l’environnement HAL, et ce grâce à la sensibilisation au libre accès. S’il faut bien prendre en compte le fait que

le champ scientifique offre un paysage où de nombreux acteurs privés se sont engouffrés dans le secteur de l’information scientifique pour offrir eux-mêmes leur plateforme d’archivage (Academia, Researchgate),

Romary, 2016, p. 37

on présente aux chercheurs deux grandes opportunités qu’offre HAL : y faire des recherches et y déposer les fruits de sa recherche.

Durant la phase de présentation, des notions essentielles liées au vocabulaire de la publication scientifique sont abordées, c’est notamment le cas de la distinction entre preprint, postprint et version éditeur d’un document (Prucha, 2021, p. 359-360).

  1. Le preprint est le fichier produit par le chercheur soumis à la revue et avant évaluation du comité de lecture.

  2. Le postprint est la version numérique d’un article de revue de recherche après qu’il ait été examiné par des pairs et accepté pour publication, mais avant qu’il n’ait été composé et formaté par la revue. Les licences des revues revendiquent généralement la propriété intellectuelle sur la version éditeur, mais permettent aux auteurs de publier la version postprint en libre accès (Inefuku, 2013, p. 2). C’est ce qu’on appelle souvent la voie verte du libre accès.

  3. Le fichier éditeur ou version publiée d’un article est la copie entièrement révisée, composée et formatée d’un manuscrit tel qu’il a été publié dans la revue. La version publiée d’un article est souvent liée à un identifiant pérenne (par exemple un DOI) pour lever toute ambiguïté sur la version faisant référence.

L’idée est ici de considérer HAL comme un canal de diffusion des idées, dès leur mise par écrit en encourageant le dépôt de manuscrits à toutes les étapes et dans toutes les versions [...] l’objectif d’une plateforme telle que HAL n’est plus d’être un miroir d’un monde de publications qui lui est extérieur, fait de journaux, de livres, etc. publiés par des éditeurs bien souvent privés, mais bien d’être un espace documentaire où le chercheur va gérer la continuité de sa production. Les notions de preprint, post-print ou version éditeur deviennent ici rapidement obsolètes puisqu’elles ne sont que le reflet d’accidents extérieurs au processus de production documentaire. (Romary, 2016, p. 52-55)

Trois ateliers Wikipédia

[Wikipédia] est un mode de publication particulièrement déroutant pour la majorité des utilisateurs d’encyclopédie, habitués à une distinction nette des rôles d’auteurs, d’éditeur et de lecteur, là où Wikipédia met en avant une co-création - même si cette dernière est à relativiser, puisque peu de personnes contribuent à beaucoup de contenus là où l’écrasante majorité se contente de consulter.

Desrichard, 2017, p. 94

Dans le cadre d’une activité Wikipédia, le rôle du bibliothécaire/formateur comme médiateur numérique prend effectivement tout son sens. Le passage du statut de simple lecteur de l’encyclopédie à celui de contributeur n’est pas naturel et nécessite souvent un accompagnement. Le bibliothécaire pourra, au cours de sa formation, aborder aussi bien des points techniques (création de compte, éditeur visuel et wikicode) que des points ayant trait aux règles de fonctionnement de l’encyclopédie (principes fondateurs, critères d’admissibilité). S’il pourra mettre en avant les mérites scientifiques de l’encyclopédie libre - « le plus gros réservoir de métadonnées au monde » (Puig, 2016, p. 97) - il ne pourra éluder la question de la fiabilité en précisant que celle-ci est dépendante de la qualité des sources citées et que le lecteur a la possibilité d’évaluer cette fiabilité et surtout de l’améliorer en complétant l’article par des informations sourcées.

Le mois de la contribution francophone en mars, ou de la campagne 1Lib1Ref en mai/juin se prêtent bien à l’organisation d’ateliers contributifs. Nombreux sont ceux effectivement organisés chaque année dans des bibliothèques de l’espace francophone et du monde entier. Le regret exprimé par Yves Desrichard en 2017 sur le fait que « les bibliothèques, malgré le volontarisme de certains, ne se soient pas mieux appropriées l’outil [Wikipédia] et associées, par-delà les polémiques, à sa démarche et à ses réussites » (Desrichard, 2017, p. 95) ne nous semble plus formulable tel quel en 2021 même si beaucoup d’actions restent encore à mener, au niveau de la formation des bibliothécaires notamment.

À la BU de l’Université Gustave Eiffel, trois ateliers Wikipédia ont été organisés entre 2019 et 2021.

  1. Le premier l’a été le mardi 10 mars 2020 de 14 h à 17 h à la Bibliothèque Georges Perec. La thématique de contribution concernait l’Oulipo, les Oulipiennes et les Oulipiens. Cet événement s’inscrivait « à la fois dans le cadre du Mois international de la contribution francophone, des actions de promotion des femmes autour du 8 mars, journée internationale des droits des femmes » (Projet :Wikipédia+Oulipo, 2020).

  2. Le second s’est déroulé le vendredi 5 février 2021 de 10 h à 12 h. Il s’agissait d’une présentation à distance sur Wikipédia et les sources bibliographiques « dans le cadre de la campagne 1Lib1Ref et des 20 ans de la création de Wikipédia » (Wikipédia :1Lib1Ref/BU de l’Université Gustave Eiffel, 2021). La campagne #1Lib1Ref se déroule 2 fois par an : du 15 janvier au 5 février et du 15 mai au 5 juin. Elle est soutenue par un nombre important d’organisations Wikimedia partout dans le monde. Dans le cadre de cet événement, des bibliothèques de toute sorte et de toute taille organisent des activités de promotion. L’objectif est de sourcer des articles manquant de références

  3. Le troisième, par visioconférence le jeudi 22 avril de 13 h à 16 h. L’événement s’est déroulé « à la faveur du Printemps des Poètes et de la résidence au sein de l’Université Gustave Eiffel de 4 poètes du 25 mars au 4 mai 2021 : Jacques Jouet, Patrick Biau, Jean-Paul Honoré et Cécile Riou » (Projet :Poétique Planétaire, 2021).

Les événements 1. et 3. présentaient une continuité certaine puisqu’ils pouvaient s’appuyer sur un événement antérieur – la résidence de l’écrivain oulipien Frédéric Forte à l’UPEM en 2015 – et se sont focalisées sur la littérature comme thématique de contribution. Quels ont été les objectifs de ces ateliers ? Démystifier Wikipédia et ses projets frères, permettre aux participants de rencontrer des contributeurs expérimentés, former des néophytes sur les règles de Wikipédia, améliorer et créer des articles. Ces deux événements présentaient tous les deux un déroulé de 3 heures, avec la possibilité de déborder sur le temps imparti. La première partie d’environ 30 minutes était consacrée à une présentation de Wikipédia, les deux heures restantes consacrées à la contribution active des participants : création d’articles ou amélioration d’articles existant. Dans les deux cas, une liste de travail était constituée contenant des articles à créer et à améliorer. Elle s’accompagnait d’une bibliographie contenant des ouvrages tirés des collections physiques de la BU ou d’articles consultables en ligne grâce aux ressources électroniques de la BU. La mise en valeur des collections fait partie intégrante des objectifs de l’atelier.

Il était judicieux de présenter au public de l’atelier, la liste des dix idées émises par Phoebe Ayers pour éditer Wikipédia en bibliothèque.

  1. Présenter les collections de la bibliothèque

  2. Écrire sur un sujet lié aux collections de la bibliothèque

  3. Ajouter des identifiants (ISBN et DOI)

  4. Élaborer une bibliographie

  5. Écrire des articles sur les ouvrages, les revues… et les bibliothèques

  6. Vérifier les références

  7. Trouver des références

  8. Développer les biographies

  9. Ajouter des images

  10. Traduire

Ayers, 2013

Nous montrons ainsi que les modalités de contribution sont diverses, les utilisateurs pouvant se spécialiser en fonction de leurs compétences et de leurs centres d’intérêts. En ceci, Wikipédia n’est qu’un exemple de plateforme contributive sur le web, certes connue parce que très consultée et bien référencée. Mais parce qu’elle est une encyclopédie accordant une grande importance aux sources bibliographiques et à l’interconnexion avec les bases de données, un atelier contributif sur Wikipédia a toute sa place en bibliothèque.

Les contributions multiples et variées des utilisateurs d’outils et de services numériques constituent l’une des ressources majeures de l’économie numérique. Qu’il s’agisse de contributions passives [...] ou actives – (les avis et commentaires rédigés sur des biens culturels et médiatiques, les contenus postés sur les sites d’hébergement de contenus légaux ou la rédaction et les corrections d’articles sur Wikipédia, etc.), ces ressources participent pleinement à la valorisation et à la dynamique de développement des sites, applications et plateformes en ligne.

Guibert, Rebillard, Rochelandet, 2016, p. 127

Les ateliers Wikipédia s’adressent théoriquement à un public plus large que les ateliers HAL, destinés eux principalement aux doctorants et enseignants-chercheurs. C’est donc une contribution amateure qui y est davantage valorisée qu’une contribution professionnelle jugée suspecte si non déclarée.

La contribution amateur peut aller, en contexte numérique, d’une simple production de traces de navigation, objet principal de l’économie des données et des réseaux sociaux, jusqu’à des formes d’édition/agrégation contributrice (Wikipedia), d’éditorialisation et de commentaire (micro-critiques de films) ou de publication originale (blogs).

Puig, 2016, p. 89

Car même si Wikipédia existe en dehors des bibliothèques, cela n’interdit nullement aux bibliothèques de « jouer autour de l’encyclopédie un des rôles principaux sur lequel elles sont attendues, celui de médiateur culturel » (Machefert, 2017, p. 145). Cette médiation peut intervenir à plusieurs niveaux : introduction aux principes de fonctionnement, sensibilisation du public aux questions de droit d’auteur, et surtout organisation d’ateliers de contribution. Et ce type d’action, en termes d’images au moins, ne peut être que bénéfique pour la BU organisatrice (Machefert, 2017, p. 145-146).

Des pratiques participatives en bibliothèque

Une des tendances actuelles des bibliothèques consiste à favoriser l’interaction avec les usagers [...] le numérique et ses outils contribuent à ce processus de co-création entre usagers et bibliothécaires. Le développement du Web au début des années 2000 s’est traduit par l’émergence d’un nouvel acteur : l’internaute contributeur [...] les bibliothécaires ont tenté de s’inspirer de cette nouvelle dynamique pour favoriser l’échange et la participation avec les usagers.

Fourneux, 2015, p. 84

En présentiel ou à distance, ces ateliers web ont été l’occasion d’un échange direct avec le public et se sont le plus souvent déroulées en deux phases :

  1. une première phase théorique de présentation de l’outil web par le ou les formateurs. Le cadre de l’événement, l’historique de la plateforme web, ses règles de fonctionnement sont évoquées de manière générale.

  2. une deuxième phase pratique où le public est invité à contribuer à la plateforme et à poser toute question utile. Les formateurs ont ainsi la possibilité de fournir une aide et un accompagnement personnalisé à chacun des participants et de revenir éventuellement vers le groupe sur des points qui auraient été omis ou mal compris.

La plupart des ateliers ont été réalisé par un binôme constitué de moi-même, bibliothécaire, et de Philippe Gambette, enseignant-chercheur de l’Université Gustave Eiffel. Philippe Gambette ayant déjà l’expérience d’ateliers et de « mise en ligne de textes sur Wikisource »[4] (Gambette, Lechevrel, Trotot, 2021, p. 159-176), le binôme que nous avons constitué a pu ainsi être efficace dans les réponses aux questions du public constitué de profils et d’interlocuteurs variés.

Le tableau suivant fait le récapitulatif des ateliers qui - en distanciel ou en présentiel - se sont déroulés entre 2019 et 2021.

-> Voir la liste des tableaux

Dans tous les cas, les ateliers furent précédés d’une phase de communication par flyers, affiches et mails.

Pour ces bibliothèques qui intègrent une approche participative, celle-ci accompagne leur insertion dans leur territoire et l’affirmation de leur nécessaire rôle social et politique [...] Le développement d’Internet et des outils du Web 2.0, les diverses crises de la représentation comme celles de l’économie et de la sociabilité, ont relancé un sentiment d’urgence politique, au sens d’un besoin de prendre une part active à la société, à ses formes et à ses décisions.

Bats, 2015, p. 9-10

Le caractère participatif de projets web comme HAL ou Wikipédia est un élément fondamental de motivation des usagers, car cela peut les amener à adhérer à la plate-forme et à contribuer régulièrement. Un dénominateur commun aux deux plateformes que sont HAL et Wikipédia tient à l’aspect communautaire. Si des organisations structurées comme la Wikimedia Foundation ou le CCSD assurent des fonctions transversales (hébergement, relation avec des partenaires, ou autre), ces sites vivent et fonctionnent grâce à la masse des contributeurs qui apportent au projet leur contribution participative. L’accompagnement d’un service commun de documentation sur de tels projets permet aux usagers de se confronter à cette fameuse « culture numérique » dont Wikipédia constitue un des symboles (De Bideran, Wenz, 2020).

Conclusion

Les ateliers web organisés à la BU de l’Université Gustave Eiffel forment ainsi un exemple concret de participation d’une bibliothèque universitaire à la médiation de l’information numérique en fournissant aux chercheurs et aux usagers des outils de décodage et de décryptage. Il ne peut s’agir simplement de dépoussiérer l’image d’une bibliothèque mais bien de proposer une action mobilisatrice.

L’histoire des bibliothèques, qui a fait l’objet de très nombreux travaux, nous paraît aujourd’hui devenir inactuelle : que pouvons-nous avoir de commun, à l’ère d’Internet et des nouveaux médias, avec ces lieux dont l’image reste toujours plus ou moins poussiéreuse et retirée, les bibliothèques ? Le phénomène est accentué par la dématérialisation qui fonde la « troisième révolution du livre » et qui permet la mise en ligne massive de nouveaux contenus [...] Or, la bibliothèque n’est-elle pas d’abord définie comme le lieu où les livres sont conservés et mis à disposition ?

Barbier, 2013, p. 3

En un sens, la démarche participative ou contributive s’inscrit dans une réflexion plus large sur le renouvellement du métier de bibliothécaire, intermédiaire entre les usagers et les ressources numériques.