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Associé au départ à certains facteurs psychologiques ou sociologiques, l’échec scolaire a depuis été mis en relation avec diverses autres variables. Aux yeux des acteurs du terrain des milieux éducatifs français, ces variables ne revêtent cependant pas toujours la même importance. L’auteur de cet ouvrage s’est donné pour objectif d’identifier ces variables, puis d’en mesurer l’importance leur étant attribuée. D’abord, l’auteur traite de différentes variables individuelles, familiales, scolaires et sociétales associées à l’échec scolaire. Exhaustive et bien articulée, cette entrée en matière établit les assises de l’enquête de grande envergure qui est ensuite présentée.

L’ouvrage tire sa singularité et sa pertinence de l’analyse de l’importance relative de ces variables telle que perçue par 8 214 acteurs du terrain : enseignants, directeurs et membres du personnel responsables de l’encadrement, etc. Plus précisément, 100 hypothèses susceptibles de jouer un rôle dans la réussite ou l’échec scolaire sont identifiées : celles-ci concernent les enseignants (17), les élèves (8), les familles (15), les établissements (15), les politiques de l’État (16), les modes d’évaluation (7), la langue (4), l’usage des technologies de l’information et de la communication (5) et certaines conditions sociétales (13). Les acteurs ont été invités à partager leur degré d’accord relatif à chacune de ces hypothèses à l’aide d’une échelle à cinq niveaux, dont un permettant l’abstention. Les résultats de cette enquête sont rendus sous forme de graphique présentant les pourcentages d’accord associés à ces hypothèses. Une brève analyse de l’auteur permet de mieux comprendre les données présentées. En outre, l’auteur brosse un portrait des consensus et des dissensus forts, modérés et faibles quant à ces hypothèses. Il est alors possible de constater que l’importance perçue des causes de l’échec scolaire est extrêmement variable d’un acteur à l’autre, voire opposée dans certains cas. Par ailleurs, alors qu’il existe encore peu de données comparatives sur les variables décisives associées à l’échec scolaire, cette enquête ne se contente pas de les identifier, mais traite de leur importance relative à l’aide d’une échelle, ce qui permet d’ouvrir le dialogue sur l’ordonnancement de celles-ci.

De plus, en complément de ces analyses, des données qualitatives, issues de deux questions ouvertes ainsi que d’un commentaire libre sont présentées. De fait, les acteurs expliquent les causes de l’échec scolaire qu’ils considèrent comme étant les plus importantes ainsi que les mesures à instaurer de manière prioritaire afin de réduire le taux d’échec. Les 1 500 pages de réponses obtenues lors de cette enquête, synthétisées dans cet ouvrage, expliquent la richesse des données collectées et témoignent de l’impossibilité de restreindre l’échec scolaire à un nombre fini de causes. Cela dit, malgré la pertinence des données présentées, nous considérons qu’un arrimage plus exhaustif des données quantitatives et qualitatives serait souhaitable afin qu’une analyse approfondie soit possible, fournissant ainsi une compréhension complète des propos véhiculés par les différents acteurs impliqués. En somme, cet ouvrage rigoureux et accessible s’adresse, entre autres, aux enseignants, aux parents d’élèves et aux étudiants désireux d’identifier et de mieux évaluer les causes de l’échec scolaire.