Corps de l’article

Hanna Malewska-Peyre nous a quittés en juillet 2019 à l’âge de 92 ans. Battante, curieuse, avisée, et surtout osée, elle a poursuivi, au cours de sa longue carrière de sociologue et de psychologue social, une idée à la fois simple et complexe : observer l’intime au-delà de l’image perçue par les autres ou offerte aux autres et examiner l’imbrication de cette intimité au coeur des phénomènes de société, dans un jeu complexe des multiples et co-influences. Elle s’est montrée avant-gardiste par son attrait pour des sujets non conventionnels, comme sa thèse de doctorat d’État soutenue en 1967 sur les déterminants culturels et psychosociaux de la vie sexuelle des femmes dans la Pologne traditionnelle au début des années 1960, ses travaux sur l’identité des adolescents nés en France de parents immigrés à la fin des années 1970, ou encore sur les convictions intimes et les valeurs des militants alors que leurs croyances fondatrices dans leur parti sont mises à mal, ainsi que sur les représentations éthiques des enfants, adolescents, ordinaires comme déviants, des parents et éducateurs, en matière de droits de l’homme, de pensée égalitaire ou à propos de la facette moins reluisante du mensonge et des délits.

***

Ses nombreuses présentations à l’ARIC, suivies de diverses publications, attestent de sa présence active et régulière au sein de l’association dès les premiers colloques et congrès, où elle figure parmi les tout premiers membres. Le volume Identité, acculturation et altérité que j’ai eu le plaisir de piloter avec elle et Fabienne Tanon, paru en 2001 dans la collection Espaces interculturels chez L’Harmattan, a trouvé une excellente audience et reste une référence d’actualité vingt ans après. Elle y a publié un chapitre sur la construction axiologique des identités, autrement dit sur la manière dont les convictions intimes et les valeurs constituent un noyau solide du soi et de la représentation de soi, donc de l’identité au-delà des influences catégorielles et des influences culturelles.

***

J’ai rencontré Hanna pour la première fois au congrès de l’ARIC de Saarbrücken, en 1994, au moment de nos nominations respectives comme professeur d’Université, elle par Lech Walesa en personne comme professeur ordinaire à l’Institut de philosophie et de sociologie de l’Académie polonaise de sciences (IFIS PAN) à Varsovie après son départ à la retraite comme directrice de recherche au CNRS affectée à CRIV de Vaucresson et moi comme professeur de psychologie interculturelle et du développement à l’Université Nanterre. Le thème de l’acculturation et de l’identité des adolescents issus de l’immigration ainsi que leur double appartenance et leurs liens familiaux nous étaient chers. Nous connaissions nos travaux mutuels, mais ne nous n’étions jamais rencontrées. Depuis, nous avons noué des liens étroits et sommes devenues amies jusqu’à ses derniers jours. Nos doubles nationalités et nos va-et-vient entre deux pays ont consolidé notre connivence et conforté nos goûts pour la multiperspectivité sur les phénomènes sociaux. Regarder la médaille selon ses différents angles et perspectives, pas seulement l’endroit et l’envers.

***

Sa carrière se situe au croisement de trois cultures intellectuelles et axiologiques : la Pologne, ancrage solide par sa famille, son père, son premier mari et sa formation, la France, pays d’adoption dont elle maîtrise parfaitement la langue, où elle a immigré au début des années 1970 et auquel elle est liée par son second mari et son activité au CNRS au sein du centre de Vaucresson (CRIV) et enfin les États-Unis, marquée à tout jamais par un séjour de recherche de 6 mois à la fin des années 1950 alors qu’elle suivait son premier mari, Andrzej Malewski, qui y faisait un postdoctorat. Elle y assiste alors à des congrès en sociologie et psychologie sociale, rencontre de grands chercheurs, emprunte rapidement leurs méthodes pour les faire définitivement siennes, s’inspire de leurs thèmes, notamment les plus avant-gardistes comme l’analyse de la sexualité féminine par Kinsey et les relations intergroupes, tout gardant l’esprit philosophique polonais et en se moulant dans les approches sociales françaises. Elle offre un exemple assumé d’une double culture, d’une double appartenance, d’une carrière et d’une vie par tranches oscillant entre la Pologne et la France, la France et la Pologne. Elle a, tout au long de sa vie, publié dans les trois langues, polonais, français et anglais. À l’instar de nombreux intellectuels polonais au cours de l’histoire, elle ne s’embarrasse pas des carcans conceptuels des écoles nationales et puise dans tous les registres qui lui semblent judicieux et appropriés pour la question qu’elle veut traiter.

Elle a connu au plus proche d’elle-même ce que les individus et les groupes opprimés peuvent ressentir et comment ils se construisent pour élaborer un sens de soi, faire respecter leurs identités, leurs valeurs, leurs droits, à la fois pour eux-mêmes et pour le groupe social auquel ils appartiennent. Elle a connu l’interdit de langue, le ballottage incessant entre grandes nations prédatrices ainsi que le contrôle de l’État sur la pensée en sciences sociales et en recherche. Appartenant à une famille de militants (son père, son premier mari, son fils), elle a le militantisme chevillé au corps. Ce sujet personnel, elle ne l’a pas mis de l’avant, mais en a fait le fil conducteur de ses recherches et de son engagement envers le transfert des connaissances et, par ricochet, en faveur de l’amélioration de la vie concrète des personnes. Il lui a fallu ruser, s’adapter, être fluide pour tenir sa voie, être fidèle à elle-même tout en étant bien insérée dans la société de chacun de ses deux pays. Avec persistance et constance, elle a eu le souci de relier connaissances scientifiques et actions sociales, conçues comme deux facettes s’enrichissant mutuellement. Pour chacun de ses thèmes de recherche, elle a allié appartenance à des sociétés savantes, parfois dès leur création et en étant parmi les rares femmes membres fondateurs (par exemple la EASP, European association for social psychology créée en 1967), et appartenance à des associations militantes dont le but est d’initier des changements sociaux et de les accompagner, d’être sur le terrain au plus proche des personnes (par exemple l’Association de maternité consciente devenue Association de la planification de la famille). C’est pourquoi elle était attachée à l’ARIC, association à la fois scientifique et ancrée dans les pratiques de changement, et pourquoi, jusqu’au bout de sa vie, elle a été active au sein de Migration-Santé dont elle a été la doyenne et qui lui a rendu honneur au moment de son décès. Jusqu’au bout de sa vie, elle a été sensible aux évènements de l’actualité sociale et aux injustices, particulièrement des minorités issues de l’immigration, et a prôné la nécessité d’éclairer les acteurs de la vie politique et sociale grâce aux apports de la science.

Concernée dès ses premiers travaux par la dimension culturelle et son corollaire, les relations intergroupes, Hanna Malewska-Peyre a souligné combien ce qui est au coeur des individus est imbriqué dans les différentes dimensions de l’environnement social, de la culture, ou plutôt des cultures et de leurs interactions. La culture n’est pas seulement objectivable et extérieure au soi, elle est construite, perçue, représentée, elle est subjective. Cette imbrication de l’intime et du social est bidirectionnelle, voire même multidirectionnelle, l’individu n’étant pas seulement influencé par le social mais lui-même un vecteur social, un acteur qui, par ses filtres personnels, fait une lecture singulière du social et donc amplifie, atténue ou détourne l’influence que ce dernier exerce sur lui, un acteur qui, par ses actions, ses réponses et ses valeurs, pèse sur le social. L’environnement social n’est pas non plus uniforme, il est composé de différents niveaux, macro ou micro, de différents acteurs à chacun des niveaux, et c’est autant leurs interactions que le poids de leur construction historique qui en font la richesse et la complexité. Hanna Malewska-Peyre a été attentive autant aux personnes ordinaires qu’aux sociétés ou groupes qui subissent de plein fouet la force des préjugés et des discriminations ethniques. Elle a su aller au coeur des enjeux des cultures et des relations intergroupes, avec son lot de lectures sur les autres et le poids de la discrimination. Regarder dans une seule direction n’est pas suffisant : il est essentiel d’appréhender et comprendre le point de vue des différents acteurs, adultes comme enfants, dominants comme dominés, déviants comme agents de la justice, de croiser les points de vue et d’analyser les interactions entre les différents paliers de l’environnement social.

Sa pensée sur les liens entre le culturel et l’individu s’est construite par étapes successives, dans l’entrelacement de ses travaux. Un essai sur l’éthique des Hopis (Première nation des États-Unis), suivi un an plus tard d’une thèse de doctorat en sociologie soutenue en 1959 devant l’Institut de philosophie et de sociologie de l’Académie polonaise de sciences (IFIS PAN) à Varsovie sur les préjugés concernant les Noirs dans la société américaine, sont les premiers jalons de cette quête. Ces travaux attestent de son intérêt précoce pour l’altérité, les valeurs et le poids des relations intergroupes déséquilibrées et défavorables. Par la suite, dans le cadre de ses activités comme directrice du Laboratoire de psychologie sociale de l’IFIS PAN de 1963 à 1970 et du séminaire de doctorat à ce même institut, elle a mené avec des collaborateurs une comparaison Pologne-France sur la délinquance juvénile. Dès sa prise de fonction dans cet institut, elle a posé les jalons, avec plusieurs collègues notamment Vincent Peyre, d’une large recherche internationale sur la délinquance juvénile impliquant initialement plusieurs pays (Belgique, France, Italie, Pologne, Hongrie, Yougoslavie) et qui articulait les différents paliers de l’environnement social. Ils se sont intéressés aux perspectives des différents acteurs et ont soulevé la question de l’articulation des influences entre facteurs proximaux de socialisation (tels la famille et la vie scolaire) et facteurs distaux (tels le développement socioéconomique de la société), mais surtout du positionnement des individus par rapport à ce milieu et la possibilité de mobilité sociale.

Quatre enseignements majeurs découlent de cette recherche. Tout d’abord, l’importance de la défavorisation relative plus que des facteurs économiques en tant que tels, autrement dit une influence avérée des facteurs économiques, mais non linéaire. De fait, il y a plus de déviance attestée dans les régions économiquement développées, les plus vulnérables étant ceux qui ne bénéficient pas de ces ressources à l’intérieur de ces régions. En deuxième lieu, la chaîne des influences entre réussite scolaire, attitudes vis-à-vis l’école, acquisition des savoirs, absentéisme scolaire et implication dans la délinquance s’organise différemment selon les pays. Par exemple, en France, les pressions scolaires et la rigidité des trajectoires sont telles que l’échec scolaire est le maillon initial, tandis qu’en Pologne où les trajectoires sont plus fluides, le maillon princeps est constitué des attitudes vis-à-vis de l’école. En troisième lieu, ils soulignent la nécessaire articulation entre individu, famille et tout l’environnement social : il ne s’agit pas de responsabilité individuelle seulement. Enfin, une question au coeur de la recherche interculturelle qui a habité Hanna Malewska jusque tardivement dans sa carrière est celle, délicate, des méthodes et des mesures dans les comparaisons interculturelles. Comment comparer tout en rendant compte des subtiles appréciations culturelles d’un même phénomène et du jeu complexe des interactions sociales ? Les nombreuses publications liées à cette recherche, dont sur les questions de comparaison interculturelle, commencent en 1967 et se poursuivent jusqu’en 1973. Le Prix Gabriel Tarde, un prix financé par le ministère de la Justice récompensant les ouvrages de criminologie en français non encore publiés leur a été attribué en 1974.

D’autres recherches comparatives peaufinent ce tableau. Son étude sur la planification familiale dans quatre pays (France, Pologne, Suède et Tunisie) menée dans le cadre de l’UNESCO à son arrivée en France en 1970-1971 met à jour avec brio la complexité de la culture, plus particulièrement de ce qu’on appelle les racines culturelles. Elle observe que la Tunisie a su construire une politique de planification familiale audacieuse en s’appuyant sur les savoirs et pratiques préislamiques encore présents. Loin d’être monolithiques, les racines culturelles sont, en effet, le produit bigarré d’un brassage historique de cultures avec une palette d’éléments résiduels. Une recherche comparative sur les valeurs en Pologne et en France menée dans le cadre de son insertion au laboratoire de Raymond Boudon (1971-1972) a suivi. Ces jalons, apparentés aux modèles d’écologie culturelle du développement et aux visions de l’Organisation mondiale de la santé sur la santé mentale, soulignent toute la richesse de l’approche et de la pensée d’Hanna Malewska-Peyre, ainsi que sa quête insatiable d’une approche rigoureuse dans le choix de la méthode et dans les analyses et interprétations.

Recrutée à partir de 1974 comme maître de recherche au Centre de Formation et de recherche de l’éducation surveillée (CEFRES), devenu le CRIV (Centre de recherche interdisciplinaire de Vaucresson), rattaché au CNRS, et à partir de 1984 comme directrice de recherche, elle a accompli sa tâche en consacrant ses travaux aux processus de socialisation au cours de l’adolescence, et plus spécifiquement aux problèmes de socialisation (comprenant implicitement la déviance) rencontrés par l’adolescence dite issue de l’immigration. Elle a pris l’initiative d’organiser de très nombreuses formations à destination des éducateurs et des travailleurs sociaux ainsi que de nombreux séminaires et colloques sur les thèmes de la socialisation, de la marginalisation, de l’identité et des valeurs, regroupant plusieurs chercheurs francophones de renom, et qui ont fait l’objet de plusieurs ouvrages dont un ouvrage collectif sur les stratégies identitaires aux Presses universitaires de France et divers ouvrages publiés également aux PUF avec Pierre Tap sur la socialisation et ses troubles. Très concernée par l’action sociale, elle a dans le même temps mené et publié plusieurs recherches-actions sur le travail social auprès de jeunes nés en France de parents immigrants.

Connue au sein de l’ARIC pour ses travaux sur l’identité négative des adolescents, garçons et filles, nés dans des familles maghrébines immigrées, travaux présentés à plusieurs reprises dans des congrès puis publiés tant dans la collection Espaces interculturels à l’Harmattan que dans des revues, sa vaste oeuvre scientifique outrepasse ce seul thème. Elle a eu à coeur de comparer à une population équivalente française plusieurs groupes d’immigrants, principalement deux groupes, des Maghrébins et des Portugais, mais aussi des Polonais de troisième génération et une minorité régionale française visible, les Antillais. Cette méthode comparative, aussi délicate soit-elle à échafauder, est en mesure d’éclairer pleinement les spécificités de chaque groupe, de leur culture et des conditions économiques qui leur sont réservées. Elle s’est intéressée aux valeurs et à l’éthique, en particulier la représentation des Droits de l’homme, qui structurent la conviction intime de soi et de son ancrage social, aux liens avec l’environnement social (parents, écoles) incluant les perceptions croisées des jeunes et des éducateurs. Bref, une articulation de l’intime au coeur des méandres de l’environnement. Trois chapitres, parus après son départ du CNRS lors de sa deuxième tranche de vie en Pologne, illustrent parfaitement l’oeuvre de cette période ainsi que ses liens au sein de la communauté scientifique, deux chapitres dans des volumes codirigés avec Pierre Tap et le troisième dans un volume dirigé par Hector Rodriguez-Tomé. Elle y poursuit, précise et enrichit le cadre conceptuel utilisé dans la recherche internationale sur la déviance menée avec Vincent Peyre. Dans deux de ces chapitres, elle analyse les procédés développementaux utilisés par des adolescents pour construire leur identité dans un monde culturel en mouvance : sur l’entre-deux des cultures pour les adolescents nés en France de parents immigrés et sur les adolescents polonais en plein coeur de changements sociétaux intenses. Dans les deux contextes, elle montre les articulations de l’intime avec le contexte social en mutation. Elle souligne le rôle structurant crucial des valeurs personnelles comme maillon essentiel de la construction identitaire. Elle se saisit de l’occasion du troisième chapitre, sur les troubles de la socialisation des jeunes de l’immigration, pour illustrer dans une figure claire sa vision de la construction identitaire au coeur du social. Ces travaux sont proches du travail princeps d’un autre Polonais, Florian Znaniecki, qui a publié en 1918 avec William I. Thomas The Polish Peasant in Europe and America, un livre considéré comme fondateur de la recherche sur l’immigration.

Très intéressée par l’autre, avide de contacts et de discussions intellectuelles, elle a fait fructifier un capital social et culturel dense construit tout au début de sa carrière et sans cesse enrichi. Elle a eu à coeur la formation des étudiants de doctorat et les contacts et collaborations avec les collègues chercheurs en sociologie et psychologie sociale. Ainsi, au cours des différents séminaires, colloques et congrès nationaux comme internationaux auxquels elle a participé, elle en a côtoyé les grands noms, tels Henri Tajfel ou Jean-Paul Codol, sans oublier les grandes chercheures sociologues ou psychosociologues de l’enfance et la jeunesse, telles Marie-José Chombart de Lauwe, Ana Vasquez, Cléopâtre Montandon, Marisa Zavalloni, Gisella Trommsdorff ou Cicdem Kagitcibasi, qui toutes se sont intéressées aux liens entre l’intime et le social. Elle vouait une grande admiration aux travaux de ces femmes. Impliquée dans le Greco 13 (Groupement de recherches coordonnées sur les migrations internationales créé en 1979) du CNRS à titre de maître de recherche, elle y a introduit et parrainé en 1982 Carmel Camilleri, rencontré en 1979 lors d’un séminaire organisé à Vaucresson sur le travail avec les familles immigrées. Ensemble, ils ont oeuvré pour que la dimension personnelle individuelle soit prise en compte et que l’on s’intéresse aux adolescents et aux familles en complément indispensable des enjeux économiques et juridiques de l’immigration abordés par les autres membres. Ces liens de recherche et ses attachements aux échanges intellectuels lui ont valu de nombreuses et constantes invitations internationales (Canada, Pologne, Belgique). Elle a marqué plusieurs générations d’étudiants de doctorat en les dirigeant elle-même dans le contexte de ses postes de professeur à Varsovie (de 1968 à 1970 puis à partir de 1992) ou en tant que consultante dans le cadre de sa participation comme chercheure associée au Laboratoire de psychologie sociale appliquée au centre Henri Piéron de l’Université René Descartes dirigé par Carmel Camilleri, sa position au sein du CRIV ne lui permettant pas de diriger des étudiants en son nom propre. Ces étudiants se souviennent de ses conseils avisés, sensibles à leur propre pensée, leur pointant d’une main assurée une piste solide qu’ils ont suivie, remplis de confiance en eux. Son influence était faite d’attention à l’autre, d’intelligence de l’espace mental d’autrui et de partage du capital social. Les étudiants ne se rappellent pas d’arguments d’autorité imposés verticalement, mais plutôt d’avoir été outillés philosophiquement, conceptuellement et méthodologiquement. Elle a éclairé le chemin qu’ils s’apprêtaient intuitivement à prendre. Ils ne doutent nullement de sa contribution à la recherche, faite de sensibilité, et de son influence durable sur eux.