Corps de l’article

Introduction (français)

Le printemps 2020 a plongé le monde dans le chaos. Il n’y a pas moyen de contourner ces faits. Les départements, écoles et facultés de travail social partout au pays se sont vus forcés de faire volte-face et de s’adapter à une situation à laquelle nous n’étions pas préparés. La pandémie, et les mesures de confinement qui en ont résulté, nous a offert de nombreuses occasions d’activer notre créativité, de démontrer notre flexibilité ou de réinventer la façon dont nous pratiquons le travail social dans l’ensemble des services sociaux : des services de première ligne à la recherche, en passant par l’enseignement. Nos pratiques pédagogiques ont été remises en question, et nous avons dû utiliser la technologie au-delà des habitudes que la plupart d’entre nous en avions. Toutefois, si une crise telle que la pandémie peut être une source d’innovation, nous devons également reconnaître les conséquences moins heureuses qu’elle a eues sur nous tous. De la fatigue que nous ressentons envers l’utilisation des plateformes telles que Zoom, à l’augmentation exponentielle du temps passé devant nos écrans, en passant par la complexification de nos vies en raison de la multiplication des tâches requises pour travailler à domicile et par le flou qui s’installe à la frontière entre « le travail » et « la maison », les impacts délétères sont nombreux. En raison des responsabilités sanitaires accrues et de la multiplication des réunions pour bon nombre d’entre nous, des responsables de la formation, aux travailleuses sociales et travailleurs sociaux, il apparait plus difficile d’effectuer nos tâches efficacement. L’ensemble des étudiant.e.s en travail social continuent, malgré un contexte moins que favorable à la formation, loin de la condition étudiante normale, de démontrer courage et persévérance dans la poursuite de leurs études. Dans de telles circonstances, nous pouvons facilement nous sentir isolés les uns des autres et il peut être tentant de sombrer dans le mal de l’âme, la détresse et où le blâme et le chacun pour soi peuvent s’installer. Rappelons-nous plutôt de notre humanité commune et que la compassion et le soutien mutuels nous aideront à faire le pont vers l’autre côté de cette pandémie.

Au-delà de son impact sur nos vies personnelles et professionnelles, la pandémie a également mis en lumière les problèmes sociaux auxquels nous nous opposons, que nous combattons et que nous tentons d’éliminer, telles les différentes formes d’oppression et de domination, ainsi que le racisme, le classisme, l’âgisme, le capacitisme et surtout, les inégalités sociales. La pandémie a également jeté une lumière nouvelle sur des problèmes sociaux et des populations souvent invisibles, de même que sur le rôle que joue le travail social à cet égard. Plus la pandémie progresse, plus il devient évident que les personnes les plus vulnérables de notre société sont confrontées à une marginalisation croissante. Que ce soit les Autochtones dont le bien-être global a été affecté par l’impossibilité de participer aux cérémonies et confrontés aux problèmes du maintien des normes de bien-être, les communautés de personnes Noires, Autochtones et de couleur confrontées à une violence haineuse continue, les personnes plus âgées dont la vulnérabilité réaffirmée demeure une réelle préoccupation, ou encore les enfants entassés dans des écoles où l’apprentissage n’est pas nécessairement la priorité. Notre profession a la responsabilité de défendre le bien-être et la sécurité de celles et ceux qui souffrent le plus. La volonté réaffirmée de continuer à faire rouler l’économie semble parfois prioriser l’argent au détriment des vies et des relations humaines. Nos citoyens les plus vulnérables demeurent en danger. Nos besoins les plus fondamentaux ont aujourd’hui pris le pas sur nos besoins moins tangibles, possiblement une conséquence inattendue du sous-financement chronique dans les infrastructures sociétales et les ressources humaines nécessaires pour y répondre. Ces enjeux sont devenus prioritaires dans notre réalité collective et ce, mondialement.

À bien des égards, le chaos créé par la pandémie a placé notre profession sous les feux de la rampe. La société a pris conscience du travail discret des travailleuses sociales et des travailleurs sociaux dans la vie de plusieurs personnes, parce que la situation en a forcé plusieurs à s’engager dans le travail normalement accompli par les intervenantes et les intervenants. Nous pratiquons et enseignons la médiation, la défense des droits, l’éthique, l’inclusion, l’équité, la diversité, la compassion et l’humanisme, pour ne citer que quelques-unes de nos compétences. La situation de pandémie montre à quel point ces habiletés sont plus que jamais nécessaires. L’occasion se présente donc ainsi, paradoxalement, de célébrer notre profession et les manières dont elle a aidé la société à relever les défis qui sont apparus au cours de cette pandémie. Ce forum est l’occasion de réfléchir, de manière à mieux poursuivre notre action.

Un forum est une réponse ponctuelle à un enjeu d’actualité. Le comité de rédaction a saisi l’occasion pour solliciter la participation de collègues engagés dans des recherches liées à la pandémie de COVID-19 à nous faire part des résultats préliminaires de leurs travaux. Nous présentons quelques perspectives importantes sur des défis et des réponses innovatrices liées à cette pandémie. Bien que les contributions n’offrent pas une vue exhaustive des travaux de nos membres, les articles recueillis offrent d’intéressantes pistes de réflexion en réponse à la situation difficile dans laquelle nous nous trouvons.

Dans son article, Merlinda Weinberg dévoile les résultats canadiens d’une étude internationale qui analyse les conséquences préliminaires de la pandémie de la COVID-19 du point de vue de l’éthique de la profession. Elle relate certaines expériences de travailleuses sociales et de travailleurs sociaux, qui doivent composer avec une réalité inattendue, qui pointent vers la nécessité de donner la priorité aux services aux usagers, qui dévoilent des besoins de type nouveau et qui posent des choix éthiques inédits. Les premiers résultats rapportés examinent les défis de l’intervention auprès des populations autochtones et ceux des centres de soins pour personnes âgées. C’est dans ces centres de soins que l’on dénombre plus de 80% des décès, à la fois ceux des résidents et du personnel. Les conséquences du modèle de gestion néolibéral dévoilent ainsi toutes ses limites; l’impact de la pandémie étant exacerbé par le sous-financement chronique de ces centres. Les premiers résultats de l’enquête soulignent également les défis posés par l’immensité et l’éloignement des territoires autochtones, la rareté des ressources humaines culturellement aptes à intervenir auprès de ces populations, la réactivation de souvenirs de traumatismes historiques et celui du rôle des travailleuses sociales et des travailleurs sociaux. Tout cela débouche cependant sur une occasion de réfléchir aux disparités sociales entre les nantis et les démunis.

L’article d’Émilie Raymond, Mélanie Synnott et Frédérique Rivest documente l’impact du confinement lié à la COVID-19 sur les aînés actifs au sein de leur communauté. Ébauche d’une plus large étude portant sur des entretiens avec cinquante aînés, l’article se décline en deux parties. Une première porte sur le développement d’un devis de recherche « en mouvement », qui s’inscrit dans un paradigme socioconstructiviste, appuyé donc sur une méthodologie qualitative, dont l’approche narrative s’intéresse aux expériences humaines telles que décrites par les informateurs. Des parcours de vie sont ainsi rassemblés, en lien avec des trajectoires d’implications sociales interrompues par la COVID-19. Ces lignes de vie agglomérées sont enfin tissées dans la trame sociale des décisions politiques et de la couverture médiatique de la pandémie, de manière à illuminer la concomitance entre le contenu des entretiens et l’actualité. La seconde partie illustre les premiers résultats d’analyse qui mettent en évidence deux choses. Le thème de la temporalité s’impose de par la perturbation de la COVID-19 : non seulement les informateurs sont-ils disponibles, mais le temps gagné (temps libre, temps à soi, temps calme) s’oppose au temps perdu (avec les petits-enfants, les voyages annulés, le temps de la retraite qui passe). Le thème du corps suit de près en ce que le désengagement envers les pratiques participatives se présente comme prélude à la détérioration et au déclin, au renoncement à l’activité. C’est alors face à soi que se rencontre la COVID-19.

De son côté, la travailleuse sociale devenue Sénatrice, Wanda Thomas Bernard, raconte comment l’Association of Black Social Workers (ABSW) s’est mobilisée pour venir en aide aux populations afro-néo-écossaises (ANÉ). Populations marginalisées et ostracisées depuis le XVIIe siècle, ce ne fut une surprise pour personne lorsque les ANÉ ont été identifiés comme groupe vecteur de la COVID-19 par certaines institutions politiques et médiatiques de la province. Fort de son expérience, l’ABSW a alors immédiatement entrepris de développer un plan d’intervention fondé sur les six principes de la théorie afrocentrique. Encore ici, les conditions de vie déjà difficiles pour la population ANÉ ont été exacerbées par la pandémie. La distanciation physique et le télétravail sont plus difficilement possibles ou applicables pour des personnes moins scolarisées, davantage occupées dans des emplois de première ligne ou dans le travail manuel, pour des personnes pauvres ayant moins accès à la technologie et vivant dans des logements surpeuplés. Tout cela a contribué à ce que la pandémie affecte de manière disproportionnée les ANÉ. L’ABSW a cependant répondu en intensifiant le réseautage et l’interdisciplinarité des interventions, permettant à la fin de limiter les conséquences de la pandémie auprès de la population ANÉ, tout en utilisant cette crise pour amplifier la conscience collective de la nécessité de la lutte antiraciste.

Finalement, l’article d’Ethan Stepho, Marta Heinrich-Williams, Lori Dunne, Holly Raymond et Usha Parthasarathi met en relief les avantages et les désavantages de l’intervention virtuelle des travailleuses sociales et des travailleurs sociaux dans les cas de maladie mentale dans la région de Hamilton, Ontario. La clinique virtuelle des Psychiatry Emergency Services (PES) est une initiative mise en place pour assurer les interventions pendant la crise de la COVID-19. Il appert que les avantages de ce type d’intervention virtuelle sont nombreux pour le renouvellement des prescriptions, pour certains suivis médicaux et pour l’intervention de crise. Ce service permet également le désengorgement des urgences, une diminution importante des hospitalisations, tout en favorisant le respect de la distanciation physique. L’intervention virtuelle facilite également le maintien du contact avec les personnes soignées, ce qui diminue l’incidence des suicides. Côté négatif, le coût du service demeure important, de même que les limites à joindre les personnes itinérantes ou autres qui n’ont pas l’équipement nécessaire à ce type de contact. La tentation de vouloir remplacer la consultation en personne par la consultation virtuelle demeure également présente. À la fin, cette pandémie ouvre des voies de réflexions pour les recherches à venir sur les meilleurs moyens de soigner la maladie mentale dans nos communautés.

En lisant les pages qui suivent, nous vous encourageons à réfléchir à vos propres positions sociales et à considérer les questions suivantes dans votre réflexion : Quels sont les domaines d’intervention auxquels nous devrons porter attention alors que nous traversons cette pandémie et lorsque que nous en sortirons? Quels pourraient être certains des effets à long terme sur la santé mentale, la socialisation et le bien-être global des enfants? Cette pandémie est-elle le résultat de notre insouciance et des mauvais traitements que nous infligeons à Mère Nature? À quoi ressembleront les répercussions de la pandémie? Préparons-nous nos étudiant.e.s à faire face aux répercussions de la pandémie auxquelles la société sera confrontée? Devons-nous demander un réinvestissement et un renforcement du filet de sécurité sociale? Une relance verte? Le travail social sera-t-il transformé par la pandémie? À quoi pourrait-il ressembler?

Alors que nous faisons face et réfléchissons aux défis quotidiens de cette crise humanitaire, assurons-nous que nos interactions, entre collègues ou avec les personnes avec lesquelles nous travaillons, soient guidées par la bonté et la compassion.


Introduction (anglais)

The spring of 2020 thrust the world into chaos. There is no way around the facts. Social Work departments, schools, and faculties across the country were forced to pivot in ways for which we were not prepared. The pandemic, and resulting lockdown, created many positive opportunities for creativity, flexibility, and reimagining of how we practice social work across all points of service: frontline practice, research, teaching, etc. It also challenged our pedagogies and engaged technology to levels many of us are not accustomed. However, while a crisis such as the pandemic can be a source of innovation, we also have to acknowledge the toll it has had on all of us; from “Zoom fatigue” and significant increased screen time to our lives being complicated by the multi-tasking required for working from home, where the line between “work” and “home” becomes increasingly blurry and the pervasive impacts this can have. For us as educators and social work practitioners, the pressure of added responsibilities and multiplication of meetings makes it more difficult to do our job effectively; and for social work students who, despite a less than favorable context to social work education that is far from “business as usual”, are ever so brave and perseverant in their pursuit of their studies. In such circumstances, we can easily feel disconnected from one another and it can be tempting to fall into a scarcity mindset, where blame becomes our go-to and everyone fends for themselves. Instead, let’s remind ourselves of our shared humanity and that compassion and support for one another will take us to the other side of this pandemic.

Beyond its impacts on our personal and professional lives, the pandemic also brought into the spotlight the social iniquities and various forms of oppression we work to oppose, fight against, and indeed undo, such as racism, classism, ageism, ableism, and the many ways in which social work, as a profession, attends to the unseen issues and peoples in society. As the pandemic unfolds, it becomes evident that the most vulnerable people in our society are facing even greater marginalization. From Indigenous people whose wholistic wellness has been affected by the inability to participate in ceremonies and issues with wellness checks, BIPOC communities of people and the hateful violence they face, older citizens whose vulnerability is a real concern, and children being herded into schools where actual learning is not the priority, we are all affected, but our profession has a responsibility to stand up for the wellness and safety of those who suffer the most. The drive to keep the economy moving sometimes appears to prioritize money at the expense of human lives and connection. Our most vulnerable citizens are at risk. Our most basic needs have taken precedent over those less tangible needs, perhaps a reflection of the ongoing lack of investment in resources (both human and financial) and societal infrastructures required to meet our needs. These issues have come to the forefront of our collective reality, on a global level.

Our profession has been placed in the spotlight, in many ways, due to the chaos. People in society have taken notice of the hidden work of social workers because they have been forced to engage in the hidden work normally performed by social workers in their lives. We practice, and teach, about facilitation, advocacy, human rights, ethics, inclusion, equity, diversity, compassion, and humanity, to name but a few of the broader points. Our skills are needed more than ever. This is an opportunity to celebrate our profession for the ways we have helped our society work through the challenges that have arisen during this pandemic. This forum presents an opportunity to reflect and follow up with action.

A forum is a timely response to a topical issue that needs address. The journal has taken this opportunity to reach out to our colleagues who are engaged in research related to the COVID-19 pandemic so they could share with us their preliminary results. We are presenting some important perspectives about the struggles, and indeed innovations, related to this pandemic. While the contributions do not represent a comprehensive cross-section of our membership, the pieces that have been collected are timely reflections on this difficult situation in which we find ourselves.

In her article, Merlinda Weinberg presents the Canadian results of an international study that analyzes the early consequences of COVID-19 from the perspective of professional ethics. She recounts experiences from social workers who are faced with an unexpected and novel reality, highlighting the importance of prioritizing service users’ needs, revealing new needs and having to make new ethical choices. The preliminary results reported speak to the challenges of intervention with Indigenous populations and those related to services in long-term care facilities for the elderly. It is in these facilities that more than 80% of deaths, both of residents and staff, occurred. The situation reveals the limits and consequences of the neoliberal management model, the impacts of the pandemic being exacerbated by chronic underfunding. The challenges of working with Indigenous populations are also significant. With regards to their specific challenges, the initial results of the study highlight how the vastness and remoteness of the territories concerned, the scarcity of culturally suitable human resources, the reactivation of historical trauma and the role of social workers all come into play. All this, however, provides an opportunity to reflect on the social disparities between the most and less privileged of our societies.

Émilie Raymond, Mélanie Synnott and Frédérique Rivest’s piece focuses on the impact the COVID-19 confinement has had on seniors who are actively involved in their community. A draft of a larger study based on interviews with fifty seniors, the article is divided in two parts. The first part speaks to the development of an “evolving” research design, based on a socioconstructivist paradigm and a qualitative methodology, and using a narrative approach that looks at human experiences as they are described by the participants. Life courses are gathered and collated, in relation to the trajectories of social involvement of these seniors, which were interrupted by COVID-19. These life courses are finally woven into the social fabric of political decisions and media coverage of the pandemic, to shine light on how the content of the interviews and current events relate to one another. The second part illustrates the preliminary analysis, which highlights two themes. Firstly, one’s relation to time stands out as a result of the disruption caused by COVID-19: time gained (free time, time to oneself, time for calm) is contrasted to lost time (with grandchildren, cancelled trips, the time of retirement passing by). Secondly, one’s relation to their body follows closely, disengaging from participatory practices being presented as a prelude to a more global deterioration and decline. COVID-19 then leads to an ultimate challenge, where one is confronted to oneself.

The article written by social worker, now Senator, Wanda Thomas Bernard tells how the Association of Black Social Workers (ABSW) has mobilized to help the African Nova Scotian (ANS) population. Marginalized and ostracized since the 17th century, it was no surprise when the ANS were identified as a vector group for COVID-19 transmission by some provincial political and media institutions. Drawing on its experience, the ABSW immediately set out to develop an intervention rooted in the six principles of Africentric theory. Here again, the already precarious living conditions of the ANS population, were exacerbated by the pandemic. Measures such as social distancing and teleworking are more difficult to implement for less educated people, who often hold front-line or manual jobs and for people living in poverty having less access to the required technology to work from home and living in overcrowded housing. All this has contributed to the pandemic disproportionately affecting the ANS. However, the ABSW has responded by intensifying networking and interdisciplinarity in their interventions, ultimately limiting the impact of the pandemic on the population, while at the same time using this crisis to amplify the collective awareness of the continuous need for anti-racism work.

Finally, the article written by Ethan Stepho, Marta Heinrich-Williams, Lori Dunne, Holly Raymond and Usha Parthasarathi highlights the advantages and limits of virtual interventions by social workers in situations of mental illness in the Hamilton region, Ontario. The Psychiatry Emergency Services (PES) Virtual Clinic is an initiative set up to provide intervention during the COVID-19 pandemic. It appears that the benefits of this type of virtual intervention are numerous such as for prescription renewals, some medical follow-ups and crisis intervention. This service has also helped relieve overcrowding in the emergency room, reduce significantly the number of hospitalizations, while helping in respect to physical distancing. Virtual intervention also makes it easier to maintain contact with the people being cared for, which reduces the incidence of suicides. Amongst the negative aspects, it was noted that the financial sustainability of the service may be difficult to maintain and that it is not accessible for homeless people or others who do not have the necessary equipment for this type of service. The temptation to replace in-person consultation with virtual consultation also remains a risk. In the end, this pandemic opens up avenues for reflection and future research on the best ways to treat mental illness in our communities.

As we leave you to read these thoughtful pieces, we encourage you to reflect on your own positionalities, with the following prompts as a starting point to your reflection: What are some of the areas of intervention that might require our attention as we work through, and come out of, this pandemic? Being attuned to children’s mental health and socialization as we work to get back to normal, what might be some of the long-term effects on children’s wholistic wellness? Is this pandemic a result of our neglect and maltreatment of Mother Earth? What does the echo of the pandemic look like? Are we preparing our students to address the pandemic echo issues that we will be facing as a society? Do we need to call for a refunding and reinforcement of the social safety net? For a green economic recovery? What will social work look like in the future?

As we ponder and face the day to day challenges of this humanitarian crisis, let us do it with kindness and compassion towards each other and the people we work with.