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Au printemps 2021, les éditions du Boréal publiaient une Brève histoire de la Révolution tranquille, sous la plume de Martin Pâquet et Stéphane Savard. S’inscrivant dans une collection riche de dix titres, dont le premier fut la Brève histoire du Québec de Jean Hamelin et Jean Provencher en 1990, l’ouvrage a d’emblée l’ambition d’être la première synthèse historique de cette période perçue ici dans son temps long.

Cet ouvrage est bienvenu dans le paysage historiographique, alors que le dernier livre jetant un regard global sur la Révolution tranquille datait de 2010 (Guy Berthiaume et Claude Corbo, La Révolution tranquille en héritage) et encore s’agissait-il d’un collectif. Pour trouver dans l’historiographie une monographie — posthume et incomplète — sur la période, il faut remonter à Léon Dion ! C’est donc dire l’importance de l’entreprise.

Bien entendu, la nature même de cette synthèse — l’étendue de la période couverte, la complexité de l’objet étudié et les enjeux mémoriels qu’elle soulève — devait la soumettre invariablement à la critique. De fait, depuis sa parution, l’ouvrage a soulevé des discussions animées entre historiens et donné lieu à de nombreux commentaires de la part d’acteurs des milieux académiques, intellectuels et journalistiques.

Espace de débats et d’échanges d’idées depuis ses origines, le BHP reste fidèle à sa tradition en vous proposant ici des textes critiques qui présentent, analysent et commentent l’ouvrage. Pâquet et Savard sont certes respectivement membre du comité de rédaction et directeur du BHP, cependant ils ont été rigoureusement exclus du processus éditorial ayant mené à la publication de ces textes. En les lisant, vous constaterez qu’ils sont d’ailleurs loin d’être complaisants : ce sont des lectures passionnées qui susciteront, nous l’espérons, une réponse des deux auteurs. D’ailleurs, la revue ouvre ses pages à d’autres critiques, commentaires et opinions en lien avec la parution de cet ouvrage synthèse.