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Cet ouvrage collectif constitue une extension au projet de recherche PLURI-L, mené de 2009 à 2014, ayant pour objectif d’explorer les enjeux du plurilinguisme aux Pays de la Loire et de les mettre en perspective avec d’autres contextes. Le collectif se décline en trois parties, accompagnées d’un article introductif et d’un autre conclusif, et présente neuf contributions de 14 chercheur⋅se⋅s sur le sujet des représentations et des dispositifs plurilingues. Le texte introductif aborde les concepts de multicompétence et de multilinguisme d’une perspective historique et psycholinguistique. Dans la première partie, les contributions tentent de dresser un portrait des représentations des apprenant⋅e⋅s quant au développement de leurs compétences plurilingues. Le deuxième axe examine la variation et la variabilité langagières, leur prise en compte en enseignement et leur impact sur le développement des compétences langagières des apprenant⋅e⋅s. Quant à la troisième et dernière partie, elle est dédiée aux dispositifs pédagogiques plurilingues et à leurs effets sur les apprenant⋅e⋅s. Un texte de conclusion présente le travail visant à repenser le Cadre européen commun de référence pour les langues en fonction des nouvelles conceptualisations dans le domaine et des développements contextuels amenés par la mondialisation.

Les contributions du premier axe soulignent l’importance de mettre en place des dispositifs valorisant les répertoires plurilingues des apprenant⋅e⋅s, dès le début du parcours scolaire. Ces dispositifs permettraient aux apprenant⋅e⋅s de dispenser de la référence au mythe de la⋅du locuteur⋅rice natif⋅ve ou du bilinguisme parfait. Le deuxième axe témoigne des difficultés associées à la prise en compte de la variation et la variabilité langagières par les enseignant⋅e⋅s dans plusieurs contextes d’apprentissage et suggère, dans la dernière contribution, des activités basées sur le cinéma francophone pour traiter de la variation lexicale. Finalement, le dernier axe présente plusieurs dispositifs éducatifs plurilingues et examine leur potentiel et les enjeux associés à leur mise en oeuvre.

Le fil conducteur de l’ouvrage, établi d’emblée dans le titre, demeure observable et la variété des axes traités contribue assurément à sa transdisciplinarité. En outre, l’ouvrage aborde certaines thématiques moins présentes dans la recherche sur le plurilinguisme telles que la variété langagière et la paire « oral/écrit ». Aussi, certaines contributions maintiennent un lien étroit avec la pratique en suggérant des ateliers, des activités ou des tâches à utiliser en classe de langues.

Il est toutefois possible de souligner le manque de contributions sur les dispositifs éducatifs adressés aux jeunes apprenant⋅e⋅s. L’ouvrage aurait gagné à varier davantage les contextes d’enseignement et d’apprentissage examinés, étant donné la prédominance des études menées en contexte français et européen.

De par sa perspective « transdisciplinaire » (p. 9), cet ouvrage s’adresse en général aux chercheur⋅se⋅s en sociolinguistique, en sciences de l’éducation et, plus spécifiquement, en didactique des langues. Certaines contributions s’avèrent aussi intéressantes pour les pédagogues (oeuvrant en majorité auprès des adultes), grâce à leurs suggestions de pratiques pédagogiques plurilingues concrètes.